J’aurais aimé favoriser l’approche de « donnons la chance aux coureurs », mais malheureusement, après seulement cinq mois d’activités dans la Ligue nationale de hockey, il est déjà évident, malgré les bonnes intentions des différents intervenants impliqués dans le processus, que le calendrier aura fait mal à plusieurs équipes.

Il est évident que le désir de sortir des sentiers battus en route vers une certaine tentative d’innovation concernant la conceptualisation du calendrier régulier de la saison 2016-2017, aura créé beaucoup plus de tort que de bien au niveau des joueurs et entraîneurs du circuit Bettman. Sans parler du défi logistique que cela représente.

Présentation de la Coupe du monde (septembre dernier), classique du match des étoiles (fin janvier), pause de cinq jours obligatoire pour chacune des formations de la LNH, et ce, dans un calendrier aussi compressé, à ce jour, aura apporté davantage d’aspects négatifs que de positifs. Tout ça, sans prendre en considération la forte possibilité d’une présence des joueurs aux prochains Jeux olympiques.

D’une part, pour les formations qui, à ce jour, n’ont toujours pas bénéficié de cette période de relâche de cinq jours, au-delà de l’aspect physique, il est assez facile de constater qu’une fatigue accumulée sur le plan mental en a rattrapé plusieurs au cours des dernières semaines.

Pour certains d’entre eux, une baisse de régime significative quant à la performance sportive semble de plus en plus présente, allant même jusqu’au risque de se placer dans une situation de vulnérabilité au niveau des blessures potentielles. Avec une telle fatigue, le niveau de concentration est, sans aucun doute, affecté.

D’autre part, pour les formations qui ont eu droit à cette dite pause… attention! Février et mars pourraient représenter le pire ennemi de ces formations en quête de résultats. Les formations moins bien nanties au niveau de la profondeur des effectifs pourraient être définitivement dans le trouble et risquent d’être privées d’une place à la danse du printemps; avis aux Sénateurs d’Ottawa.

Chez les entraîneurs, le défi est tout autre, et ce, dépendamment de la réalité à laquelle ils sont associés. Dans leur lutte pour une place en séries éliminatoires, ces équipes se trouvent aujourd’hui davantage obligées à prioriser les périodes de repos, de récupération et surtout à maximiser les journées de congé. Tout ça, question d’avoir des effectifs frais et dispos, là où il y a enjeu.

En tentant d’innover de la sorte, malgré de bonnes intentions vers le progrès, sans parler d’un constat d’échec total, la LNH doit dès aujourd’hui considérer de forts ajustements dans l’élaboration des activités pour la saison 2017-2018.

Une analyse en profondeur devra être faite dans les moindres détails, à la suite des évaluations et bilans des gens sur terrain (joueurs et entraîneurs) via leurs gouverneurs et propriétaires.

Tout cela, dans le but de protéger ceux qui ont la responsabilité de livrer la marchandise sur la patinoire. Après tout, il faut s’assurer que le spectacle soit rehaussé et non nivelé vers bas; situation à laquelle on assiste actuellement chez plusieurs formations du circuit. Ces dernières démontrent de grands signes d’usure tant sur l’aspect physique que psychologique.

Même si on assiste à une hausse des buts marqués depuis quelques semaines dans la LNH, nous ne sommes pas très loin d’en faire un lien direct vis-à-vis l’élément fatigue, qui semble plus qu’omniprésent. Les erreurs mentales en situation de match sont de plus en plus visibles et la prise de décision est grandement affectée. Cela retient malheureusement davantage l’attention que la qualité des buts marqués.

En conclusion, une réflexion s’impose d’elle-même, question de santé et de sécurité, mais surtout pour le bien-être des joueurs.

Chris Neil : Il faut se rendre à l’évidence!

Chez les Sénateurs, Chris Neil représente un dossier sensible à gérer pour la haute direction. Un fait demeure cependant pour celui qui a disputé son 1000e match dans la LNH cette année : la fin semble se rapprocher de plus en plus. Neil a donné corps et âme à cette franchise depuis son arrivée dans l’organisation des Sénateurs depuis 2001-2002, mais il en est clairement à ses derniers milles.

Chris NeilChoix de 6e ronde en 1998, un battant, un compétiteur de la première heure, grandement respecté dans le milieu, et ce, dans un rôle des plus ingrats dans l’avant et l’après nouvelle convention collective, Neil est un élément important de l’histoire de cette franchise. Or, la culture du hockey a tout simplement pris un virage à 180 degrés au cours des dernières années.

La rapidité et la vitesse d’exécution font aujourd’hui de la LNH un circuit différent de celui du passé. Les indicateurs ne mentent plus.

Pendant que Neil tente tant bien que mal de tenir la cadence, le directeur général Pierre Dorion, lui, fait des pieds et des mains en quête de renfort en attaque. Il cherche à tout prix à donner plus de profondeur à son équipe et à son entraîneur-chef Guy Boucher dans la gestion de ses effectifs.

Le temps d’utilisation du vétéran Neil au sein du quatrième trio fond comme neige au soleil. Le fait que Neil ait été utilisé en moyenne quatre à six minutes par partie au cours des 13 dernières sorties de la formation ottavienne démontre que lentement, mais surement qu’on s’apprête à passer à un autre appel.

Sans que le principal concerné n’ait le besoin d’aborder le sujet sur la place publique (et avec raison), les prochains mois pourraient tout de même représenter le chant du cygne pour celui qui en est à la dernière année de son entente contractuelle avec les Sénateurs. 

Contrairement à un de ses anciens coéquipiers, Daniel Alfredsson qui est allé compléter sa carrière ailleurs dans la Ligue nationale, Neil ne voudra peut-être pas faire de même en raison de son attachement profond envers l’organisation et la communauté d’Ottawa.

Bref, Neil représente tout de même un homme et un athlète fier, qui tôt ou tard, comme plusieurs autres, devra se rendre à l’évidence que toute bonne chose a une fin.

Dossier Clarke MacArthur : Savoir faire preuve de grande sagesse!

Les derniers jours ont dû être difficiles à vivre pour Clarke MacArthur, lui qui faisait tout en son pouvoir pour effectuer un retour au jeu cette saison après avoir été victime de plusieurs commotions cérébrales au cours des deux dernières années. Or, les Sénateurs ont annoncé que MacArthur ne serait pas de retour cette saison, suivant ainsi le conseil des différents spécialistes médicaux associés à ce dossier. Bref, on a fait preuve de grande sagesse dans cette situation.

Clarke MacArthurPeu importe nos allégeances, personne ne peut demeurer insensible ou indifférent aux phénomènes des commotions cérébrales et tout ce qui les entoure au sein de la Ligue nationale de hockey. On parle ici oui des conséquences immédiates, mais également des grands risques de récidives.

Le déni, dans un milieu parsemé de demi-vérités, était placé en avant-plan à une certaine époque. Aujourd’hui, en raison d’une meilleure connaissance des causes et le fait d’être mieux informé sur les impacts et dommages collatéraux potentiels que cela peut causer sur le court, moyen et long terme, on semble être plus prudent et proactif.

Tout cela démontre que les efforts consentis à la prévention semblent porter fruit et que ceux qui sont victimes de ce type de blessure sont beaucoup plus conscients des dangers d’un retour trop hâtif.

En refusant d’autoriser un retour à la compétition au vétéran MacArthur, les Sénateurs ont d’abord et avant tout pensé à l’avenir du joueur. Le respect du processus semble de plus en plus faire partie de la réalité de la LNH. Le travail des spécialistes en la matière et l’acceptation de leur verdict – tant par l’organisation que par les principaux concernés – sont une bonne chose pour la ligue. Cela démontre qu’on est de plus en plus soucieux de la santé et de la sécurité des athlètes professionnels et ça prouve que les dirigeants aussi ont évolué avec le temps.