D’année en année, les « vieillissants » Red Wings de Detroit déjouent les pronostics. Encore en début de saison, plusieurs experts voyaient la formation dirigée par Mike Babcock hors des séries.

Pourtant, les prochains adversaires des Canadiens connaissent une saison exceptionnelle avec un dossier de 31-13-10. Ces deux équipes originales pourraient d'ailleurs croiser le fer lors de la première ronde des prochaines séries éliminatoires.

Quel est le secret du succès d’une équipe qui n’a pas raté les séries depuis la saison 1989-1990?

« La patience », lance sans hésiter, au bout du fil, le Québécois Dave Noël-Bernier, l’un des entraîneurs adjoints du club-école des Red Wings qui est établi à Grand Rapids au Michigan.

Témoin privilégié du développement des jeunes joueurs de l'organisation, Noël-Bernier n'a aucun doute que d'autres espoirs qui font partie de son équipe actuellement puissent faire le saut dans la LNH dans un avenir rapproché et avoir un impact immédiat avec les Wings.

« Gustav Nyquist et Tomas Tatar ont fait leurs classes pendant quelques saisons à Grand Rapids avant de s'établir définitivement dans la LNH, indique Noël-Bernier avec justesse. Les jeunes qui sont rappelés connaissent le système qu'on leur présente et sont généralement en mesure de produire offensivement parce qu'ils sont prêts. »

Lorsqu'on pense aux espoirs des Wings, le premier nom qui nous vient en tête est celui d'Anthony Mantha. Choix de première ronde en 2013, Mantha n'a inscrit que 9 buts et 12 passes en 39 rencontres avec les Griffins, lui qui était habitué de remplir le filet adverse avec les Foreurs de Val d'Or.

« Il sera une vedette dans la LNH un jour, mais pour l'instant, il a des choses à apprendre, explique Noël-Bernier, qui a fait ses classes en tant qu'entraîneur dans la USHL à Muskegon. Je suis certain qu’il aimerait marquer de façon plus régulière, mais on voit qu’il s’améliore dans les autres facettes du jeu. C'est un processus, il est encore jeune. Tous les entraîneurs sont convaincus que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il connaisse beaucoup de succès. Il fait des choses incroyables sur une patinoire qui ne s'enseignent pas. On prend notre temps... »

Une machine à marquer des buts Teemu Pulkkinen

Si Mantha tarde à s'imposer à l'attaque, c'est tout le contraire pour le Finlandais Teemu Pulkkinen. Sélectionné au quatrième tour lors du repêchage de 2010 (111e au total), Pulkkinen a déjà 30 buts à sa fiche cette saison avec les Griffins après en avoir enfilé 31 la saison dernière à sa première saison dans la Ligue américaine. Premier marqueur de la ligue, il a aussi profité d'un séjour à Detroit en janvier pour inscrire son premier but dans la LNH.

Les Red Wings ont fait des choix tardifs au repêchage qui ont éclos une spécialité. On n'a qu'à penser à trois des quatre premiers pointeurs de la formation actuelle, soit Henrik Zetterberg (7e ronde), Pavel Datsyuk (6e) et Gustav Nyquist (4e). Pulkkinen, 23 ans, pourrait-il imiter ses futurs coéquipiers?

« Il domine la Ligue américaine, vante Noël-Bernier, qui doute que le Finlandais termine la saison avec les Griffins. Il est clair qu'il va évoluer dans la Ligue nationale dans un avenir rapproché. Très souvent, il parvient à déjouer les gardiens adverses grâce à son tir puissant et précis. C'est un très bon patineur et une machine à marquer des buts. »

« Quelques personnes l’ont comparé à Tatar en raison de son niveau de compétitivité. Il veut être le joueur qui fait la différence en marquant le but gagnant. »

Y a-t-il une autre carte cachée dans le jeu des Red Wings?

« Il y a Pulkkinen, mais aussi Andreas Athanasiou, ajoute le Québécois natif de Montmagny. Il a été blessé, il ne fait pas beaucoup de bruit, mais il a tout un coup de patin. Selon moi, cet atout lui permettra d'atteindre la LNH plus tôt que prévu. Il a d'ailleurs développé une chimie évidente avec Mantha. »

Et devinez quoi? Athanasiou est un autre choix de quatrième tour des Wings.

Entre Grand Rapids et Hockeytown Xavier Ouellet

Un autre qui frappe à la porte, c'est le défenseur Xavier Ouellet. L'ancien capitaine de l'Armada de Blainville-Boisbriand fait la navette entre Grand Rapids et Detroit depuis le début de la saison.

Rappelé une quatrième fois le 4 février, il est de retour avec le club-école depuis dimanche dernier.

« Il a commencé la saison avec nous, mais il n'a pas donné le choix à l'organisation de le rappeler rapidement. Il était notre meilleur défenseur », affirme Noël-Bernier.

« Les Red Wings n'auront d'autres choix que de faire de lui un défenseur à temps plein dans la LNH, indique l'entraîneur qui avoue que les rétrogradations répétées ne doivent pas être évidentes à gérer pour un athlète. "X" est un joueur tellement intelligent. Il est prêt. »

Après un peu plus de six mois en tant que membre de l'organisation, Noël-Bernier est impressionné par la patience dont font preuve les Red Wings envers ses espoirs ainsi que par la communication qui existe entre Mike Babcock et l'entraîneur des Griffins, Jeff Blashill.

« Ils se parlent tous les jours, dit-il. Il y a également le directeur général Ken Holland qui assiste souvent à nos matchs et qui suit les jeunes de près. Je comprends vraiment pourquoi les Red Wings connaissent du succès depuis plusieurs saisons. »