À moins de trois semaines de la date limite des transactions (25 février), les expressions « acheteurs », « acheteurs modérés », « vendeurs » et « joueurs de location »  risquent d’être utilisées à outrance dans l’environnement de la Ligue nationale de hockey.

 

L’approche de la date butoir risque d’être un exercice des plus complexes pour certaines organisations et beaucoup moins pour certaines autres. Tout dépendra de la situation actuelle et du positionnement de la formation en question. Or, le plus important sera de demeurer centré sur les orientations organisationnelles présentes et futures, déjà préétablies par la haute direction.

 

Des moments intéressants risquent de se pointer à l’horizon et ils seront nourris par plusieurs rumeurs et spéculations fondées ou non fondées, qui en diront davantage sur les réelles intentions de la forte majorité des équipes de la LNH sur les objectifs à court, moyen et long terme.

 

La majorité des hautes instances des différentes franchises a su profiter des dernières semaines pour multiplier les rencontres à l’interne afin de définir la direction à prendre et les prochaines actions à poser.

 

Il s’agira donc d’une gymnastique qui ne sera pas nécessairement de tout repos pour les différents directeurs généraux du circuit, tant ceux à la quête de profondeur que ceux qui seront voudront procéder à une liquidation des actifs. Ils seront tous aux prises avec d’importantes décisions en raison de l’offre et de la demande.

 

Voilà une réalité qui pourrait faire augmenter de façon considérable l’intérêt pour les joueurs transportant le statut de joueur autonome sans restriction à la fin de la présente saison, eux qui pourraient servir de joueur de « location » pour ceux qui doivent composer avec le défi du plafond salarial, dans le but d’éviter de s’engager à long terme.

 

Pour les équipes aspirantes aux grands honneurs, l’objectif sera fort possiblement de se donner cette notion de profondeur (toutes positions confondues). Une notion essentielle à un long parcours au printemps prochain. 

 

Ces formations baseront probablement leur approche sur les éléments non négligeables en séries éliminatoires, c’est-à-dire les blessures et la fatigue, en raison du long parcours pouvant mener à la conquête de la Coupe Stanley.

 

Certaines de ces équipes, dont le Lightning de Tampa Bay, pourraient être beaucoup plus axées sur la recherche de joueurs de type «complément», sans nécessairement céder d’actifs du moment, qui pourraient être utiles sur une courte période.

 

Seuls des choix ou de jeunes espoirs à moyen ou long terme pourraient éventuellement servir de monnaie d’échange, afin d’éviter tout bouleversement à une chimie déjà existante au sein même du vestiaire actuel.

 

En contrepartie, il reste encore beaucoup de hockey à disputer d’ici la date limite des transactions. Pour les formations qui luttent actuellement désespérément pour participer aux prochaines séries éliminatoires, surtout dans la conférence de l’Ouest où plusieurs équipes demeurent dans la course, le risque de se retrouver dans un contexte de surenchère et de surpayer demeure probable. Il pourrait y avoir une surévaluation vis-à-vis l’offre et la demande.

 

Pour les équipes occupant les bas-fonds du classement, nul doute qu’elles devraient se retrouver dans une position hypothétiquement intéressante malgré le fait qu’elles ne participeront pas aux présentes séries.

 

Elles voudront maximiser la valeur réelle des joueurs mis à la disposition des autres formations du circuit, soit par l’acquisition de choix au repêchage ou de jeunes espoirs étiquetés LNH.

 

Canadiens de Montréal : respect du processus pour Marc Bergevin

 

Malgré les succès inespérés du Canadien de Montréal, l’équipe est toujours en phase « reset », et cela ne change pas, comme plusieurs prennent plaisir à le soulever dans l’actualité.Marc Bergevin

 

Nul doute que le rendement de la formation montréalaise à ce jour est très intéressant et surprenant jusqu'ici, tout cela en raison d'un ensemble de facteurs. On peut penser aux changements apportés aux effectifs, dans le but de changer la dynamique et l’attitude, selon les dires au sein du groupe par rapport à la précédente saison.

 

Il est également question de l’insertion de plus jeunes joueurs, mais aussi d’avoir su composer avec une brigade défensive très décousue certains soirs.

 

Le fait de participer aux prochaines séries éliminatoires représente pour l’état-major du Canadien, d’un point de vue extérieur, un aspect non négociable. En contrepartie, le fait de penser que le directeur général de la Sainte-Flanelle deviendra infidèle face aux orientations proposées serait une grave erreur.

 

Le CH vise davantage sur le moyen et le long terme. La banque de choix au repêchage est bien garnie pour les deux prochaines saisons (huit choix dans les cinq premières rondes en 2019, et six autres dans les cinq premières rondes en 2020). Lentement, mais surement, on semble avoir trouvé la bonne direction pour les années futures.

 

Malgré tout, cela n’empêchera pas Bergevin d’aller voir ailleurs. Il tentera de voir s’il est possible d’acquérir un joueur lié contractuellement pour plusieurs saisons et qui pourrait pallier un besoin essentiel pour les années à venir.

 

En fin de compte, cela aurait beaucoup de sens considérant l’espace ce dont dispose la Sainte-Flanelle sur la masse salariale.

 

Or, le fait de résister à la tentation et de savoir dire non risque fort possiblement d’être le principal défi du DG dans le cadre de ses fonctions, et ce, pour le bien-être de la franchise.

 

Sénateurs d’Ottawa : un sentiment de déjà vu

 

Les Sénateurs d’Ottawa seront épiés et scrutés à la loupe d’ici le 25 février prochain, en raison de ce qu’ils pourraient avoir à offrir aux autres formations. On pense ici à la forte présence de joueurs autonomes sans restriction à la fin de la présente saison, dont Matt Duchene, Mark Stone et Ryan Dzingel.Guy Boucher et Pierre Dorion

 

Malgré une reconstruction annoncée, un fait demeure : la formation ottavienne sera exclue des présentes séries éliminatoires pour une deuxième  saison consécutive, et une troisième au cours des quatre dernières années.

 

Au retour de la pause du match des étoiles, Duchene y est allé d’une déclaration publique affirmant que la décision quant à son avenir à Ottawa en sera une basée sur l’aspect hockey et l’élément business. Une situation tout à fait normale dans les circonstances.

 

Des propos qui laissent présager qu’il risque fortement de se retrouver ailleurs d’ici la date limite des transactions. Acquis à fort prix la saison dernière, Duchene est un joueur d’impact et il sera très difficile pour le directeur général, Pierre Dorion, de maximiser la réelle valeur de celui-ci en comparaison avec son prix d’acquisition.

 

À moins d’une entente au préalable avec sa nouvelle destination, ce qui serait des plus surprenants, le joueur de centre de 28 ans pourrait être libre de choisir l’endroit désiré le 1er  juillet prochain selon les règles du marché.

 

Tout cela sans tenir pour acquis que le vétéran Mak Stone, privilégiant la loi de l’omerta dans les discussions actuelles, sera toujours un membre à part entière des Sénateurs d’ici le 25 février prochain.

 

Tout en prenant en considération que le processus de reconstruction demandera encore quelques saisons avant que les Sénateurs deviennent compétitifs, comme athlète, est-ce que les principaux concernés auront le désir de faire partie de cette aventure et de cette réalité? Ou seront-ils tout simplement tentés de profiter du marché des joueurs autonomes l’été prochain?

 

Autant de questions qu’il y aura de réponses d’ici les prochaines semaines. À suivre...