Paquette contribue au système suffocant des Hurricanes
LNH samedi, 24 avr. 2021. 07:00 jeudi, 12 déc. 2024. 09:39MONTRÉAL – Cédric Paquette ne cherche aucune excuse, il a peiné à s’adapter au contexte de reconstruction des Sénateurs d’Ottawa. Il n’aura eu le temps que de jouer neuf matchs avec eux avant d’être échangé, de nouveau, aux Hurricanes de la Caroline.
Ça ne faisait que trois mois que Paquette avait soulevé la coupe Stanley avec le Lightning de Tampa Bay quand il a été refilé aux Sénateurs pour participer à la relance du club.
« Je voulais vraiment bien faire à Ottawa, mais ça ne s’est pas bien passé et j’ai mal joué, c’est de ma faute. J’ai eu plus de misère à m’adapter et à changer mon rôle », a confié Paquette, au RDS.ca, qui a été limité à un but avec les Sens.
Il faut dire que le choc était considérable pour Paquette. Lors de ses six premières saisons complètes dans la LNH, le Lightning a été écarté des séries à une seule occasion. La troupe de Jon Cooper a remporté 10 rondes éliminatoires durant cette période faste.
Ainsi, il a retrouvé une ambiance nettement plus familière quand il s’est immiscé dans l’univers des Hurricanes qui trônent au sommet de la division Centrale.
« En ayant passé par Ottawa, j’avais une meilleure idée de comment m’adapter avec les Hurricanes. Les gars m’ont très bien accueilli et l’entraîneur (Rod Brind’Amour) est exceptionnel, il me parle tous les jours et il est honnête par rapport à ce qu’il exige de toi. De me ramasser avec une équipe qui aspire à jouer pour la coupe Stanley, je l’ai vécu durant mes années avec Tampa », a comparé Paquette qui est conscient de sa chance.
Le remaniement des divisions l’a plongé dans une rivalité inattendue avec son ancienne organisation.
« C’est sûr que j’ai embarqué rapidement dans cette rivalité avec le Lightning et ça fait un peu drôle à dire. Je ne veux pas faire mal à mes amis, mais, en même temps, je veux être fidèle à mon style. C’est certain que c’est éreintant pour le corps. D’ailleurs, j’ai parlé à des anciens coéquipiers et ils n’aiment pas nous affronter. Ça devrait être toute une série si on finit par les croiser », a raconté le gaucher de 27 ans.
Lundi et mardi, les Canes et le Lightning ont justement donné un aperçu très révélateur de cette possibilité. L’intensité était très élevée lors du premier match – remporté en prolongation par Tampa Bay – et les Hurricanes ont imposé leur style dans le deuxième duel pour triompher 4 à 1.
Dans cette victoire, le quatrième trio des Canes, sur lequel évolue Paquette, a été impressionnant.
« On a super bien joué en plus du but compté (par Steven Lorentz). On a passé beaucoup de notre temps en zone offensive, on a créé plusieurs chances et du momentum pour le club. L’entraîneur a bien apprécié le tout et nos coéquipiers aussi », a convenu Paquette ave le sentiment du devoir accompli.
« Leur contribution a été énorme, particulièrement parce que ça te permet d’alléger la tâche des autres trios. Ils ont très bien tenu leur bout et ils ont contribué offensivement. Ça rend le tout plus facile étant donné qu’on joue si souvent », a vanté Brind’Amour dans son point de presse, mardi soir.
Pour l’instant, les Hurricanes ne reçoivent pas une tonne de crédit pour leur excellente saison (31-10-5). Cette équipe ne semble pas être prise au sérieux par plusieurs observateurs. Cette étiquette qui persiste au maillot des Canes s’explique peut-être par le manque de visibilité provoqué par les matchs à l’intérieur de la division.
Pourtant, il ne suffit que de regarder quelques minutes de leur système suffocant pour changer sa perception.
À ce sujet, même Jon Cooper, l’entraîneur du Lightning, a reconnu que les Hurricanes déploient l’un des styles les plus difficiles à contrer. Il comparait le tout à une équipe de basketball qui impose une pression sans relâche partout sur le terrain.
Pour Paquette, ça ne pourrait guère tomber mieux alors qu’il se classe dans le top-15 de la LNH pour les mises en échec avec 130.
« J’aime ça, c’est agressif, c’est une approche qui me convient. On joue de manière rapide sur l’échec-avant. Quand t’as la rondelle dans la zone neutre, tu fonces tout de suite en zone offensive, on veut empêcher l’adversaire de procéder à des changements. C’est plaisant à jouer et on a du succès avec ça », a réagi Paquette qui a été honoré par le Lightning, durant une pause publicitaire, pour ses années avec cette organisation.
Les joueurs doivent aussi lever leur chapeau à leurs trois gardiens qui se démarquent (Petr Mrazek, Alex Nedeljkovic et James Reimer).
Petit jeu des comparaisons entre le Lightning et les Hurricanes
Puisque Paquette se retrouve avec une autre puissance de la LNH, c’était intrigant de comparer la réalité du Lightning à celle des Hurricanes sous deux aspects : l’entraîneur et l’ambiance qui règne dans le club.
« Jon et Rod se ressemblent sur le fait qu’ils connaissent beaucoup la game. Cooper n’a pas joué dans la LNH, mais il est vraiment brillant. Pour les systèmes et tout, c’était très détaillé. Rod, on le sait, il a joué plus de 1000 matchs », a d’abord soulevé Paquette.
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« Pour les différences, on peut un peu plus demander des affaires techniques à Rod sur la patinoire. Il aime beaucoup nous montrer de petits détails alors que c’est moins la force de Coop », a-t-il poursuivi.
Au niveau de leur manière de s’exprimer, il fallait bien prévoir que ça détonne entre un ancien avocat et Brind’Amour qui aurait presque la forme physique nécessaire pour remplacer un blessé dans sa troupe.
« Ouais, c’est assez différent. Quand Jon nous parlait, ça se voyait que tout était pensé, il était vraiment bon. Rod s’ajuste plus selon le moment, il sent ce qui se passe et il agit comme un ancien joueur », a décrit Paquette.
Quant à l’ambiance, les points en commun affluent, mais ça détonne avec Ottawa.
« Ça se ressemble beaucoup parce que les deux équipes gagnent souvent. Bref, c’est une ambiance détendue. Les joueurs sont moins pressés d’arriver comparativement à ce que j’ai vu à Ottawa. Les gars étaient nerveux et il y avait plus de jeunes joueurs aussi. Donc les gars arrivaient très tôt à l’aréna, souvent un peu pour rien. On perdait un peu notre temps dans ce sens », a conclu Paquette avec une observation intéressante.