PITTSBURGH - Mike Babcock est bien placé pour comprendre dans quel état d'esprit les Penguins de Pittsburgh se retrouvent, après les trois premiers matchs de la finale de la coupe Stanley. L'entraîneur des Red Wings de Detroit voit se profiler à l'horizon la répétition du scénario de sa première participation à la finale, en 2003, à la barre des (Mighty, à l'époque) Ducks d'Anaheim.

Il y a cinq ans, les Ducks avaient subi la défaite par blanchissage à l'étranger dans les deux premiers matchs contre les Devils du New Jersey, comme ce fut le cas pour les Penguins cette année. Ils avaient par la suite effacé le retard à l'aide de deux victoires en Californie.

Chacune des équipes avaient continué de l'emporter chez elle, avec comme résultat que les Devils ont profité de l'avantage de la glace pour remporter la coupe au bout de sept rencontres.

"La leçon que j'ai retenue, a indiqué Babcock, c'est qu'il n'y a jamais rien de facile, peu importe ce que tout le monde dit. C'est une lutte de tous les instants. Parfois, on croit que l'écart entre deux équipes est plus grand qu'il l'est en réalité. Il y a le facteur chance, également.

"Prenez le match de mercredi. Les Penguins ont eu plus de bonds favorables dans leur amphithéâtre qu'au cours des deux premiers matchs à Detroit."

L'entraîneur diplômé de l'Université McGill a enchaîné: "Ils doivent se dire: 'Nous sommes une bonne équipe à domicile. On a une fiche de 9-0. Rien de négatif n'arrivera tant que nous allons tenir notre bout chez nous'. C'est ce qui s'est passé en 2003. Dans le temps de le dire, c'était rendu une série deux-de-trois."

En se relançant chacun sur leur patinoire jusqu'à maintenant, les Red Wings et les Penguins sont comme des joueurs de tennis qui ne commettent aucun bris de service.

"Je ne me rappelle pas d'avoir vu deux équipes être autant dominantes chez elles", a affirmé l'ancien entraîneur Scotty Bowman, qui a gagné la coupe comme pilote des Wings et des Pens.

Les Red Wings montrent une fiche de 10-1 en séries éliminatoires au Joe Louis Arena. Les Penguins n'ont pas perdu en neuf sorties au Mellon Arena. Mieux, ils n'ont pas subi la défaite devant leurs partisans depuis le 24 février dernier, soit une séquence de 17 matchs.

Chez les Red Wings, on demeure concentré sur la tâche à accomplir - celle de diviser les honneurs des deux premiers duels présentés en Pennsylvanie.

Babcock et les vétérans de l'équipe qui ont rencontré la presse n'étaient pas ébranlés, au lendemain de la défaite de 3-2 des champions de l'Ouest.

"On ne s'attendait tout de même pas à blanchir les Penguins dans quatre matchs d'affilée", a lancé l'attaquant Kris Draper.

"On ne croyait pas également balayer la série en quatre", a ajouté le gardien Chris Osgood.

La rencontre de presse de l'entraîneur, qui a dit que la journée de congé ne pouvait pas mieux tomber, a été teintée d'humour. Au journaliste qui lui a demandé comment c'est de diriger la "Ferrari" des équipes de la LNH, il a répondu qu'il n'y connaît rien en mécanique.

Babcock a également fait rire les journalistes, en commentant la performance des deux unités des Wings en supériorité numérique. La principale, celle composée des Henrik Zetterberg, Pavel Datsyuk, Tomas Holmstrom, Nicklas Lidstrom et Brian Rafalski, est supplantée par l'autre depuis deux matchs.

"Notre meilleur groupe fait trop dans la dentelle actuellement, a-t-il expliqué. Mais ce sont des joueurs orgueilleux. Ils vont se ressaisir, ils savent ce qu'ils ont à faire. Quand on montre aux joueurs une dizaine de séquences vidéo, comme on l'a fait avant le match de mercredi, et qu'aucune ne les met en vedette, ils le savent..."