Benoît Groulx en est à sa troisième saison à la barre du Crunch de Syracuse, club-école du Lightning de Tampa Bay, après une prolifique carrière à la barre des Olympiques de Gatineau dans la LHJMQ.

Après une participation à la finale de la Coupe Calder en 2017 et une saison de 100 points en 2018, le Crunch est une fois de plus compétitif sous les ordres de Groulx avec une récolte de 32 points en 24 matchs depuis le début de la saison. Quel est le secret de ces succès?

« S’il y avait un secret, on ne le partagerait pas, mais malheureusement il n’y en a pas, a-t-il lancé à la blague lors d'une entrevue à On jase. On travaille au quotidien. À mon arrivée à Syracuse, un de nos objectifs était d'implanter une culture basée sur des habitudes. Aussi implanter une façon de jouer exigeante pour les joueurs et nos adversaires, mais aussi une façon de jouer adaptée à 2018. »

Depuis plusieurs années déjà, l'organisation du Lightning se démarque avec de judicieux choix au repêchage et un développement efficace de leurs jeunes joueurs. Huit des neuf membres des trois premiers trios du Lightning ont été repêchés et développés par l'organisation, sans oublier des joueurs comme Mathieu Joseph ou Cédric Paquette qui font un excellent travail sur le quatrième trio.

« Si tu n'as pas de bons joueurs, c'est difficile d'amener une équipe à bon port et c'est ce qui fait la différence à Syracuse, estime Groulx. La façon dont nos recruteurs ont repêché, la façon dont Julien BriseBois bâtit l'équipe chaque année dans les mineures et les ressources qu'on nous donne font aussi une grande différence.

« Tout part du repêchage. Si tu n'as pas des jeunes joueurs qui sont compétitifs et talentueux et qui ont le potentiel pour jouer dans la Ligue nationale et que tu n'es pas capable de les développer et les amener à un autre niveau, ça devient difficile de bâtir une culture, que ce soit à Tampa Bay ou à Syracuse. C'est vraiment l'identité que Steve [Yzerman] et Julien [BriseBois] ont voulu donner au Lightning. »

Groulx, entraîneur dans la LNH un jour?

À chaque occasion qu'on a de s'entretenir avec Benoît Groulx, difficile de ne pas lui poser de question au sujet d'un éventuel saut dans la LNH.

« Quand j'entends mes joueurs dire "je suis pogné à Syracuse, il y a trop de bons joueurs à Tampa Bay", je leur réponds la même chose "je suis pogné à Syracuse, il y a trop de bons coachs à Tampa Bay", a répondu Groulx en riant. Ça fait partie du hockey professionnel. »

Mais Groulx se plaît dans son rôle chez le Lightning. Après tout, il est valorisant de faire partie du développement des espoirs de la meilleure équipe de la LNH. Même s'il espère recevoir l'appel tant attendu, il se concentre sur son rôle et sur son propre développement en tant qu'entraîneur.

« Honnêtement, je me sens très bien où je me trouve. Tout est en place pour que je continue à me développer comme entraîneur et je sens que je le fais. Je me suis adapté de beaucoup de façons depuis que je suis dans la Ligue américaine. Je prends beaucoup de plaisir et de fierté à avoir amélioré mon niveau de coaching et aussi à avoir adapté mon niveau de coaching. Mon but demeure de coacher un jour dans la Ligue nationale, pour ce faire je vais continuer de m'améliorer pour arriver là-bas et qu'on ait la meilleure version de ce que je peux être.

« Si le téléphone sonne un jour, c'est sûr que je sens que je suis prêt. Mais je ne suis pas à côté du téléphone aujourd'hui en me disant "j'espère ceci, j'espère cela" ou je ne suis pas en train d'envoyer des messages à gauche ou à droite. Je suis plutôt en train de me concentrer sur mon développement en tant qu'entraîneur et à aider nos joueurs et nos coachs à devenir meilleurs et ça, ça me rend pleinement satisfait. »

Un père bien fier

Groulx a aussi été questionné sur le développement de son fils Benoît-Olivier, un choix de deuxième ronde des Ducks d'Anaheim au dernier repêchage. Auteur de 35 points en 31 matchs avec les Mooseheads de Halifax depuis le début de la saison, le jeune homme de 18 ans impressionne le paternel avec sa maturité grandissante.

« Il va très bien dans une belle équipe à Halifax. Éric Veilleux est phénoménal avec cette équipe. Son développement se poursuit et ce que j'aime de lui c'est qu'il est de plus en plus mature. Il fait de plus en plus une bonne évaluation de son jeu et de ce qu'il doit améliorer pour devenir un meilleur joueur de hockey, poursuivre sa progression et peut-être éventuellement jouer dans la Ligue nationale. »