LOS ANGELES – Une saison enlevante marquée d’un tournoi olympique de premier plan, des séries éliminatoires marquées de remontées improbables et une grande finale opposant Los Angeles et New York, les deux plus gros marchés des États-Unis : pas surprenant que Gary Bettman était tout sourire et de belle et bonne humeur dans le cadre de sa conférence en sommet marquant le début de la finale de la Coupe Stanley.

« Le hockey n’a jamais été aussi bon, le spectacle n’a jamais et aussi excitant, notre ligue n’a jamais été autant suivi par les partisans qui assistent aux matchs, par ceux qui gonflent les cotes d’écoute et par les autres qui s’intéressent à nous par le biais des médias sociaux et de l’internet », a lancé le commissaire de la LNH lors de son point de presse.

Dans une conversation à bâton rompu une fois descendu de l’estrade sur laquelle il venait de trôner pendant une bonne demi-heure, Bettman a insisté sur la qualité du hockey et du spectacle offert sur la patinoire comme principale explication des succès de la LNH sur le plan des affaires. « Tout commence et tout passe par la qualité du spectacle. Tu as beau développer les idées les plus originales, être le plus performant possible dans la mise en marché de ton produit, si le hockey que tu offres n’est pas de bonne qualité il est difficile d’attirer de nouveaux amateurs et de garder ceux qui sont déjà là », a mentionné avec raison le commissaire Bettman.

Et en matière de hockey, il est difficile de donner une mauvaise note à la LNH et à la majorité des 30 équipes du circuit. Après une finale de l’Ouest opposant les Hawks et les Kings qui pourrait passer à l’histoire comme l’une des plus spectaculaires de l’ère moderne, Gary Bettman ne pouvait que souhaiter une finale à la hauteur des attentes et de l’auditoire potentiel qui la suivra.

« Le fait que New York et Los Angeles se retrouvent en grande finale se traduit par la plus importante demande d’accréditations de presse de l’histoire. C’est la première fois depuis 1981, alors que les Dodgers et les Yankees s’étaient croisés en Séries mondiales que les deux villes s’affrontent en finale. C’était peut-être écrit dans le ciel si l’on considère que les Kings et les Rangers ont disputé des parties en plein air aux stades des Dodgers et des Yankees cet hiver », a fait remarquer Bettman en esquissant un petit sourire de satisfaction.

Les six matchs en plein air ont attiré plus de 375 000 spectateurs en plus d’attiser la curiosité de centaines de milliers d’autres amateurs potentiels. S’il est clair que la LNH poursuivra sur cette lancée, il est tout aussi évident qu’elle réduira au moins de moitié le nombre de matchs en plein l’air l’an prochain. Des villes comme San Jose et aussi Phoenix – dans le cadre de la semaine du Super Bowl, comme ce fut le cas avec les deux matchs à New York – seraient en lice pour obtenir de telles rencontres.

On verra!

Seattle et Québec

Sur le plan des mouvements d’équipes voire d’expansion, Gary Bettman a maintenu le statu quo en précisant qu’il n’avait pas de plan précis à cet effet à présenter. Bettman a refusé de parler de recul dans le dossier de Seattle en raison du fait que la construction d’un amphithéâtre ait été reportée. « Pour parler de recul, il faudrait que nous ayons déjà un projet en place. Ce n’est pas le cas. Il y a beaucoup d’intérêt à Seattle. Mais il n’y a pas d’amphithéâtre. Et comme celui qui détient les droits quant à la construction d’un amphithéâtre – Chris Hansen – assure qu’il ne construira pas de building sans d’abord obtenir un club de basketball de la NBA, il n’y a rien que nous puissions faire », a indiqué le commissaire de la LNH qui refuse de voir dans le Key Arena une solution de rechange. «O n pourrait jouer au Key un an ou deux pendant la construction d’un amphithéâtre, mais il n’est pas question de s’installer là en attendant une pelletée de terre. »

Pendant que Seattle attend un amphithéâtre, Québec se rapproche chaque jour davantage de l’ouverture du nouveau Colisée. Un Colisée toujours orphelin de hockey de la LNH. Un Colisée qui n’est pas sur le point d’obtenir une équipe si l’on se fie aux propos de Bettman avant le premier match de la grande finale. « Il n’y a rien sur la table et en plus je ne vois pas comment on pourrait ajouter une équipe de plus dans l’Est avec le déséquilibre actuel. »

Questionné après son point de presse sur cette déclaration – une première selon moi depuis qu’il est question du retour des Nordiques à Québec – Bettman m’a assuré qu’il ne fallait pas y lire un message subliminal glissé entre les lignes minant les chances de Québec d’obtenir une nouvelle équipe. « Il me semble déjà avoir mentionné ça. Mais ce que je veux dire c’est que nous n’avons jamais réfléchi sur la façon de composer avec le déséquilibre déjà existant parce que nous n’avons jamais abordé la question d’une possible expansion. »

En clair, ça veut dire que le retour de la LNH à Québec, du moins sur le plan officiel, n’a pas changé malgré la construction du Colisée. Du moins pour l’instant...

Pas d'expansion à court terme

Coupe du monde et commotions

Seules ombres au tableau : la Coupe du monde dont le retour est toujours reporté et les commotions cérébrales.

Questionné sur le fait que James Wizniewski, des Blue Jackets de Columbus, ait confirmé avoir menti aux médecins en cachant une commotion pour ne pas être chassé de la formation et sur le retour sur la patinoire de Dale Weise, du Canadien, en dépit d’une commotion finalement diagnostiquée le lendemain, Gary Bettman a maintenu sa position et celle de sa ligue : « Nous avons fait beaucoup de progrès et accordons toute l’attention nécessaire aux commotions. Nous avons réduit le nombre de commotions par un peu plus de 10 %, mais avons coupé le nombre de matchs ratés par joueur de moitié. C’est en partie en raison de l’éducation auprès des joueurs et parce que le protocole mis en place fonctionne », a indiqué Bettman.

Le commissaire a toutefois reconnu qu’il y avait encore beaucoup à faire. Surtout en matière d’éducation des joueurs. « Nos joueurs doivent comprendre et accepter qu’il est correct de confirmer des symptômes. »

Quant à la Coupe du monde de hockey, Bettman a reconnu avoir toujours l’intention de mettre la table à un retour de cette forme de compétition internationale. Le commissaire a toutefois refusé de mettre une éventuelle date sur la table.

« Il est impossible de présenter une date, car nous avons encore beaucoup de travail à faire avec l’Association des joueurs pour élaborer les paramètres de la compétition. Les discussions suivent leur cours. Nous savons que ce genre de compétition est bon pour le hockey. Que nos joueurs aiment défendre les couleurs de leurs pays. Mais avant d’annoncer quoi que ce soit, nous voulons être certains que le dossier soit bien élaboré», a sommairement indiqué Gary Bettman.