Par Éric Leblanc - Dan Boyle ne souhaitait pas quitter le Lightning de Tampa Bay cet été lorsqu'il a été échangé aux Sharks de San Jose, mais cinq mois plus tard il apprécie tous les moments avec sa nouvelle équipe qui trône au sommet du classement de la LNH.

Depuis le début de la saison, les Sharks se sont forgé un impressionnant dossier de 22 victoires, trois défaites et deux revers en prolongation. Boyle n'a pas perdu de temps pour devenir un élément clé au sein de sa nouvelle équipe. Grâce à sa récolte de 24 points (10 buts, 14 passes), il occupe le deuxième rang de la LNH parmi les défenseurs derrière Shea Weber (25 points avec les Predators de Nashville).

«Notre entraîneur Todd McLellan a insisté sur l'appui offensif des défenseurs dès la première journée», explique Boyle. «Évidemment, ça me convient bien et c'est quelque chose que j'ai toujours aimé faire.»

Les succès des Sharks ne sont sûrement pas étrangers au rendement des défenseurs.

«Avec Rob Blake et Marc-Édouard Vlasic, nous avons trois défenseurs parmi le top 15 de la LNH au niveau des points. Sans oublier que Christian Ehrhoff n'est pas très loin au 21e rang», remarque l'athlète natif d'Ottawa.

En plus de savourer chacune des parties dans son nouvel uniforme, Boyle découvre les joies de la paternité depuis près d'un mois.

«Je viens tout juste d'avoir une petite fille», souligne avec grand plaisir le défenseur de 32 ans. «Je suis un nouveau papa depuis trois semaines et demie.»

Depuis samedi dernier, les Sharks ont profité d'une période de quatre jours sans match. Boyle savait exactement comment apprécier ces journées moins chargées.

«J'ai profité de ces quelques jours de congé pour être à la maison avec ma petite fille. Mais nous avons quand même pratiqué à tous les jours.»

Au sommet avec les Sharks ou à la queue avec le Lightning

Au lieu d'apprécier cette période faste avec les Sharks, Boyle pourrait vivre une situation complètement inverse avec le Lightning qui croupit au dernier rang de la LNH.

«Je suis très content de la direction que ma carrière a prise même si j'ai aimé mon passage avec le Lightning», raconte-t-il. «C'est tellement difficile à décrire ce qui se passe là-bas cette année, ça ressemble un peu à un cirque», ajoute Boyle sans retenue.

«D'un autre côté, je me sens mal pour mes anciens coéquipiers comme Martin St-Louis, Vincent Lecavalier, Paul Ranger ainsi que pour les partisans qui ont très bons pour moi», confie Boyle qui a discuté de cette période difficile avec St-Louis et Ranger à quelques occasions depuis le début de la saison.

Boyle comprend très bien Melrose

Congédié par le Lightning après seulement 16 parties, l'entraîneur Barry Melrose ne se gêne pas pour critiquer les nouveaux propriétaires et les joueurs de cette organisation.

Boyle reproche à Melrose d'avoir critiqué la recrue de 18 ans Steven Stamkos, mais il lui donne raison sur ses critiques virulentes à l'endroit des propriétaires Oren Koules et Len Barrie.

«Je n'ai aucun problème par rapport à ce qu'il a dit au sujet des propriétaires. Ça ne me dérange pas car la plupart des choses sont probablement vraies», note Boyle qui a vécu le style de gestion peu orthodoxe de ces deux hommes.

«J'ai aussi critiqué ces propriétaires quand ils m'ont échangé parce qu'ils n'ont pas fait les choses correctement», rappelle Boyle qui a joué avec Barrie par une drôle de coïncidence avec les Panthers de la Floride en 2000-01.

Jeremy Roenick, l'homme derrière le personnage

Chez les Sharks, Boyle a découvert une nouvelle bande de coéquipiers et il s'est rapidement lié d'amitié avec Joe Thornton qu'il avait connu lors des championnats du monde de hockey en 2005.

Parmi ses meilleurs amis au sein de l'équipe, Boyle nomme rapidement Jeremy Roenick qu'il a appris à connaître.

«Jeremy Roenick est celui qui m'a le plus surpris. C'est l'un de mes meilleurs amis dans l'équipe. On connaît le personnage toujours autour des caméras, mais il est l'un des meilleurs gars que j'ai rencontrés.»

Quand il pense à Roenick, Boyle ne peut oublier que JR n'a jamais eu la chance de soulever la coupe Stanley durant sa belle carrière de 20 saisons.

«Il représente une autre raison pour laquelle je veux gagner la coupe Stanley avec les Sharks. Ça serait le fun de gagner ça pour lui.»

Mais afin d'y arriver, les Sharks devront faire mentir leur réputation de perdants en séries éliminatoires. Même s'il en est à sa première saison dans cette équipe, Boyle est conscient de cette situation et il espère contribuer à la solution.

«Entre les joueurs on ne parle pas de cette réalité, mais les médias le font constamment. Ils disent toujours que les Sharks forment une bonne équipe en saison qui s'écroule en séries.»

Afin de mettre un terme à ce problème, l'organisation des Sharks a ajouté de l'expérience cette saison avec la venue de Boyle, Rob Blake et Brad Lukowich. Les Sharks ont aussi confié la barre de l'équipe à l'entraîneur recrue Todd McLellan qui a appris à gagner avec les Red Wings de Detroit.

«Blake, Lukowich, McLellan et moi avons tous gagné une coupe Stanley. On espère qu'on pourra aider les gars qui n'ont pas passé à travers cela en séries», prétend Boyle qui voit des similitudes entre son équipe et l'édition 2004 du Lightning qui a remporté les grands honneurs.

Boyle aimerait aussi offrir ce cadeau aux fidèles partisans des Sharks qui remplissent le HP Pavilion Arena à toutes les parties.

«La relation avec les partisans est incroyable ici. L'aréna est toujours plein et nos spectateurs sont très bruyants. J'ai été chanceux dans ma carrière car les partisans à Tampa Bay nous supportaient beaucoup aussi.

Avec la première tempête de neige qui s'est abattue sur le Québec, Boyle peut également se compter chanceux d'avoir porté les couleurs des Panthers, du Lightning et des Sharks.

«C'est sûr que ce n'était jamais la première raison, mais ça demeure toujours agréable de vivre dans des endroits avec des températures aussi plaisantes», conclut Boyle avec le sourire dans la voix.