AVANT-MATCH NO 2 BLUES C. BRUINS

 

BOSTON - Les Bruins ont encore besoin de trois victoires pour soulever la coupe Stanley. Ce qui est loin d’être fait.

 

Mais en battant les Blues 4-2 lors du premier match de la grande finale, une victoire qui a couronné leur sixième remontée victorieuse de plus d’un but, ils ont prolongé à huit leur série de victoires consécutives. Une séquence au cours de laquelle ils ont marqué près de trois fois plus de buts qu’ils en ont donnés puisqu’ils en ont enfilé 32 et accordé que 11.

 

« Il faut compter sur une série de facteurs pour obtenir ce genre de succès. Tout part de notre philosophie qui repose sur une défensive collective de premier plan. On doit être discipliné. On doit compter sur des buts importants de principaux joueurs offensifs et aussi de l’appui des joueurs de soutien. Ce qui a grandement été le cas lors du match d’hier (lundi) contre les Blues. Il faut aussi que notre gardien soit très solide. Qu’ils volent des matchs de temps en temps ou qu’il effectue simplement les arrêts importants au bon moment comme Tuukka l’a fait encore hier », a défilé Bruce Cassidy comme s’il dressait une liste des ingrédients re quis pour réussir une telle séquence.

 

L’entraîneur-chef des Bruins a ajouté une petite touche d’épices en parlant de la discipline qui peut faire tourner la recette au vinaigre lorsqu’elle est oubliée au vestiaire : « Nous avons été très disciplinés depuis le début des séries. Nous nous sommes mis dans le pétrin lors du quatrième match de la finale contre la Caroline et ce fut l’une des occasions où Tuukka nous a sauvés. Mais dans l’ensemble nous avons évité de nous placer dans des situations périlleuses en écopant trop de pénalités. »

 

Des rappels de 1970 et 1972

 

Cette séquence de huit gains de suite des Bruins est la première du genre depuis que les Kings ont enfilé huit gains signés lors des trois premières rondes des séries en 2012. Los Angeles avait ensuite battu les Devils du New Jersey en six matchs pour soulever la coupe Stanley pour la première fois de leur histoire. Un exploit qu’ils ont répété deux ans plus tard.

 

La séquence actuelle des Bruins et la troisième plus longue de leur histoire après les séries de neuf et dix gains consécutifs signés en 1970 et 1972. Et chaque fois, les Bruins ont auréolé ces impressionnantes cascades de victoires d’une coupe Stanley.

 

Ajoutez à cela le fait que les Oursons ont gagné 37 des 49 séries qu’ils ont amorcées avec une victoire et le fait que l’équipe qui a gagné le premier match de la grande finale a finalement soulevé la coupe Stanley 61 fois en 79 occasions (77,2 %) et il est permis de se demander si les Bruins n’ont pas effectué un premier pas vers le rendez-vous avec l’histoire qui semble les attendre.

 

« Au hockey comme dans tous les aspects de la vie, tu veux partir du bon pied. Tu veux faire bonne première impression. Je crois que c’est la seule manière d’expliquer pour les équipes qui gagnent le premier match de la finale gagne si souvent la coupe », a mentionné le capitaine Zdeno Chara.

 

« Il est encore bien trop tôt pour parler de la conclusion de la finale. Nous avons gagné le premier match, c’est tant mieux. Mais je sais que les Blues peuvent jouer du meilleur hockey qu’ils ne l’ont fait hier (lundi) et je sais qu’ils le feront lors du prochain match. Nous pouvons également jouer du meilleur hockey et ne pas attendre d’être en retard 0-2 pour nous mettre à jouer. Non seulement nous pouvons le faire, mais nous devrons le faire si nous voulons accentuer notre avance », a poursuivi David Backes, l’ancien capitaine des Blues.

 

Statistiques trompeuses?

 

Un brin sceptique face à la statistique favorisant les équipes qui remportent le premier match de la finale, Bruce Cassidy a indiqué qu’il s’assurerait que ses joueurs n’y accordent pas trop d’importance.

 

Forum du 5 à 7 : retour sur le 1er match

« Je suis vraiment surpris que ce résultat soit si élevé. Il est clair qu’il est plus simple de jouer avec une avance. Les joueurs sont plus calmes. Ils n’ont pas besoin de prendre trop de chances pour s’assurer de revenir de l’arrière. Mais quand je regarde le parcours que nous avons suivi depuis le début des séries, je ne vois aucune raison de croire que le tout est déjà joué », a insisté l’entraîneur-chef des Bruins.

 

Avec raison.

 

Non seulement les Bruins ont perdu le premier match de la série qui les opposait aux Maple Leafs en première ronde, mais ils ont aussi tiré de l’arrière 2-1 et 3-2 avant d’éliminer Toronto en sept.

 

En deuxième ronde, Boston a encore perdu la première ronde de la série en plus de tirer de l’arrière 2-1 avant de signer trois gains consécutifs aux dépens des Blue Jackets qu’ils ont éliminés en six matchs.

 

Et il serait bête de compter les Blues comme battus.

 

Car bien qu’ils ont perdu 24 des 30 séries qu’ils ont amorcées avec un revers depuis qu’ils sont dans la LNH, ils ont comblé des reculs de 0-1 et de 1-2 en finale de l’Ouest alors qu’ils ont finalement éliminé les Sharks de San Jose.

 

Des résultats récents qui devraient peser plus lourds dans la balance que les résultats datant d’hier, d’avant-hier et d’avant avant-hier.

 

Fort de la remontée aux dépens des Sharks, les Blues ont repris le travail avec confiance au TD Garden mardi. Et l’attention était déjà centrée sur le match de demain (mercredi) et sur les moyens à prendre pour niveler les chances au lieu de voir les Bruins doubler leur avance.

 

« On doit passer plus de temps dans leur zone que dans la notre », a simplement tranché Craig Berube lorsqu’on lui a demandé quels ajustements il entendait réclamer de la part de ses joueurs lors du deuxième match de la finale.

 

« Nous n’avons pas passé assez de temps dans leur territoire que ce soit avec la rondelle ou simplement en échec avant pour compliquer leur travail. C’est comme ça que nous avons gagné cette année et c’est comme ça qu’on devra jouer demain », a ajouté l’entraîneur-chef des Blues qui s’est bien gardé de tomber dans le panneau des journalistes qui lui ont posé des questions sur la mise en échec sévère de Torey Krug aux dépens de Robert Thomas. Une mise en échec qui est demeurée impunie alors que bien des observateurs auraient voulu voir les arbitres imposer une pénalité pour assaut au défenseur des Bruins.

 

« La mise en échec ne m’a pas dérangé et elle n’a pas dérangé Robert non plus. Il sera à son poste demain. Nous sommes en finale de la coupe Stanley. Le jeu est robuste. C’est comme ça. Vous ne n’entendrez jamais me plaindre de mise en échec ou des décisions des arbitres », a tranché Berube.

 

Vrai que Krug aurait pu être chassé. Car si on prend la règle 42 à la lettre, le défenseur des Bruins a effectué un très long trajet avant d’atteindre sa cible. Mais le fait qu’il glissait dans les secondes qui ont précédé l’impact, qu’il a gardé ses deux patins sur la patinoire au lieu de sauter pour donner plus de poids à son coup d’épaule et que l’impact soit survenu loin de la bande ont certainement contribué au fait que les arbitres ont décidé de ne pas sévir à son endroit.

 

« C’est clair que je n’ai rien contre la mise en échec surtout qu’à titre d’amateur de hockey, j’ai trouvé que la séquence faisait vieille école puisque Torey s’est rendu en territoire adverse sans casque sur la tête. C’était une mise en échec percutante qui a soulevé les joueurs et la foule », a souligné Bruce Cassidy.

 

L’ironie dans cette séquence est que l’an prochain, si Krug décidait d’effectuer pareille envolée en zone ennemie, il serait assuré d’écoper une pénalité. Pas pour assaut, mais simplement parce que l’an prochain les joueurs qui perdront leur casque protecteur devront immédiatement retraiter au banc par mesure préventive. Ceux qui resteront dans l’action seront chassés illico!

 

En bref

  • À moins d’une décision de dernière minute attribuable à un malaise soudain subi par l’un ou l’autre de ses joueurs, Bruce Cassidy reviendra avec la même formation pour le match numéro 2...
     
  • Blessé lors de la troisième rencontre de la finale de l’Ouest – il a été atteint par une rondelle à la mâchoire sur un tir de la pointe – le défenseur Vince Dunn s’est entraîné avec plus de vigueur mardi et il est possible qu’il soit de retour au sein de la brigade des Blues mercredi...
     
  • L’ancien du Canadien Michael Ryder, le franco ontarien Daniel Paillé et plusieurs autres Bruins qui ont soulevé la coupe Stanley en 2011 étaient les invités de l’organisation lors du premier match lundi. Tout comme le propriétaire des Patriots de la NouvelleAngleterre Robert Kraft qui a été présenté à deux reprises à l’écran géant lors de la première partie et qui a harangué la foule en faisant tourner une serviette aux couleurs des Bruins au-dessus de sa tête...
     
  • On attend d’autres invités de marque pour le match de mercredi et les autres qui seront disputés, si nécessaire, au TD Garden. Bobby Orr qui a marqué le but qui a donné la coupe aux Bruins aux dépens des Blues en 1970 lors de leur dernière présence en finale devrait d’ailleurs être à Boston pour la deuxième rencontre de la finale…