Un nuage de confusion perdure dans l'entourage des Bruins de Boston, quelques heures après avoir encaissé l'échec que constitue leur absence des séries éliminatoires, leur première absence à ce rendez-vous depuis 2007.

Les Bruins ont perdu 3-2 en tirs de barrage samedi contre le Lightning de Tampa Bay, et tandis que joueurs et têtes pensantes essaient d'identifier les véritables raisons ayant mené au résultat décevant que l'on connaît, des journalistes affectés à la couverture de l'équipe y vont de leur analyse, dimanche matin.

Dans un texte paru dans le Boston Globe, Fluto Shinzawa exprime ses craintes de voir le président de l'équipe, Cam Neely, prendre les grands moyens afin d'accélérer un retour parmi l'élite du circuit, notamment en congédiant le directeur-général Peter Chiarelli et l'entraîneur-chef Claude Julien, dont la stabilité d'emploi semblait indiscutable en début d'année.

Neely, explique Shinzawa, est confronté à une situation devant laquelle il pourrait aisément réagir de façon colérique, étant donné que c'est le type d'individu qu'il est. D'ailleurs, il agissait souvent sous l'emprise de cette émotion lorsqu'il évoluait comme joueur avec les Bruins. Sauf que cette manière de procéder est irrationnelle, et les chances d'obtenir des résultats favorables sont extrêmement faibles.

Chiarelli et Julien, depuis qu'ils ont été réunis, ont produit sept participations consécutives au calendrier d'après-saison avant l'échec de cette année, et avec les éléments en place, rien ne laisse présager qu'ils vont nécessairement s'enliser dans une perspective de long terme. Tuukka Rask, Patrice Bergeron, David Krejci et Milan Lucic forment encore le noyau de jeunes vétérans de l'équipe, tandis que Zdeno Chara et Dennis Seidenberg devraient apporter une contribution plus substantielle l'an prochain, lorsqu'ils auront retrouvé la santé.

Par ailleurs, les jeunes attaquants Brent Connolly, David Pastrnak et Ryan Spooner sont remplis de promesse et ne feront que continuer à s'améliorer, poursuit le journaliste du Globe, avant d'ajouter que l'une de ses peurs est que Neely n'apprécie simplement pas le style de jeu défensif préconisé par Claude Julien, même si celui-ci a mené à la conquête d'une Coupe Stanley et à une autre présence en finale.

Qui plus est, le congédiement de l'entraîneur comporterait son lot de conséquences sur le plan financier, étant donné qu'on lui a offert une prolongation de contrat qui entrera justement en vigueur l'automne prochain, à un salaire qui selon plusieurs observateurs s'élève parmi les plus généreux dans le circuit Bettman.

Un post-mortem effectué sous le signe de la sagesse et non de l'impsulsivité, voilà ce que Neely et le propriétaire Charlie Jacobs auraient intérêt à privilégier, conclut Shinzawa.

Les Bruins n'ont pas été eux-mêmes

Pour Stephen Harris, du Boston Herald, le résultat obtenu lors du 82e et dernier match à Tampa illustre parfaitement le type de saison que les Bruins ont connu. Montrant un dossier cumulatif de 4 gains et 10 revers en tirs de barrage, les hommes de Claude Julien ont perdu de précieux points qui auraient pu éviter à tout ce beau monde l'amerture et la honte des prochains jours.

Mais il ne faut pas pour autant jeter le blâme sur cette facette du jeu des Bruins, car en réalité, on a senti dès le mois d'octobre que cette édition 2014-15 des Bruins ne montrait pas la même conviction dans son jeu collectif. La haute direction a gaffé en transigeant Johnny Boychuk - une décision qui a été difficile à avaler dans le vestiaire - et a mis trop de temps à chercher une solution de rechange pour les 30 buts marqués par Jarome Iginla l'an passé.

Vrai qu'il y a eu quelques moments durant les cinq derniers mois où les Bruins ont donné l'impression qu'ils étaient revenus à un calibre de jeu semblable à celui offert durant les six ou sept dernières campagnes, mais ces séquences ont été trop brèves. La régularité n'y était pas. Pour la première fois depuis le début de l'ère Julien/Chiarelli/Chara/Bergeron, souligne Harris, les Bruins n'ont simplement pas été eux-mêmes.