COLLABORATION SPÉCIALE

 

Perdre c’est une chose, mais de quelle façon c’en est une autre, et ce, même si certains avanceront que perdre un match 3-2 ou 7-0, en fin de compte cela demeure une défaite. Néanmoins, il faut avouer que l’Avalanche du Colorado a servi une leçon de hockey au Lightning de Tampa Bay lors du match numéro 2.

 

L’Avalanche avait des airs de rouleau compresseur samedi soir. Une équipe affamée, dès les premiers instants du match, ce qui n’a laissé planer aucun doute sur les intentions de cette formation à prendre les commandes de cette série 4 de 7.

 

Hargneuse et déterminée, la formation de Jared Bednar s’est tout simplement comportée comme une équipe championne, une équipe pratiquement une coche au-dessus de la compétition.

 

Ce que l’Avalanche a réussi à faire dans ce séjour de deux parties à domicile, au-delà de son talent et de sa vitesse qui compliquent de plus en plus la tâche de l’adversaire, c’est de transformer une certaine faiblesse ou point d’interrogation devant le filet – dans le jeu des comparaisons entre Andrei Vasilevskiy et Darcy Kuemper – en force.

 

Ce que plusieurs ont fort possiblement sous-estimé est en lien avec cette bonne vieille expression qui sert souvent de référence et qui dit que « souvent la meilleure défensive se situe à 180 pieds de ton propre filet ». Une expression qui actuellement colle très bien à la peau du Colorado dans son application et son exécution dans l’action loin de son propre territoire.

 

Dominante dans le temps de possession de rondelle, mais surtout excellente au niveau de l’échec-avant (incluant la participation des défenseurs) dans cet effort collectif, l’Avalanche embarrasse au plus haut point la troupe de Jon Cooper, qui a démontré de grands signes d’impatience, voire d’indiscipline, lors du dernier match. Le Lightning a beaucoup de difficulté à trouver les bons ajustements et ne compte malheureusement pas sur l’engagement de tous et chacun.

 

Le Colorado s’est assuré de faire du débat Kuemper-Vasilevskiy une tempête dans un verre d’eau, en ne laissant rien au hasard et en passant la majorité du temps de jeu dans la zone adverse. De cette façon, ils enlèvent un fardeau énorme à Kuemper, qui n’a pas à faire la différence. Les gros canons de l’Avalanche ont pris les choses en main.

 

Confronté à seulement 23 tirs lors du match numéro 1, et 16 tirs lors du match numéro 2, disons que le gardien du Colorado peut remercier ses coéquipiers devant lui qui ont accompli un travail remarquable.

 

Si le Lightning espère revenir dans cette série, il se devra de trouver les bons ajustements en prévision du match pivot de lundi soir. On devra voir un meilleur engagement en unité de cinq dans le territoire défensif et un meilleur encadrement au porteur du disque, question de porter une meilleure assistance aux défenseurs sous forte pression.

 

En contrepartie, sous-estimer l’animal blessé que représente à l’heure actuelle le Lightning de Tampa Bay serait très mal connaître cette formation. Une équipe avec un fort caractère, qui a connu son lot d’adversité depuis le début des présentes séries et lors des dernières années.

 

Or, l’adversaire de cette finale est loin d’être reposant en raison de son audace, de son grand désir de vaincre et surtout du talent au sein de cette organisation. Bref, la tâche sera compliquée pour Tampa Bay.

 

L’Avalanche exploite une tendance qui ne ment pas

 

Plusieurs l’auront remarqué, dont les joueurs de l’Avalanche, Andrei Vasilevskiy semble avoir une faiblesse du côté du bâton, à quelques centimètres de la glace, un endroit que plusieurs gardiens détestent et tentent par tous les moyens du bord de forcer le porteur du disque vers d’autres options de tir.

 

En ce moment, les joueurs du Colorado y vont de placements de rondelle au filet, question de provoquer des retours dans la zone payante, et cette faiblesse du côté du bâton de Vasilevskiy, qui accorde énormément de retours, leur donne raison.

 

Acculée au dos du mur, l’esprit de compétiteur et l’orgueil devraient être mis en avant-plan chez la troupe de Jon Cooper lors du troisième match.

 

Cet orgueil qui pour plusieurs représente beaucoup plus une qualité qu’un défaut face à ce sentiment de fierté qui en pousse plusieurs au dépassement de soi dans les grands moments d’adversité, et qui leur permet surtout de rebondir après des échecs et des humiliations, comme cela a été le cas lors du dernier match.

 

Une réalité qui me porte à croire que le Lightning sera très discipliné lors du match de lundi et se concentrera à jouer tout simplement du hockey de nécessité face à cette puissance que représente l’Avalanche!

 

Bon match!

 

Flyers : une embauche assez révélatrice

 

Que l’on soit en accord ou non avec le retour derrière de John Tortorella dans la LNH, à la barre des Flyers de Philadelphie, il faut admettre que cette embauche prouve que cette formation a perdu ses propres paramètres quant à sa culture organisationnelle.

 

De nouvelles orientations et une nouvelle culture organisationnelle se devront d’être instaurées du haut vers le bas par des actions concrètes du directeur général Chuck Fletcher, avant que son poste devienne de plus en plus en danger.

 

Une réalité qui demandera un grand virage et surtout de la patience pour ramener cette franchise à un niveau de respectabilité et lui permettre de retrouver son identité tant recherchée.

 

Par contre, l’embauche de Tortorella ne laisse planer aucun doute sur les intentions et les raisons de sa nomination. Son souci du détail, l’effort, l’engagement et l’imputabilité qu’il exige de tous et chacun à tout moment sont des éléments qui ont convaincu la haute direction des Flyers.

 

Un entraineur chevronné, qui un jour sera encore congédié pour les mêmes raisons pour lesquelles il a été embauché, mais qui a le potentiel de redresser cette barque qui coule depuis des années maintenant.

 

Le mandat qui lui a été confié par les hautes instances est clair : pour les quatre prochaines saisons, il doit redonner un peu de lustre et de fierté à cette franchise qui en a grandement besoin en raison des dernières saisons particulièrement houleuses.

 

Le contexte ne sera pas facile par contre, avec le respect du plafond salarial, une banque de choix parsemée de questionnements et qui ne compte pas sur des choix de deuxième ronde pour les deux prochaines saisons, en plus de quelques mauvais contrats. Tout cela témoigne de l’immense travail qui attend Tortorella, mais aussi Fletcher.