Alex Chiasson a eu raison de s'accrocher
MONTRÉAL – Si le match entre le Canadien et les Red Wings de Detroit ne voulait pas dire grand-chose au classement, il était significatif pour Alex Chiasson qui a bûché fort pour revenir dans la LNH cette saison.
À la recherche d'un emploi en début de saison, Chiasson a dû se résoudre à accepter un pacte à un volet de la Ligue américaine, le 26 novembre, avec les Griffins de Grand Rapids.
Grâce à une récolte de 20 points en 29 matchs et les transactions effectuées par les Wings jusqu'à la date limite, l'attaquant de 32 ans a pu obtenir le contrat de la LNH qu'il n'avait jamais effacé de sa mire.
Le 4 mars, il a renoué avec le circuit Bettman et il a disputé 15 rencontres depuis ce retour, accumulant 8 points (cinq buts et trois aides) au passage.
« Évidemment, ça n'a pas été une saison facile considérant tout ce qui s'est passé. En somme, j'ai fait un pas vers l'arrière pour en faire deux vers l'avant. Me voici de retour dans la LNH et c'était mon but en début de saison. Je ne savais pas si j'allais pouvoir le réaliser, mais j'ai travaillé fort. Tout ce que j'ai fait, c'était pour me donner l'occasion de revenir », a-t-il raconté, mardi, au Centre Bell.
Chiasson admet que cette réussite a été émotive.
« Je suis content de beaucoup de choses dans ma carrière, mais cette année, c'est vraiment spécial pour moi. De retourner un peu dans la LAH, avec tout ce que ça implique, comme les voyages en autobus, ça faisait longtemps que j'avais fait ça. Mais bon, ça rend la situation présente plus savoureuse », a soupesé le grand droitier qui a gagné la coupe Stanley avec les Capitals au printemps 2018.
D'un côté, avec un parcours qui affichait déjà plus de 600 matchs dans la LNH, Chiasson trouvait qu'il était en paix avec l'idée que ce soit fini.
« Je dirais que oui. Mais d'un autre côté, c'est à l'intérieur de toi. Je suis un athlète et j'aime la compétition ; la flamme est encore là. Parfois, tu penses qu'elle part, mais elle est encore présente », a répondu celui qui évolue avec sa septième équipe dans la LNH.
David Perron, lui, se doutait bien que Chiasson gagnerait son pari.
« C'est exceptionnel, ça faisait environ un mois qu'il était à Grand Rapids et je n'avais pas trop vu son nom passer. Mais quand j'ai réalisé ça, je le savais qu'il trouverait un moyen de revenir avec nous, je le connais comme professionnel. On a échangé (Oskar) Sundqvist et (Tyler) Bertuzzi, nos deux gars qui s'installent devant le but en avantage numérique. Ça lui a donné la chance de monter, il joue sur notre première vague du jeu de puissance et il fait un excellent travail », a souligné Perron.
Ce qu'on sent aussi dans les réponses de Chiasson, c'est qu'il acceptait de travers le verdict des équipes de la LNH.
« C'est dur à digérer (de retourner dans la LAH). L'autre chose, c'est que l'an passé, à Vancouver, je m'approchais des 15 buts. Certaines années, tu peux moins produire, ça peut aller moins bien, mais quand je me regarde mon cheminement, tu te poses parfois des questions. Ce n'est pas comme si je ne pouvais plus jouer », a-t-il soulevé.
« Depuis que je suis arrivé ici, le staff m'a donné une belle occasion de jouer et j'ai quand même une bonne production. C'est encore là », a ciblé Chiasson.
Son échantillon avec Detroit demeure petit, mais le Québécois ne demanderait pas mieux que de poursuivre l'aventure la saison prochaine.
« Ce n'est pas ma première année, tu réalises que l'organisation observe les joueurs, comment tu te comportes et tu te prépares pour les matchs. Je ne change pas qui je suis, j'ai fait ça dans les cinq ou six dernières années. Mais j'espère beaucoup revenir, c'est facile de s'intégrer dans ce groupe. En espérant que ça continue », a proposé l'ancien de Boston University.
Chiasson serait aussi heureux pour ses proches et particulièrement sa conjointe.
« Je n'ai pas d'enfants, mais pour ma copine, ce n'est pas facile. Elle en a fait des boîtes, ça c'est certain! On a réussi à traverser ça. Ma copine, ma famille, mes parents, mes amis, ils ont toujours été là pour m'appuyer. Je ne pense pas au fait que c'est difficile. Un jour, ça va arrêter et on va être bien où on est rendus. Pour le moment, on essaie de profiter de la situation le plus possible. J'ai toujours été comme ça, à essayer d'aller en chercher un peu plus encore », a résumé Chiasson qui se considère chanceux de cet appui.
Si les Wings optaient pour une autre avenue et qu'il devait procéder à un autre déménagement, on présume que Chiasson obtiendra un contrat plus vite. Après tout, il demeure un bon buteur, il ne coûterait pas une fortune et plusieurs équipes veulent économiser sur certains joueurs.