Auston Matthews, Alexander Ovechkin et David Pastrnak se livrent présentement une lutte acharnée en vue d’arracher le titre de meilleur marqueur de la LNH. Ayant respectivement inscrit 42, 40 et 42 buts, le récipiendaire du trophée Maurice-Richard ne risque d’être fixé qu’au tout dernier instant, alors que ces trois hockeyeurs martyrisent les gardiens adverses.

Matthews, Ovechkin et Pastrnak sont trois marqueurs nés qui carburent à la frénésie qu’exulte le sentiment de faire vibrer les cordages. Ces trois francs-tireurs partagent des caractéristiques communes qui définissent ce qu’est un grand buteur, mais ont chacun leur mode de prédilection pour briller.

L’attribut dominant des athlètes flirtant avec l’excellence est leur opportunisme. Rares sont les occasions bousillées par ces talents d’exception, alors qu’ils sont également capables de prospérer à partir de rien.

Le hockeyeur moyen du circuit Bettman a besoin de décocher ses tirs depuis l’enclave pour espérer tromper les cerbères avec régularité. Cette manœuvre offre un angle de lancer optimal au tireur pendant que le temps de réaction du cerbère y est minimal. Cela explique que 83 % des filets inscrits dans la LNH avaient pour origine l’enclave cette saison.

Seuls les meilleurs francs-tireurs possèdent la vélocité et la précision requises pour déjouer la vigilance des gardiens depuis la périphérie sans que cela ne s’avère une erreur de parcours. D’ailleurs, Matthews, Ovechkin et Pastrnak percent le top-4 de la LNH quant au nombre de buts inscrits de la périphérie.

Ceux-ci brillent également sur l’attaque massive, étant les trois hockeyeurs enfilant le plus régulièrement l’aiguille en pareilles circonstances. Ces talents sont tellement dévastateurs qu’une présence au banc des pénalités devient rapidement impardonnable, alors qu’avec temps et espace, la peine capitale est souvent adressée.

Au-delà de ce que partagent Matthews, Ovechkin et Pastrnak, ils ont aussi chacun un moyen privilégié et distinctif pour noircir la feuille de pointage.

Auston Matthews est sans égal dans la LNH au moment d’exploiter avec efficacité la zone payante. L’attaquant des Maple Leafs domine la ligue quant au nombre de tirs cadrés depuis l’enclave et ses 31 buts provenant de cet emplacement le propulse au premier rang à ce chapitre.

Bien qu’une proportion moindre des buts inscrits par Matthews ait pour origine l’enclave comparativement au hockeyeur moyen, celui-ci fait scintiller la lumière rouge depuis cet emplacement beaucoup plus souvent que ne le font Ovechkin et Pastrnak.

Matthews est capable de marquer depuis n’importe quel angle, mais son arme de prédilection demeure de foncer au filet avec vitesse pour battre le gardien avec un tir indomptable.

En ce qui concerne Ovechkin, le Russe préconise plutôt de générer un fort volume de lancers. Alexandre le Grand tire dès qu’il en a l’occasion, menant la LNH quant au nombre de tirs cadrés cette saison.

Conséquemment, il ne faut pas se surprendre que le taux de tentatives de tirs converties en buts d’Ovechkin soit plus faible que ceux présentés par Matthews et Pastrnak, alors que le capitaine des Caps lance fréquemment depuis des angles restreints qui n’ont que peu de chances de battre le portier. Il est parfaitement normal qu’Ovi soit moins percutant en tentant des gestes au coefficient de difficulté plus élevé.

En zone adverse, Ovechkin est une menace de tous les instants, alors qu’il est capable de marquer depuis n’importe quel endroit, tel qu’il l’appert de la distance médiane depuis laquelle il inscrit ses filets. Cette donnée confirme qu’Ovechkin touche généralement la cible alors qu’il n’est pas à proximité du filet.

Le numéro 8 de Washington a une confiance aveugle en son lancer, car il sait pertinemment que celui-ci saura pénétrer la muraille des couvertures défensives depuis n’importe quelle trajectoire.

Le pain et le beurre de Pastrnak sont son rendement sur l’avantage numérique. Le Tchèque domine ses plus proches poursuivants par un écart gigantesque quant au nombre de buts marqués avec l’avantage d’un homme.

Presque la moitié des buts inscrits par Pastrnak cette saison l’ont été sur l’attaque massive. Considérant qu’un buteur aussi prolifique rayonne dans des circonstances aussi précises, il ne faut pas se surprendre que la formation comptant en ses rangs David Pastrnak soit l’une des meilleures sur l’avantage numérique.

Bien rusé est celui qui saurait prédire lequel de Matthews, Ovechkin et Pastrnak raflera le titre de meilleur marqueur à la fin du calendrier régulier.

Indépendamment de cet honneur individuel, les amateurs sont choyés de pouvoir se délecter des exploits offensifs de ces vedettes qui ont chacune leur marque de fabrique bien à elle leur permettant de resplendir sur le circuit Bettman.