Rares sont ceux qui avaient prédit que Vegas se qualifierait en séries éliminatoires au début de la saison. Non seulement les Golden Knights participent à la danse printanière, mais ils sont loin de jouer un rôle de figurant. Même qu’ils ne sont plus qu’à une seule victoire de balayer les Kings de Los Angeles.

Le plus impressionnant demeure que les principaux protagonistes de ce récit sont des hockeyeurs qui n’avaient pas été protégés lors du repêchage d’expansion. Ces joueurs laissés-pour-compte se sont donnés pour mission d’écrire l’histoire. Sauf que quand l’histoire est si belle, c’est souvent qu’elle est trop belle pour être vraie. Les contes de fées n’existent malheureusement pas. C’est pourquoi à chaque nouveau palier, il est permis de se demander si les Golden Knights vont finir par trébucher.

En fin de saison, le club semblait essoufflé. Puis, comment cette équipe globalement peu expérimentée allait-elle réagir une fois en séries éliminatoires? Nous anticipons toujours que l’épée de Damoclès finisse par tomber sur Vegas.

La réalité est que les Golden Knights livrent une véritable clinique de hockey et font preuve d’un grand sang-froid en première ronde. Alors, est-ce l’année de Vegas?

Depuis le début de la série les opposant aux Kings, les Golden Knights ont eu possession de la rondelle pendant 11 minutes supplémentaires, dont 8 en zone offensive. Ils ont également dominé Los Angeles quant aux tirs cadrés depuis l’enclave et le bas de l’enclave.

Pourtant, les Kings sont loin d’être les derniers venus alignant notamment Anze Kopitar, Drew Doughty et Jonathan Quick. Comment expliquer une telle domination? Par l’efficacité des Golden Knights en échec avant ainsi que par leur rendement défensif.

Le repêchage d’expansion a permis aux dirigeants de Vegas de réclamer une panoplie de bons joueurs qui, sans être des étoiles, savent jouer au hockey. Les têtes de hockey ont bien fait leurs devoirs et cela rapporte actuellement des dividendes. La plus grande force de Vegas est sa profondeur. Tous ses trios et ses paires de défenseurs sont menaçants. Les clubs adverses n’ont jamais de répit, ce qui les pousse à commettre davantage d’erreurs. C’est à ce moment que Vegas en profite pour capitaliser.

Les Golden Knights sont une équipe extrêmement rapide, ce qui leur permet d’exercer une pression constante en échec avant. Pour un même intervalle de temps, aucune autre équipe ne réalise davantage de jeux défensifs en zone offensive que Vegas depuis le début de la première ronde. Cela fait en sorte que Los Angeles a commis 54 revirements de plus que Vegas dans son propre territoire, et ce, en à peine trois parties.

À l’autre bout de la patinoire, Vegas est également intraitable. Pour un même intervalle de temps, aucune autre formation n’accorde moins de tirs cadrés depuis l’enclave et voit ses adversaires compléter un plus faible nombre de passes dans l’enclave. Ce brio défensif facilite donc grandement le travail de leur cerbère Marc-André Fleury, qui pour couronner le tout est le gardien partant affichant le meilleur pourcentage d’arrêts en séries cette année.

Les Golden Knights parviennent à contrecarrer l’attaque des Kings essentiellement en limitant le nombre de revirements commis dans leur propre territoire. Vegas est l’équipe commettant le moins de revirements dans sa zone défensive pour un même intervalle de temps depuis le début de la première ronde.

En d’autres termes, c’est la gestion de la rondelle qui fait toute la différence. Alors que les Kings multiplient les erreurs face à la pression constante des Golden Knights, ces derniers évitent de commettre de telles bourdes. Un système de jeu exécuté à la perfection et une profondeur incomparable sont la clé de ce succès.

Au-delà de tous ces chiffres, Vegas semble également avoir le caractère requis pour soulever des montagnes. Lors du troisième duel, bien des équipes avec si peu d’expérience auraient paniqué avec un retard d’un but en troisième période. La troupe de Gerard Gallant a plutôt gardé son sang-froid, avant d’inscrire trois filets sans réplique pour arracher la victoire. Les grandes équipes sont celles qui se dressent face à l’adversité, chose qu’est capable de faire Vegas.

Non seulement les Golden Knights gagnent, mais ils le font avec aplomb.

Vegas semble être en mission et confond sans cesse les sceptiques. À force de repousser les limites, il faut se demander si les contes de fée existent après tout.