Claude Julien a été congédié mille et une fois depuis qu’il est à la barre des Bruins de Boston. Mille et une fois, les annonces de ces congédiements étaient non fondées.

La liste est maintenant rendue à mille deux.

Moussées par les récents ennuis des Bruins, des rumeurs propagées par les médias sociaux alléguaient vendredi que Julien avait été avisé de son congédiement avant la rencontre opposant son équipe aux Blackhawks venus de Chicago et que l’annonce serait confirmée au cours du point de presse convoqué par les Bruins samedi.

La défaite de 1-0 encaissée par les Bruins aux mains des Hawks, une deuxième défaite consécutive par jeu blanc au TD Garden de Boston, une 12e déjà cette saison en 22 matchs devant des partisans qui commencent à s’impatienter, a contribué à attiser les rumeurs lancées avant et pendant la rencontre.

Des informations dignes de foi obtenues par le RDS.ca après la partie ont toutefois permis de freiner ces rumeurs. Ces informations permettent d’ajouter que Claude Julien est toujours l’entraîneur-chef des Bruins de Boston.

Pour combien de temps encore? Difficile à dire. Impossible même.

À sa dixième saison à la barre des Bruins – plus long règne actif dans la LNH – Claude Julien est dans une situation inconfortable. C’est connu. Son équipe ne joue pas du gros hockey depuis le début de la saison. Elle vient d’encaisser trois revers de suite pour une quatrième fois cette année. L’attaque est timide et la défense, marque de commerce des Bruins sous l’égide de Claude Julien, semble plus poreuse qu’elle ne l’a jamais été.

Bien que les Bruins soient toujours parmi les trois équipes de tête dans la division Atlantique, et donc qualifiés pour une place en séries, cette place est menacée en raison des 49 matchs qu’ils ont déjà disputés. Non seulement les Bruins sont le club ayant joué le plus de parties dans l’Est, mais les Maple Leafs de Toronto et les Flyers de Philadelphie qui n’accusent qu’un retard de deux points jouissent de six et trois parties en mains sur Boston. Sans compter que les Hurricanes de la Caroline, qui ont trois points de recul, ont quatre matchs en main pour rejoindre et potentiellement dépasser Boston.

Ajoutez à cela le fait que Julien a souvent été remis en question par le président de l’équipe et ancienne grande vedette des Bruins, Cam Neely, et vous avez une potion qui est loin d’être rassurante pour un entraîneur-chef. Aussi bon soit-il. Aussi reconnu soit-il aux quatre coins de la LNH.

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À neuf rencontres du plateau des 1000 matchs dirigés dans la LNH en carrière, dont 753 avec les Bruins, Claude Julien a maintenu une moyenne de victoire de plus de ,600. Ce n’est pas rien.

Et si les Bruins devaient un jour finalement donner raison aux rumeurs qui ont congédié Claude Julien si souvent au fil des dernières années – même en 2011 alors qu’il a non seulement survécu aux rumeurs, mais s’est rendu jusqu’à la coupe Stanley qu’il a rapatriée à Boston après une absence de 38 ans – l’entraîneur-chef qui a amorcé sa carrière dans la LNH à la barre du Canadien de Montréal serait aussitôt dans la mire des Golden Knights de Las Vegas, des Islanders de New York, des Panthers de la Floride. Sans oublier les Jets de Winnipeg, voire les Canucks de Vancouver qui pourraient alors se décider à effectuer un changement d’entraîneur-chef en raison de sa soudaine disponibilité.

Pour l’instant, Claude Julien est toujours en selle... à Boston. Mais comme le passé est souvent garant du futur, on peut spéculer sans risque de se tromper que d’autres rumeurs le chasseront de son poste au cours des prochaines semaines, peut-être des prochains jours, voire des prochaines heures…

Ironiquement, cette dernière vague de rumeurs a déferlé le soir même de l’hommage rendu à Gatineau aux anciens Olympiques qui ont remporté la Coupe Memorial en 1997. Dirigés par Claude Julien, les Olympiques – de Hull à l’époque – avaient battu les Hurricanes de Lethbridge pour soulever la coupe devant leurs partisans entassés dans les gradins de l’aréna Robert-Guertin.