La LNH souhaite avoir le dernier mot lors des contestations
LNH mardi, 20 mars 2018. 17:20 samedi, 14 déc. 2024. 14:57BOCA RATON - À défaut de pouvoir enrayer toute la polémique associée aux décisions rendues dans le cadre de contestations des entraîneurs en matière d’obstruction à l’endroit des gardiens, la LNH réclame d’avoir le dernier mot.
Depuis l’instauration des contestations, il y a trois ans, c’est aux arbitres que revient cette décision finale. Les officiels échangent des points de vue avec les responsables installés dans la salle de contrôle de Toronto. Ils visionnent conjointement toutes les reprises disponibles, mais en cas de divergence d’opinions, les arbitres ont le dernier mot.
Pour l’instant.
« L’idée derrière ce changement est d’assurer un resserrement des paramètres en matière d’obstruction sur les gardiens. Nous continuerons à tenir compte de toutes les observations des arbitres. Mais dans les cas les plus difficiles, nous voulons que la décision finale nous revienne parce que nous sommes cinq seulement à Toronto et que 90 % des décisions finales reviennent à deux personnes – Mike Murphy et Kris King – alors qu’il y a plus d’une quarantaine d’arbitres autour de la Ligue », a indiqué Colin Campbell le vice-président responsable des opérations hockey.
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Parce que le souhait de la LNH a un impact direct sur les matchs, l’Association des joueurs (NHLPA) doit donner son approbation. Une demande en ce sens sera acheminée au cours des prochaines heures. Si l’Association donne son aval, la Ligue devra obtenir l’approbation unanime des gouverneurs pour modifier la règle actuelle en cours de saison.
Stephen Walkom, le responsable des arbitres de la LNH, ne sait pas comment cette demande sera reçue de la part des officiels. « Nous avons des arbitres expérimentés ici cette semaine et ils ont pris une part active aux discussions. L’objectif derrière tout ce que nous faisons comme travail cette semaine est de réduire au minimum les controverses associées aux décisions serrées. Ce n’est pas la protection de la décision finale qui prime, mais que les meilleures décisions soient rendues », a indiqué Walkom.
Si les arbitres perdent la décision finale – c’est déjà le cas avec les juges de lignes dans le cadre des contestations associées aux hors-jeu – au profit de la salle de contrôle de Toronto, la Ligue pourrait-elle demander à des arbitres à la retraite de venir donner un coup de mains dans le « war room »?
« On pourrait avoir le Roi d’Angleterre avec nous que ça ne changerait rien. Ce n’est pas qui prend la décision qui est le problème, c’est la décision elle-même qui fera toujours des mécontents selon qu’elle favorise ou non l’équipe pour laquelle on joue ou qu’on encourage », répliqué Colin Campbell.
Une fois en séries, la Ligue confie à un seul des cinq responsables du centre de contrôle de Toronto le mandat de communiquer avec les arbitres. Les superviseurs dépêchés dans les huit séries – six de ces huit superviseurs sont des arbitres à la retraite – prennent part à toutes les conversations lors d’une contestation. « Nous sommes donc en mesure d’avoir les points de vue de plusieurs personnes compétentes pour maximiser les chances d’arriver à la décision qui est juste, même si elle est impopulaire », a ajouté Campbell.
Si l’Association des joueurs refuse de donner son approbation à la demande de la LNH d’obtenir le dernier mot en matière de contestation, le système actuel sera maintenu.
Hors-jeu
Après avoir été rabrouée l’an dernier lorsqu’elle a invité les directeurs généraux à accepter le principe selon lequel un patin flottant au-dessus de la ligne bleue serait suffisant pour éviter un hors-jeu, la LNH est revenue à la charge aujourd’hui.
Mais sans succès.
« Je croyais vraiment que les DG seraient réceptifs cette année. Car en acceptant ce principe, 16 buts auraient été maintenus au lieu d’être renversés. Nous sommes tous en faveur de mousser la production offensive. En plus, ce changement combiné aux pénalités mineures imposées dans le cadre des contestations renversées aurait diminué le nombre de pauses nécessaires pour analyser les jeux controversés. Mais la volonté n’était pas là. J’ai encaissé un vote négatif l’an dernier et je n’ai pas même demandé le vote aujourd’hui, car il était évident que j’allais perdre une fois encore », a convenu Colin Campbell.
George Parros
Nouveau préfet de discipline et responsable de la sécurité des joueurs, George Parros a fait le point sur différents dossiers avec les directeurs généraux. Il a expliqué et justifié des suspensions sévères et des décisions plus clémentes.
Signe que les choses s’améliorent en matière de sécurité des joueurs, la question des coups à la tête et l’application de la règle 48 qui étaient au centre de discussions animées autour de la table est passée loin derrière les cas d’obstructions.
« Mon message aux directeurs généraux est simple: plus les coups sont assénés avec du retard, moins grande est notre tolérance. Il est clair que les jeunes qui arrivent dans la Ligue se protègent beaucoup moins bien que par le passé. Il est clair aussi qu’ils s’exposent en tournant souvent le dos au jeu – et au danger – à la dernière seconde. On demande encore aux joueurs qui sont dans le processus d’aller mettre un adversaire en échec de tout faire pour éviter l’impact lorsqu’ils voient les numéros, mais il faut encore enseigner aux jeunes à bien se protéger », a mentionné Parros qui a imposé un total de 48 sanctions depuis le début de l’année.
De ce nombre on compte 22 suspensions totalisant 75 parties et 26 amendes. Deux sanctions seulement sont reliées à des mises en échec illégales à la tête.
Alex Burrows – 10 matchs pour coup de genou dans une bagarre contre Tyler Hall – Radko Gudas – coup de bâton au visage de Mathieu Perreault – et Luke Witkowski – 10 matchs pour avoir quitté le banc des pénalités – ont été les plus sévèrement frappés en matière de suspensions. Zac Rinaldo (6), Brad Marchand (5), Gabriel Landeskog (4), Filip Forsberg (3) et David Backes (3) suivent dans un groupe de joueurs qui ont écopé deux ou une parties de suspension.
À sa première année en fonction, George Parros assure vouloir maintenir le travail accompli au cours des dernières années afin d’enrayer au maximum les coups dangereux. L’ancien homme fort n’entend toutefois pas apporter une touche personnelle en matière de sanction. « Je suis un gars discret. Je tiens à demeurer le plus loin possible des projecteurs. Si nous faisons parler de nous, c’est rarement une bonne nouvelle. Je tiens donc surtout à ce que les joueurs soient très conscients que ce que nous faisons, qu’ils comprennent et respectent les limites que nous imposons. »
Pénalités d’une minute…
Mercredi dans le cadre de la dernière journée de leur rencontre printanière, les directeurs généraux devraient finaliser le dossier des contestations pour obstruction sur les gardiens. Ils devraient se pencher sur la hausse des infractions reliées à l’utilisation illégale des bâtons et sur les bagarres qui éclatent en guise de représailles à la suite de mises en échec pourtant légales.
Les directeurs généraux se pencheront aussi sur l’idée de raccourcir à une minute des pénalités pour infractions mineures comme des rondelles tirées dans la foule ou deux exclusions consécutives aux cercles des mises en jeu.
Sera-t-il question d’une refonte des paramètres des séries éliminatoires à l’aube de l’entrée d’une 32e équipe à Seattle?
« Ce n’est pas à l’ordre du jour. Je sais que c’est sur votre ordre du jour – en s’adressant aux journalistes qui l’entouraient – que c’est un sujet qui vous tient à cœur, mais de notre côté, je n’ai rien entendu en ce sens », a tranché en riant Colin Campbell.
Si plusieurs directeurs généraux ont indiqué être favorables à étendre à plus de 16 équipes l’accès aux séries éliminatoires, cette idée semble être balayée du revers de la main par le commissaire Gary Bettman avant même d’être débattue.