Un retard qui est majoritairement fatal en finale
Il est dit qu'une équipe n'est pas dans le pétrin tant qu'elle n'a pas perdu un match à domicile dans une série.
Les Oilers d'Edmonton peuvent s'accrocher à cet énoncé, car la statistique qui suit ne joue pas en leur faveur. À la suite de leur revers de 4 à 1 lors du deuxième match contre les Panthers de la Floride, lundi, les hommes de Kris Knoblauch sont devenus la 55e formation dans l'histoire de la LNH à tirer de l'arrière 0-2 en finale de la coupe Stanley.
De ce groupe, seulement cinq sont parvenus à renverser la vapeur pour remporter les grands honneurs.
La plus récente équipe à avoir réalisé cet exploit : les Bruins de Boston en 2011 devant les Canucks de Vancouver. Le TD Garden a souri aux Bruins avec des victoires à domicile lors des matchs no 3, 4 et 6. Ils ont su compléter la remontée à Vancouver avec un gain convaincant de 4 à 0 lors du match ultime et c'est à ce moment que le grand Zdeno Chara a pu soulever le précieux trophée de Lord Stanley à bout de bras.
Les Bruins n'avaient pas eu à regarder bien loin pour leur inspiration. Seulement deux ans auparavant, les Penguins de Pittsburgh avaient joué le tour aux Red Wings de Detroit. Les Wings semblaient en voie de remporter une deuxième coupe Stanley consécutive devant leurs adversaires de la Pennsylvanie, mais Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Marc-André Fleury avaient un tout autre scénario en tête.
Avec des victoires lors des matchs no 3 et 4, Pittsburgh a encaissé une défaite lors du cinquième match par la marque de 5 à 0, mais a su forcer la présentation du septième match grâce à une troisième victoire en autant de matchs au Mellon Arena dans cette série. Deux buts de Maxime Talbot et un arrêt spectaculaire en plongeant de Fleury devant Nicklas Lidstrom dans les derniers instants ont permis aux Penguins d'inscrire leur nom dans l'histoire avec le triomphe.
Il faut maintenant faire un bond dans le temps. Avant les Penguins, ce sont les Canadiens de Montréal qui avaient su combler un tel retard en finale de la coupe Stanley, en 1971. Les Montréalais venaient de voir les Bruins de Boston mettre un terme à leur séquence de deux conquêtes de la coupe Stanley l'année précédente et ils étaient de retour en finale, cette fois, contre les Blackhawks de Chicago. Un certain Ken Dryden, qui en était à ses débuts avec les Canadiens, a remporté le trophée Conn-Smythe dans le couronnement du Canadien qui était également la 10e et dernière coupe Stanley de la carrière de Jean Béliveau.
Ce dernier avait aussi vécu la remontée de son équipe en 1966 contre les Red Wings de Detroit. Après avoir échappé les deux premiers affrontements, les Canadiens ont répliqué avec quatre victoires de suite, dont la dernière enregistrée grâce au but en prolongation d'Henri Richard.
La première équipe à avoir comblé un retard de 0-2 en finale de la coupe Stanley est aussi celle qui a effacé un déficit de 0-3. En 1942, les Maple Leafs de Toronto ont perdu leurs trois premiers matchs contre les Red Wings de Detroit avant d'enchaîner avec quatre victoires.
Au cours des trois dernières années, les Canadiens de Montréal (contre le Lightning), Tampa Bay (devant l'Avalanche) et les Panthers (contre les Golden Knights) ont chacun permis aux éventuels champions de se forger une avance de 2 à 0 lors de la finale avant de s'incliner.
Pour en revenir aux Oilers, ces derniers n'ont remporté une série sous le format aux meilleurs des sept matchs qu'une seule fois après avoir perdu les deux premiers duels. C'était lors du deuxième tour en 2006 contre les Sharks de San Jose.
Avec Connor McDavid et Leon Draisaitl dans leur formation, une étincelle pourrait suffire afin de relancer les Oilers. À voir s'ils parviendront à la produire devant leurs partisans lors de cette finale ou si les Panthers continueront à connaître du succès défensivement devant le monstre à deux têtes. Une partie de la réponse jeudi avec le troisième match.