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Coyotes : encore loin de la dernière chance

Gary Bettman - PC
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Mise à jour

LAS VEGAS - Condamnés à jouer devant 5000 spectateurs entassés dans le Mullett Arena, les Coyotes de l'Arizona sont encore loin d'être condamnés à déménager.

 

De fait, s'il n'en tient qu'à Gary Bettman, ils ne quitteront jamais la région de Phoenix.

 

Son bras droit Bill Daly a même ajouté qu'en dépit du refus, le mois dernier, des citoyens de Tempe de donner leur aval au projet de construction d'un nouvel amphithéâtre dans cette banlieue cossue, un projet qui était qualifié de celui de la dernière chance, plusieurs options sont toujours disponibles pour le propriétaire des Coyotes Alex Meruelo.

 

Vraiment?

 

Un partage du domicile des Suns de la NBA ne représente même pas l'une de ces options aux yeux de Daly. Oui, le Footprint Center pourrait peut-être servir de bouée de sauvetage à l'image du Barclays Centers qui a hébergé les Islanders de New York alors en quête d'un nouveau domicile fixe. Mais ce n'est pas une solution viable à long terme a assuré Bill Daly.

 

Alors quoi? Alors où?

 

Il est déjà acquis que les Coyotes joueront au Mullett Arena la saison prochaine. Mais combien d'autres la LNH acceptera-t-elle en attente d'un projet de nouvel amphithéâtre qui sortira vraiment de terre? Trois? Quatre? Cinq autres années?

 

La Ligue et les Coyotes ne pourraient quand même pas pousser le ridicule jusqu'à retourner à Glendale d'où elle s'est fait expulser l'an dernier.

 

Un hochement de la tête du commissaire adjoint a permis de comprendre que cette option ne verrait jamais le jour. Mais Bill Daly s'est ensuite contenté de dire qu'on pouvait ajouter quelques « s » au mot option sans toutefois les préciser.

 

Patience aux allures d'acharnement

 

Pourquoi afficher autant de patience à l'endroit d'une organisation que le commissaire traîne comme un boulet depuis très longtemps? Depuis trop longtemps aux yeux de la très grande majorité des amateurs répartis aux quatre coins de la planète hockey.

 

Pourquoi maintenir une patience aux allures d'acharnement?

 

Surtout que la Ligue pourrait facilement relocaliser les Coyotes à Houston, à Salt Lake City, à Québec même si Gary Bettman s'assure de ne jamais parler de l'ancien domicile des Nordiques quand il est question d'une éventuelle destination en cas de relocalisation.

 

Parce que Gary Bettman croit toujours que le hockey de la LNH peut fleurir autant dans le désert de l'Arizona qu'il fleurit depuis six ans dans le désert du Nevada.

 

Il l'a répété encore samedi après avoir fait un bilan tout ce qu'il y a de plus positif de « sa » Ligue, des 32 équipes et des quelque 750 joueurs qui les composent. Une ligue dont les revenus annuels flirtent maintenant avec les 6 milliards $. Une ligue qui est sollicitée par des villes comme Salt Lake City – et d'autres a ajouté Bill Daly – afin d'obtenir une franchise lors de la prochaine expansion.

 

Une expansion qui n'est pas à l'ordre du jour. Du moins, officiellement. Du moins, pour l'instant. Mais une expansion qui viendra lorsque Bettman sera convaincu que les nouveaux clubs renforceront une ligue déjà très forte aux yeux du commissaire. Des nouveaux clubs qui devront suivre les traces des Golden Knights de Las Vegas et du Kraken de Seattle.

 

Vegas fait sauter la banque

 

Les succès retentissants des Golden Knights sur la patinoire, leurs succès tout aussi retentissants aux guichets, et l'engouement qu'ils ont créé depuis leur entrée en scène à Las Vegas en 2017 permettent à Bettman de toujours croire à son rêve de voir les Coyotes prospérer à Phoenix.

 

Et c'est un fait que les succès des Golden Knights peuvent mousser l'optimisme du plus pessimiste des pessimistes.

 

Je sais. On est loin, très loin même, des marchés traditionnels du Canada, du Nord-Est des États-Unis et de Chicago qui a longtemps été à l'autre bout de la LNH.

 

Samedi après-midi, malgré un soleil de plomb et un mercure qui oscillait avec les 33 degrés c'était la fête tout autour du T-Mobile Arena. Le gros Party. Ça criait, ça chantait, ça dansait en buvant de la bière. Les chandails or des Golden Knights scintillaient au soleil comme des pépites sorties du fond d'une rivière.

 

Le Party a pris plus d'ampleur une fois la « forteresse » prise d'assaut par les amateurs qui vibrent, et vibrent très fort, au rythme de leur équipe de hockey depuis six ans.

 

Normal diront plusieurs dans le cadre du coup d'envoi de la finale de la coupe Stanley. C'est vrai. Mais c'est comme ça depuis six ans à Vegas. En saison régulière comme en séries éliminatoires. Des séries qu'ils ont atteintes cinq fois en six ans et qu'ils prolongent en finale de la coupe Stanley pour la deuxième fois déjà.

 

De quoi faire rougir d'envie le Canadien, les Leafs et tous les clubs perchés loin dans le Grand Nord.

 

Devant la T-Mobile en après-midi, pendant l'échauffement et même après que les Panthers eurent marqué le premier but de la finale alors qu'ils jouaient à court d'un homme, les fans des Knights étaient tout aussi endiablés que sont capables de l'être ceux du Canadien, des Oilers et des Flames. Ils l'étaient beaucoup plus que le seront jamais ceux des Maple Leafs.

 

Et quand Jonathan Marchessault a nivelé les chances 1-1 en fin de première, l'explosion amorcée à l'intérieur de l'amphithéâtre s'est poursuivie sur la grande place où étaient entassés des milliers de partisans devant le T-Mobile Arena.

 

Non seulement Gary Bettman peut brandir les succès sportifs et monétaires des Golden Knights pour se protéger des critiques. Mais il pourra faire de même la semaine prochaine, dans le Sud de la Floride, où les Panthers font oublier, pour le moment, de nombreuses années de grosse misère aux guichets.

 

Quel message la patience affichée à l'endroit des Coyotes et celle affichée pendant de nombreuses années à l'endroit des Panthers lance aux amateurs de Québec qui voudraient revoir naître les Nordiques comme les Jets ont repris vie à Winnipeg il y a 12 ans?

 

Que la richesse des propriétaires est plus importante que la qualité du marché.

 

Pour la première fois depuis bien des années, peut-être la première de leur histoire, les Coyotes ont un propriétaire vraiment en mesure de se payer un jouet comme un club de la LNH. Il perd beaucoup d'argent. Il a dépensé près de 30 millions $ pour mettre à niveau le Mullett Arena, rendre les vestiaires conformes aux exigences de la LNH. Il est prêt à perdre encore beaucoup d'argent.

 

Comme Vincent Viola en a perdu et beaucoup perdu au fil de ses premières années à la tête des Panthers en Floride.

 

Avec des propriétaires aussi riches et prêts à perdre des tas de millions $ en attente de passer à la caisse un jour, soit en vendant ou en connaissant finalement des succès – l'exemple des Sénateurs d'Ottawa qui ont vivoté pendant des années sous Eugene Melnyk et qui seront bientôt vendus pour plus d'un milliard $ est patent lui aussi –  Gary Bettman peut se permettre d'afficher la patience qu'il affiche à l'endroit des Coyotes.

 

C'est plate de même...

 

Bonne finale malgré tout. À la lumière des 20 premières minutes de jeu, les Golden Knights et les Panthers nous en offriront « toute une »!