PITTSBURGH - La peur est partie. Le doute également. Tout comme l'hésitation.

Un an après avoir effectué son retour au jeu à la suite d'une commotion cérébrale qui a failli mettre un terme à sa carrière, l'attaquant étoile des Penguins de Pittsburgh Sidney Crosby est de nouveau au sommet de la colonne des marqueurs dans la LNH.

Ce n'est pas l'avalanche de points - 50 avant la rencontre de vendredi soir contre les Islanders de New York - qui a permis aux coéquipiers de Crosby de reconnaître qu'il était de retour au sommet de sa forme. C'est plutôt sa présence constante dans les zones restreintes autour du filet adverse, là où il a fait son pain et son beurre depuis le début de sa carrière.

«Jouer profondément contre lui dans ton territoire est un véritable cauchemar», a convenu l'attaquant des Penguins Craig Adams. «Ce fut un long chemin, mais je ne peux imaginer un gars qui joue mieux que lui en ce moment. Tu ne peux carrément pas lui enlever la rondelle.»

Peut-être parce que Crosby n'a plus à s'inquiéter de recevoir des coups sournois. Mais ne vous trompez pas, le sport n'a jamais été aussi rapide. Les joueurs n'ont jamais été aussi imposants, et Crosby n'a jamais autant attiré l'attention.

Grâce à une série de modifications apportées aux règlements de la ligue et un changement d'attitude des joueurs, ces derniers disent que la LNH est peut-être plus sécuritaire que jamais auparavant.

«Je ne peux parler que pour les matchs que j'ai joués, mais il y a une différence», a confié le défenseur des Penguins Brooks Orpik. «Je crois que les gars sont un peu plus conscients, un peu plus respectueux.»

Même si Crosby estime qu'il est encore trop tôt pour dire si les décisions prises par la ligue ont un impact sur le nombre de commotions cérébrales encaissées par les joueurs, il observe déjà une certaine retenue de la part des joueurs.

«Je sais que ç'a changé si je compare avec mes premières années dans la ligue», a admis Crosby. «Le jeu est plus surveillé.»

Néanmoins, il est toujours difficile d'obtenir des données claires sur le nombre de commotions cérébrales parce que la plupart des équipes demeurent vagues sur la nature de la blessure subie par un joueur, se limitant parfois à dire qu'elle est «au haut du corps» ou «au bas du corps».

Même les Penguins - l'une des concessions les plus progressives du circuit Bettman lorsqu'on aborde cet enjeu - ont été réticents lorsque le joueur par excellence de la dernière saison Evgeni Malkin a quitté une rencontre contre les Panthers de la Floride le mois dernier, après avoir été propulsé contre la rampe.

Certes, il y a des points positifs, mais la guerre n'est pas gagnée. Chaque semaine, le préfet de discipline de la LNH Brendan Shanahan doit étudier des bandes vidéo afin de déterminer si des gestes répréhensibles ont été posés.

Et des erreurs vont encore se produire. Tout comme des commotions cérébrales. Néanmoins, Adams estime que la ligue veut préserver sa nature robuste tout en enrayant les coups sournois comme celui qui a failli mettre prématurément un terme à la carrière de Crosby.

«Nous voulons éviter ces coups-là», a-t-il expliqué. «Je crois que ça commence à entrer dans nos moeurs, le fait qu'ils soient illégaux.»