Quand il y a pire que les Coyotes de l’Arizona dans la Ligue nationale, il faut se rendre à l’évidence que les choses ne vont pas nécessairement pour le mieux. Alors, que dire de plus de l’Avalanche du Colorado, qui se dirige vers une exclusion des présentes séries, et ce, pour une troisième saison consécutive?

Trentième au classement général, cinq petites victoires devant ses partisans, qui lentement mais sûrement délaissent le Pepsi Center... Bref, une situation qui a de quoi inquiéter les hautes instances de la Ligue nationale et la haute direction de l’Avalanche. On parle ici d’une franchise qui est à des années-lumière des exploits accomplis lors du transfert des Nordiques de Québec au Colorado.

Après avoir terminé à cinq points du Wild du Minnesota la saison dernière et du dernier rang donnant accès aux séries éliminatoires, il y a de quoi imposer une sérieuse réflexion suivant l’ère Patrick Roy – qui était entré en poste en 2013-2014.

Malgré la déception d’avoir été éliminée au premier tour en 2013-2014, le rendement de 112 points avait permis à l’Avalanche de rêver à des jours meilleurs. Cette équipe avait alors terminé au troisième rang du classement général de la LNH et au premier rang de la division Centrale, en plus d’être menée par un entraîneur-chef récipiendaire du trophée Jack Adams.

Sérieux différends sur les orientations du moment présent et futur de l’organisation, façon de voir les choses dans la gestion quotidienne et le moment choisit de ce divorce, semble-t-il, à l’amiable (août 2016) du duo Roy-Sakic, voilà ce qui tend à expliquer cette saison de misère, qui avait pourtant bien débuté avec quatre victoires à leurs sept premiers matchs.

Ancien capitaine de la formation, élu au temple de la renommée en 2012, à sa quatrième saison à titre de vice-président exécutif aux opérations hockey chez l’Avalanche, Joe Sakic voit sa formation nager en eaux troubles. Sans manquer de respect envers les accomplissements de celui-ci lors de sa carrière de joueur et sans nécessairement remettre en doute ses capacités de leader, l’incertitude semble de plus en plus s’installer dans son rôle de gestionnaire.

Sans connaître tous les tenants et aboutissants de ce constat d’échec, nul doute que les prochaines semaines, voire mois, représenteront des moments où le droit à l’erreur ne sera pas chose permise. Tout ça, question d’éviter d’entreprendre un nouveau cycle où le marché de Denver risque de ne pas nécessairement être acheteur d’un processus de reconstruction.

Est-ce une question de structure organisationnelle, de mauvaises lectures sur le marché des joueurs autonomes sans compensation, de signatures douteuses, de mauvaise analyse des effectifs en place, de transactions hasardeuses ou de blessures? Chose certaine, la réponse du client payeur ne ment pas.

Loin des assistances du passé, alors que les salles combles étaient plus qu’omniprésentes soir après soir, lentement, mais sûrement le marché semble se fragiliser de plus en plus et l’indifférence semble s’installer.

Pendant ce temps, plusieurs fins renards de la Ligue nationale (directeurs généraux) tendent de plus en plus la perche en direction de Joe Sakic, à la recherche d’aubaines et d’éléments manquants à l’amélioration de leurs équipes respectives. On veut certainement tenter de profiter de ce moment de faiblesse.

Le fait de savoir dire « non » et la prudence seront tout de même de mise pour l’Avalanche, question de ne pas céder à la panique. Il faudra également apprendre à se libérer du regard des autres à l’approche de la date limite des transactions, dans ce moment de grande chaleur qui entoure l’organisation. Chose certaine, la pression semble de plus en plus palpable si l’on se fie aux différentes rumeurs entendues à gauche et à droite récemment.

Or, comme on le dit à la petite école, le fait de réparer une erreur par une autre erreur ne peut qu’égaler la somme de deux erreurs.

Les Capitals de Washington en mission

Dominants par les temps qui courent, des performances convaincantes face à plusieurs puissances du circuit Bettman, les Capitals de Washington sont encore une fois en train de démontrer à plusieurs qu’ils seront au plus fort de la lutte pour l’obtention du gros trophée à la fin de la présente saison.

Défaits en demi-finale d'association la saison dernière face aux Penguins de Pittsburgh, après avoir connu une saison régulière exceptionnelle avec une fiche de 56-18-8 (120 points), les Capitals semblent démontrer qu’ils ont acquis une certaine maturité à la suite de cet échec. Cette élimination « hâtive » semble avoir fait grandir d’un pas de géant cette organisation qui se doit de tirer profit de cette fenêtre d’opportunité avant qu’il ne soit trop tard.

Même si cette formation n’est plus nécessairement jugée par son rendement durant la saison régulière, mais beaucoup plus par son parcours en séries éliminatoires, il reste qu’elle est impressionnante à voir aller.

Alex Ovechkin et Brett ConnollyDirigés avec doigté par un homme de hockey fort expérimenté en la personne de Barry Trotz, les Capitals sont structurés, disciplinés et ils possèdent une belle profondeur. Bref, le fait que cette formation semble avoir appris de ses erreurs du passé fait d’elle une, sinon l’équipe la plus redoutable du circuit Bettman.

Culture organisationnelle redéfinie et l’engagement collectif au détriment de l’individualisme tendent à démontrer que cette franchise n’est plus nécessairement loin de l’objectif, soit celui de remporter la Coupe Stanley, malgré la forte compétition qu’il existe.

Étant témoin de deux de leurs récentes performances, je peux vous affirmer que cette formation semble actuellement être réglée au quart de tour, en raison de la maturité acquise lors des dernières saisons et certains échecs essuyés.

L’efficacité dans les parties à bas pointage et l’adhésion aux messages véhiculés à l’interne sont deux des indicateurs qui ne mentent pas sur le processus actuel, qui est bien enclenché à l’intérieur des murs de ce vestiaire.

Si derrière chaque bon marqueur, on doit reconnaître la présence et la qualité d’un bon passeur, la puissance offensive Capitals de Washington avec les Ovechkin, Backstom, Oshie, Kuznetsov, Williams, Johansson fait trembler les défensives adverses.

Sous le radar, la qualité de la brigade défensive et la présence de l’un des meilleurs de sa profession à la position de gardien de but, Braden Holtby, prouvent que la fondation défensive représente un aspect non négligeable des succès actuels. Par ailleurs, les Capitals présentent la meilleure fiche défensive du circuit actuellement, en plus de compiler huit jeux blancs depuis le début du calendrier.

Sans rien enlever aux différents prétendants aux grands honneurs et malgré la présence d’impondérables (blessures), les Capitals sont en très bonne position au moment présent. Ils seront peut-être même tentés d’acquérir certains éléments pouvant rajouter encore peu plus de profondeur au sein de la formation.

Bref, lentement, mais sûrement les Capitals de Washington se profilent de plus en plus comme l’équipe à vaincre lors de la prochaine danse du printemps, même si cela risque d’en déplaire à certains.

Sénateurs d’Ottawa : confrontés à l’adversité

Même si l’adversité semble faire partie du lot quotidien de toutes les formations professionnelles, pour une des rares fois cette saison, l’étau se resserre de plus en plus sur la formation dirigée par l’entraîneur-chef Guy Boucher.

Bobby RyanRappelons que les Sénateurs ont été défaits à leur dernière sortie face à l’ennemi juré, les Maple Leafs de Toronto, qui ne cessent de surprendre quant à la vitesse à laquelle ils devancent les échéanciers dans le processus de relance de la franchise.

La formation ottavienne se voit donc actuellement écartée du portrait des séries, mais le point positif, c’est qu’elle a encore plusieurs matchs en main et qu’il reste encore beaucoup d’eau à couler sous les ponts d’ici avril prochain. Or, rien ne garantit que les résultats soient au rendez-vous non plus.

On remarque un manque flagrant de profondeur en attaque et plus particulièrement au sein des 3e et 4e trios. Les difficultés rencontrées dans les recherches du directeur général Pierre Dorion, en quête de renfort, pourraient éventuellement représenter le talon d’Achille des Sénateurs dans l’obtention d’une place en séries.

À l’aube d’une séquence de trois parties sur les patinoires adverses (St Louis, Columbus, et Toronto), pour une des rares fois cette saison, une chaleur additionnelle risque d’être présente dans l’environnement immédiat de l’équipe.