MONTRÉAL – Les mauvais coups qui se multiplient dans le vestiaire, les costumes qui font fureur sur les réseaux sociaux et les victoires qui s’accumulent sur la patinoire. Voilà un peu le climat qui règne dans l’entourage des émergents Stars de Dallas.

Les Stars peuvent bien s’amuser, ils ont été vaincus à seulement deux occasions en neuf parties et ils se classent parmi l’élite de la LNH et surtout de l’effrayante division Centrale.

Plongé dans l’environnement sympathique pour une deuxième saison, le Québécois Jason Demers n’a pas perdu de temps à se tailler une place dans la bande de joyeux lurons des Stars. En fait, ses propres qualités pour dérider l’audience, comme il l’a prouvé au mariage de Devin Setoguchi avec cette danse, ont certainement joué en sa faveur.

Bien sûr, ça ne veut pas dire que la fête ne finit jamais chez les Stars. Le travail demeure la principale préoccupation.

« J’ai toujours essayé de m’amuser quand le moment est propice. C’est quand même un jeu que l’on pratique et il faut en soutirer du plaisir. On est capable d’être sérieux quand c’est nécessaire et je pense qu’on jauge bien le tout. En plus, ça nous aide de garder une ambiance légère avec tout le stress qui accompagne une saison. C’est utile d’avoir une équipe qui peut se détendre avec les périodes creuses qui finissent toujours par survenir », a confié Demers mercredi après-midi.

Plus tôt cette semaine, un exemple concret a fait surface sur les réseaux sociaux quand Tyler Seguin a publié cette amusante photo de lui, Demers et Jamie Benn. Ils y personnifient les « Three Blind Mice », un dessin animé et publié en livre jeunesse qui était à l’origine une comptine anglaise. Jamie Benn, Jason Demers et Tyler Seguin

Ceci dit, selon la croyance, les références aux « Three Blind Mice » se veulent une pointe humoristique aux arbitres dans le monde du sport.

« Non, non, non », s’est défendu Demers en riant. « C’est plus une référence à des petits livres que nous avions dans notre enfance. »

« En même temps, on pourrait dire ça. Ça ressemblerait à des arbitres si on avait des lignes blanches et noires sur le costume. Si les gens veulent penser que c’est une blague envers les arbitres, c’est correct avec nous », a ajouté l’athlète de 27 ans avec le sourire dans la voix.

Le plaisir semble contagieux au sein de la bande à Lindy Ruff avec laquelle Demers a découvert un tout autre contexte que celui auquel il était habitué avec les Sharks.

« C’est vraiment très différent de l’expérience que j’ai connue à San Jose. On mise sur un groupe de jeunes meneurs ici, ils apprennent encore et ils ont tellement d’habiletés. Il reste à acquérir de l’expérience et c’est pourquoi les joueurs qui ont été ajoutés (Patrick Sharp, Johnny Oduya et Antti Niemi) ont vraiment aidé dans ce sens », a reconnu celui qui a passé près de six saisons dans l’uniforme des Sharks.

« À travers ça, Lindy essaie d’implanter un système assez simple avec un accent considérable sur la défense. On a tellement une équipe talentueuse en attaque qu’on doit simplement jouer de manière responsable défensivement et les buts vont venir », a proposé Demers qui doit toujours se méfier d’un coup pendable d’un coéquipier.

Une seule présence en séries en 7 ans

Force est d’admettre que Ruff a élaboré un plan concluant alors que son équipe s’impose plus souvent qu’autrement. La grande vitesse des Stars joue un rôle majeur dans ce sens, mais ils ne pourront pas se permettre de ralentir la cadence au sens plus large du terme.

En effet, malgré leur départ canon, les Stars ne sont pas véritablement parvenus à distancer leurs poursuivants. Les Predators, les Blues, le Wild, les Blackhawks et les Jets demeurent tout près de la formation texane qui est plus que consciente de cette exigeante réalité.

« On en parlait justement mercredi matin. On se disait qu’il faut qu’on demeure une équipe dominante. Ce n’est pas compliqué, on doit prolonger notre bon début de saison. Les 20 premiers matchs tellement importants et c’est encore plus vrai dans notre division, ça joue tellement fort », a convenu le droitier de six pieds un pouce et 200 livres.

Jason Demers et Johnny OduyaAinsi, les matchs contre des rivaux de division deviennent encore significatifs.

« On doit absolument récolter des points dans ces parties. On sait aussi qu’on finira par devoir composer avec des blessures donc il faut commencer le calendrier en force », a poursuivi celui qui a été échangé en retour de Brenden Dillon.

Prêt à revenir au jeu à la suite d’une suspension de deux parties, Demers a hâte de contribuer dans ce sens. Bien établi dans la LNH, il se dit heureux de l’évolution de sa carrière et de sa situation actuelle. 

« Ça se passe bien, je veux garder les choses simples et je n’ai pas besoin de me casser la tête. Je n’ai qu’à donner la rondelle aux attaquants et je les laisse aller », a raconté Demers, un rouage fiable sur le jeu de puissance.

Durant sa suspension, il a notamment assisté, mardi soir, à la remontée de son club qui a vaincu les Ducks d’Anaheim 4-3 en effaçant un déficit de trois buts.

« À mon avis, on a finalement commencé à jouer notre style de jeu, on avait mal entamé le match. Pourtant, c’était encore plus précieux de réussir un départ à la hauteur contre une équipe comme Anaheim qui n’a pas gagné souvent et dont la confiance n’est pas très élevée », a analysé le produit des Wildcats de Moncton et des Tigres de Victoriaville.

Cette victoire peut sembler anecdotique aux yeux de certains, mais elle représente le changement qui s’est opéré selon Demers.

« C’est quelque chose qu’on ne parvenait peut-être pas à faire l’an passé. Même avec un début de match ordinaire, on peut revenir de l’arrière et l’emporter », a avancé le choix de septième ronde en 2008 qui retire, avec raison, une fierté de son chemin parcouru.

Demers attribue, en partie, cette capacité à rebondir à l’impact des vétérans comme Sharp et Oduya (à droite sur la photo).

« On sent leur influence, leur présence rassure les autres et ils nous procurent une confiance de changer le cours d’un match », a témoigné le patineur qui passe en moyenne près de 21 minutes par match sur la glace.

Ces hommes d’influence devront maintenir leur participation avec l’aide des piliers que sont Jamie Benn, Seguin, Jason Spezza, Ales Hemsky, le défenseur John Klingberg et la recrue Mattias Janmark.

Aux dires de Demers, les Stars possèdent les atouts pour demeurer dans l’élite de la LNH.

« C’est certain que ça prendra un peu de chance avec les blessures, mais je pense qu’on a ce qu’il faut pour y arriver en commençant par la profondeur », a plaidé Demers.

En continuant de suivre cette tangente, les Stars parviendraient à freiner une mauvaise période de sept ans durant laquelle ils ont obtenu leur place éliminatoire une seule fois!

« C’est clair que c’est notre premier but. Avec l’équipe à notre disposition, on serait vraiment déçu de ne pas les faire », a conclu l’auteur d’un but et trois aides en sept matchs.