Les joueurs des Flyers sont conscients qu’ils ont réussi à sortir leurs vis-à-vis de leur plan de match et qu’il y a beaucoup de frustration dans le vestiaire des Penguins.

D’ailleurs, à Pittsburgh, après l’entraînement de son équipe, l’entraîneur-chef Dan Bylsma a déclaré qu’il n’était pas fier de la façon dont certains de ses joueurs se sont comportés lors de la dernière partie. Le propriétaire Mario Lemieux en a rajouté en mentionnant qu’il était déçu et même embarrassé par le comportement de certains joueurs. Il référait probablement à Craig Adams, Aaron Asham et James Neal.

Même Sidney Crosby a perdu son sang froid dans le match numéro trois. Même si au fil des ans, il a souvent eu la mèche courte à l’endroit des officiels, c’est un peu surprenant de voir le capitaine des Penguins sortir de ses gonds. «Je ne pas surpris tant que ça. Sid est un compétiteur et quand les choses ne fonctionnent pas à son goût, il va chercher à provoquer une étincelle», expliquait son ancien coéquipier et très bon copain Maxime Talbot.

Même s’il le démontre moins sa frustration que Crosby, Evgeni Malkin en est un autre pour qui les deux jours de congé auront peut-être été salutaires. Meilleur marqueur de la LNH en saison régulière avec 109 points, la vedette des Penguins est toujours à la recherche d’un premier but dans cette série face aux Flyers. Beaucoup de crédit revient au jeune Sean Couturier dont le nom revient souvent dans les conversations, à Philadelphie. Car en plus de produire à l’attaque, il a été impeccable dans sa couverture défensive contre Malkin. Après une saison très intéressante de 13 buts et 14 passes à dix-huit ans, ses performances depuis le début des séries attirent de plus en plus l’attention à travers la ligue. «C’est certain que y’a pas mal d’attention. Je ne suis pas le genre de gars qui aime se retrouver sous les projecteurs mais ça ne me dérange pas. Depuis le repêchage, tout s’est tellement déroulé vite que je ne réalise pas pleinement ce qui se passe. Pour moi, ce n’est qu’une autre année de hockey, et à cause de ça, je ne ressens pas plus de pression à ce moment-ci, en séries,» expliquait-il cet après-midi après la séance d’entraînement de son équipe.

«Le premier nom qui me vient en tête en pensant à Sean, c’est celui de Jordan Staal, analyse Talbot qui a aussi joué avec le grand joueur de centre à Pittsburgh. Il avait marqué une trentaine de buts à son arrivée avec les Penguins à dix-huit mais il était surtout très responsable défensivement. C’est la même affaire avec Sean. Il a été excellent contre Malkin et il a connu un match de trois buts mais je pense que les gens n’ont encore rien vu de ce qu’il peut apporter offensivement.»

Talbot, le Claude Lemieux des années 2000?

À Philadelphie, les projecteurs sont tournés vers Claude Giroux, Daniel Brière ou Sean Couturier mais Maxime Talbot n’est pas caché dans l’ombre pour autant. À la veille du quatrième match, c’était un joueur très en demande lui aussi. Et ce n’est pas uniquement parce qu’il affronte ses anciens coéquipiers au premier tour des séries.

Après trois parties, il revendique trois buts et une passe et il présente le meilleur différentiel de sa formation, à plus cinq. Héros de la Coupe Stanley de 2009 à Pittsburgh, il a coupé les contacts avec ses excellents copains des Penguins pour toute la durée des séries. Pas de téléphone. Pas de textos. «Mon meilleur chum, c’est Bruno Gervais mais quand je joue contre lui, il reçoit toujours un petit slashing d’extra!» avoue-t-il avec un petit sourire en coin.

Talbot a le don de hausser son niveau de jeu au printemps, mais contre les Penguins, il est encore plus motivé. Avec sa fougue, ses buts importants et ses statistiques impressionnantes en séries, je me demande si on pourra bientôt commencer à dire de Talbot qu’il est le Claude Lemieux des années 2000? On aura une partie de la réponse d’ici un mois et demi.



Maxime Talbot en séries: 17 buts et 20 passes pour 37 points en 69 matchs. Encore loin de Claude “Pépé” Lemieux qui lui a récolté 80 buts et 78 passes pour 158 points en 234 parties mais il y a des similitudes entre les deux guerriers.