TAMPA - Déjà qu’ils ont pris le Lightning de Tampa Bay et la LNH au grand complet par surprise en poussant la série en sept matchs, les Red Wings de Detroit devront étirer un peu plus la surprise en raison de l’absence de leur as défenseur Niklas Kronwall ce soir.

ContentId(3.1132481):Match ultime pour rejoindre le CH
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Pierre d’assise de la défense des Wings, Kronwall est sous le coup d’une suspension d’un match imposée en contrecoups de la mise en échec percutante qu’il a assénée à Nikita Kucherov lundi soir à Detroit. S’il n’a pas été puni sur la patinoire, Kronwall l’a été par le responsable de la sécurité des joueurs, Stéphane Quintal, au terme d’une longue journée de réflexion.

« Si je me contente de parler du septième match, je ne serai pas mis à l’amende », a réagi l’entraîneur-chef Mike Babcock lorsqu’on lui a demandé ses réactions en marge de la suspension qui le privera ce soir de son meilleur défenseur.

Quand une deuxième question sur le sujet a été posée, Babcock a offert une réponse identique en lançant un regard perçant aux journalistes. Un regard qui les invitait à ne pas y aller d’une troisième...

Prétendre que l’absence de Kronwall n’aura aucune répercussion sur le match serait ridicule. Mais si dans le camp des Wings ont tentait d’en minimiser l’impact, dans celui du Lightning on s’assurait de ne pas triompher trop vite.

« C’est certainement une grosse perte pour eux considérant qu’il est le meilleur défenseur autant en attaque qu’en défensive en plus d’être très imposant sur le plan physique. Mais on ne doit pas s’imaginer que ce sera facile pour autant », a réagi le Québécois Cédric Paquette.

Les échos de l'entraînement DET - TB

« Mike (Babcock) habillera 20 joueurs ce soir. Et bien que Kronwall sera à l’écart, il y aura encore des Datsyuk, Zetterberg, Nyquist, Dekeyser et Abdelkader devant nous. On doit se concentrer sur ce qu’on doit faire pour gagner et non nous préoccuper de l’adversaire », a ajouté Jon Cooper.

Comme si l’absence de Niklas Kronwall n’était pas déjà assez difficile à combler, les Wings seront également privés du vétéran défenseur Marek Zidlicky. Acquis par Detroit à la date limite des transactions pour solidifier leur brigade défensive, Zidlicky a été blessé lors du dernier match.

Bien qu’il n’affiche aucun point depuis le début de la série, Zidlicky jouait en moyenne 15:16 par rencontre, dont 3:16 en moyenne en attaque massive. Le deuxième total des Wings derrière Niklas Kronwall. Zidlicky a aussi obtenu neuf tirs.

Les Wings qui n’ont pas dévoilé la nature de la blessure subie par le vétéran défenseur devront se tourner vers Jakub Kindl qui n’a pas joué encore en séries et Alexei Marchenko que Mike Babcock a laissé de côté après l’avoir utilisé lors des deux premières parties.

En plus des absences de Kronwall et Zidlicky, les Red Wings doivent déjà composer avec celles de Jonas Gustavsson et Johan Franzen (tous deux victimes de commotion) et d’Erik Cole, blessé à la colonne vertébrale.

Quand ça va mal...

Pourquoi Kronwall et non Karlsson?

Quoi penser de la suspension imposée à Kronwall?

D’abord : qu’elle était méritée. Bien que les arbitres n’aient pas eu le temps – en temps réel – d’évaluer tous les paramètres de la mise en échec, il est clair à la reprise que les patins du défenseur des Wings avaient quitté la patinoire avant l’impact. Il est clair aussi qu’il a étendu le bras au moment de frapper Kucherov et que la tête était le premier et principal point d’impact.

Fort heureusement pour lui et le Lightning, Kucherov n’a pas été blessé. Il est important de souligner ici que le facteur blessure est considéré quand vient le temps de déterminer la durée d’une suspension et non sur le bien fondé ou non de suspendre. La nuance est importante.

Le nerf de la guerre dans ce dossier, et c’est sans doute ce qui mousse les réactions hostiles des Wings et de leurs partisans, repose sur le fait que cette suspension tombe dans le cadre d’un match crucial. D’un match sans lendemain.

Bien que les motifs relatifs au bien fondé d’imposer la suspension soient clairs, il est vrai que les gestes ne sont pas outrageusement exagérés et que cela – dans le contexte d’une septième partie de série – aurait pu militer en faveur d’un brin ou deux de clémence à l’endroit de Kronwall bien que ce dernier ait des antécédents en matière de mises en échec percutantes à la ligne bleue adverse. Des mises en échec qui sont très souvent à cheval entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

Dans ces circonstances, il est clair que la LNH par le biais de Stéphane Quintal a fait preuve de courage. Mais parce que d’autres mises en échec similaires et coups d’autres natures sont demeurés impunis en saison et depuis le début des séries, cette fluctuation ouvre toute grande la porte aux critiques de toutes sortes.

Par exemple : si l’on dresse un parallèle entre la mise en échec qui a valu une suspension à Kronwall et celle d’Erik Karlsson qui n’a pas été suspendu même s’il a chassé Nathan Beaulieu de la série Montréal-Ottawa et qui le gardera à l’écart des quatre premiers matchs en deuxième ronde comme l’a dévoilé le Canadien plus tôt mercredi, on relève deux différences majeures : les patins de Karlsson ont quitté la patinoire après l’impact et le défenseur des Sénateurs s’est assuré de garder son bras bien appuyé contre son corps. Ce qui a milité en sa faveur même si la tête de Beaulieu – qui était déjà penché vers l’avant au moment de l’impact – a été atteinte par l’épaule de Karlsson.

Les fans du Canadien et ceux des Sénateurs ont bien sûr analysé et interprété cette mise en échec de façons diamétralement opposées. Mais ce sont ces facteurs qui ont mené la LNH à arriver à des conclusions différentes dans les dossiers Karlsson et Kronwall.

Ce qui est clair maintenant, c’est que la LNH pourra dorénavant se servir de ces deux exemples comme paramètres de comparaison quand viendra le temps de décider si une autre mise en échec percutante – et oui il y en aura bien d’autres – devra être sanctionnée ou non.