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RÉSULTATS

Deux finales, quatre matchs, quatre prolongations!

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MONTRÉAL - S'il est vrai qu'une équipe n'est pas dans le trouble en séries tant qu'elle n'a pas encaissé un revers à domicile, on peut avancer sans risque de se tromper que tout va bien dans le meilleur des mondes pour les Golden Knights de Las Vegas.

Et qu'inversement, les Hurricanes de la Caroline sont dans le pétrin jusqu'aux genoux. Peut-être même jusqu'aux hanches...

Les Golden Knights ont battu les Stars de Dallas deux fois de suite devant leurs partisans entassés au T-Mobile Arena à Vegas. Ils les ont battus deux fois de suite en prolongation.

En passant, c'est la première fois de l'histoire de la LNH que les deux premiers matchs des deux finales d'Associations se décident en prolongation.

Ça rend les victoires plus exaltantes et les revers plus difficiles encore à encaisser. Mais Simonac! que c'est enlevant pour les amateurs qui suivent les finales pour l'amour du hockey en nous pour appuyer l'un ou l'autre des quatre clubs encore en lice.

Chandler Stephenson a marqué le but de la victoire dimanche 72 secondes seulement après le début de la prolongation.

Il a ainsi pu racheter une pénalité qui aurait pu couler son club en fin de période médiane alors que les Stars menaient 2-1.

Mais les Stars n'ont pu en profiter.

Si le match s'est décidé en prolongation, c'est parce qu'avant Stephenson, le Québécois Jonathan Marchessault a aussi fait oublier sa pénalité au cours de laquelle Jason Robertson avait réussi à donner l'avance de 2-1 à son équipe.

Avant le but de Marchessault, marqué avec 2 min 22 s à faire à la troisième période, les Stars semblaient patiner calmement, mais sûrement vers une victoire qui allait niveler les chances dans la finale de l'Ouest. L'éveil offensif de Roberston, le travail impeccable de Jake Oettinger, la qualité d'ensemble du jeu des Stars, tout semblait favoriser le club venu du Texas.

Ryan Suter a tout gâché. Non seulement le vétéran s'est rendu coupable d'un revirement attribuable à du jeu brouillon – un non-sens à ce moment dans le match – mais il s'est rendu devant le filet de son gardien à qui il a nui bien plus qu'autre chose en se tenant droit comme un cône, sans même réaliser que Marchessault s'amenait pour décocher un tir de l'enclave qui lui a permis de marquer.

Les Stars peuvent isoler cette bévue du vétéran défenseur pour justifier le fait qu'ils soient en arrière 0-2 dans la finale.

Ils peuvent aussi compter sur un retour devant leurs partisans – cinq victoires, deux défaites – pour espérer relancer leurs chances de sortir vainqueur de la finale de l'Ouest.

Les Canes : rien à se reprocher

Dans l'Est, les Hurricanes n'auront pas cette chance alors qu'ils mettent le cap sur la Floride après avoir perdu leurs deux premiers matchs devant leurs partisans.

Bon! Les Canes affichent trois victoires et deux revers sur la route depuis le début des séries. C'est honnête. Les Panthers ont une fiche inversée : deux gains, trois revers.

Mais bien qu'ils aient, comme les Stars, perdu leurs deux premiers matchs en prolongation, on dirait que leur situation est plus précaire.

Le plus désolant pour les Hurricanes et leurs partisans, c'est que la troupe de Rod Brind'Amour joue de l'excellent hockey.

S'ils s'étaient contentés de faire acte de présence lors des deux premiers matchs, il serait facile de lancer que les Canes peuvent faire mieux. Il serait même facile d'ajouter que, sans l'ombre d'un doute, ils feront mieux maintenant que la série se poursuivra en Floride lundi et mercredi soir.

Mais les Hurricanes sont très loin d'avoir patiné dans le sable lors des deux premiers matchs. Au contraire. Ils ont démontré pourquoi ils ont terminé au premier rang de la division Métropolitaine. Pourquoi ils ont terminé au deuxième rang du classement général.

Après deux matchs, ils ont décoché 215 tirs vers le filet des Panthers. La Floride a répliqué avec 175.

Les Canes ont cadré 103 des tirs qu'ils ont tentés.

Dix-sept de plus que les Panthers.

Mais voilà : aussi imposantes soient ces statistiques, Sergeï Bobrovsky leur fait contrepoids.

Et comment!

Important ici de préciser que Frederik Andersen qui a perdu le premier match et Antti Raanta qui lui est venu en relève lors de la deuxième rencontre ont disputé de forts matchs eux aussi. Ils n'ont rien à se reprocher dans l'un ou l'autre des revers.

Bobrovsky change tout

L'ennui pour les Canes, et il est de taille, c'est qu'aussi bons ont été Andersen et Raanta lors des deux premiers matchs, Bovrovsky a été meilleur. Beaucoup meilleur! Tellement meilleur!

Pas question ici de minimiser l'impact de Matthew Tkachuk, Aleksander Barkov, Aaron Ekblad et Brandon Montour qui n'est rien de moins que sensationnel à la ligne bleue. Ces quatre joueurs et tous les autres qui les appuient jouent du gros hockey. Ils jouent avec hargne. Ils jouent avec une confiance désarmante qui fait que toute avance bâtie par l'adversaire n'est jamais insurmontable.

Mais cette confiance, Bobrovsky la multiplie par 10, par 100, par 1000 avec ses arrêts sensationnels. Après deux matchs – ou trois et un tiers si vous préférez puisque la première rencontre s'est décidée à la fin de la quatrième période de prolongation – Bobrovsky est rendu à cent arrêts. Cent!

Et sur cette centaine d'arrêts, « Bob the Goalie » a certainement volé une dizaine, peut-être même une douzaine, de buts aux Hurricanes.

Le genre de très gros arrêt comme celui réalisé aux dépens de Brad Marchand, en échappée, en toute fin de troisième période, pour permettre à Matthew Tkachuk de marquer le premier de ses trois buts en prolongation depuis le début des séries.

Magistral lors des quatre périodes de prolongation jeudi, Bobrovsky l'a encore été samedi. Vous me direz que la prolongation n'a pas été bien longue alors que Matthew Tkachuk a marqué le but décisif – pour un deuxième match de suite et une troisième fois depuis le début des séries – après 111 secondes de jeu seulement.

Cette prolongation aurait été beaucoup moins longue, n'eut été de la manière dont s'est dressé Bobrovsky devant des Canes qui ont amorcé la quatrième période en force.

Les Hurricanes ont fait, en prolongation, exactement ce qu'ils avaient fait en début de rencontre. Ils ont dominé les Panthers. Complètement. Mais pas totalement puisqu'ils ont été incapables de percer Bobrovsky.

Avec les résultats qu'on connaît.

La pénalité écopée par Jesperi Kotkaniemi n'a certainement pas aidé la cause des Canes en prolongation – Tkachuk a marqué lors de l'attaque massive – mais ce sont bien plus les arrêts de Bobrovsky que la pénalité à «KK» qui ont fait la différence.

Au-delà des surprises

L'arrêt de Bobrovsky aux dépens de Brad Marchand en fin de troisième période lors du match cinq en première ronde, et les nombreux autres qu'il a ensuite réalisés, ont contribué à l'élimination des Bruins. À celle des Maple Leafs. Et voilà que les Panthers sont en voie de répéter l'exploit aux dépens des Hurricanes.

Les Panthers ont pris un peu tout le monde par surprise en se hissant en séries éliminatoires dans le dernier droit de la saison régulière.

Ils ont pris tout le monde par surprise en éliminant les Bruins d'abord, les Maple Leafs ensuite.

De retour dans la forme qui lui a permis de gagner le trophée Vézina en 2013 et 2017, Bobrovsky s'impose de façon un brin ou deux surprenante.

Mais voilà :

Avec les cent arrêts réalisés par Bobrovsky;

Avec les cinq victoires arrachées en prolongation;

Avec leurs 10 gains acquis à la suite de remontées victorieuses;

Avec leurs huit victoires consécutives en neuf matchs disputés sur la route depuis le début des séries;

Le temps est venu de cesser de parler de surprises. Mais plutôt d'exploits. Les prochains matchs le confirmeront peut-être.