LOS ANGELES - Dans les faits, les Kings de Los Angeles n’ont eu l’avance que deux fois depuis le début de la finale de la coupe Stanley. Mais comme ces avances sont venues à la suite de buts victorieux marqués les deux fois en prolongation, les Kings s’envolent vers New York avec une avance de 2-0.

Après Justin Williams mercredi, c’est Dustin Brown qui a scellé l’issue du deuxième match. Bataillant pour une position devant le filet, le capitaine des Kings s’est défait de Ryan McDonagh, qui a une fois encore excellé pour les Rangers, juste à temps pour faire dévier un tir de la pointe de Willie Mitchell et donner une victoire de 5-4 aux siens. Brown a marqué sur le 44e tir de la soirée de son équipe mettant fin à la rencontre à mi-chemin (10 :46) de la deuxième période de prolongation et soulevant des partisans qui ont célébré cette victoire qui les rapproche à deux gains d’une deuxième parade de la coupe Stanley en trois ans.

L'enclave sourit toujours à St-Louis

Quant aux Rangers, ils reviennent devant leurs partisans avec de belles paroles pour commenter leurs deux premiers matchs, mais aucune victoire pour les appuyer. Et bien qu’il soit acquis qu’une équipe peut croire en ses chances de remporter une série quatre de sept tant qu’elle n’a pas encaissé un revers à domicile, les Blueshirts étaient loin de respirer la confiance après ce deuxième revers crève-cœur consécutif.

« C’est difficile de trouver du positif à dire après ces deux victoires. Oui on a bien joué, mais on a laissé filer une autre avance de 2-0 ce soir. On est en finale de la coupe Stanley. Ce sont les résultats qui comptent. Les Kings ont trouvé des façons de marquer des buts pour gagner les deux premiers matchs. Nous devons maintenant faire pareil », a commenté un Martin St-Louis un brin dépité après la rencontre.

St-Louis a marqué un but important samedi. Son premier de la finale, son septième des présentes séries, son 40e en carrière en matchs éliminatoires. Mais le leader des Rangers était aussi sur la patinoire pour trois des cinq buts des Kings, dont celui de la victoire. Au terme de cette rencontre, St-Louis s’est retrouvé avec un différentiel de moins-3 associé à son nom. Le plus lourd différentiel de son équipe qu’il partage avec son compagnon de trio Brad Richards qu’on n’a pas vu beaucoup pour une deuxième partie de suite. Certainement pas assez pour aider la cause de son équipe.

De remontée en remontée

Comme ils l’avaient fait mercredi, les Rangers ont très bien amorcé la deuxième rencontre. Avec un tir puissant de la pointe de McDonagh et la rapidité d’exécution de Mats Zuccarello – le meilleur joueur des Blue Shirts samedi – New York s’est offert une avance de 2-0. Comme mercredi.

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Lorsque les Kings ont réduit l’écart en début de deuxième, les Rangers ont immédiatement répliqué avec un but en avantage numérique de Martin St-Louis pour reprendre une avance de deux buts. Fidèles à leurs habitudes, les Kings sont toutefois demeurés dans le coup. Ils se sont même rapprochés une nouvelle fois à un but des Rangers alors que Willie Mitchell a profité d’une vilaine pénalité écopée par Mats Zuccarello pour déjouer Henrik Lundqvist d’un tir de la pointe.

Loin de paniquer, les Rangers ont stoppé net la fête dans les gradins du Staples Center en marquant 11 secondes seulement après la reprise du jeu. Envoyé dans la mêlée par Alain Vigneault – qui aurait pu le clouer au banc en raison de sa pénalité aux dépens de Dustin Brown qu’il a fait trébucher alors qu’il retraitait simplement au banc – Zuccarello a foncé en échec avant pour faire perdre la rondelle au gardien Jonathan Quick et remettre à Derick Brassard qui a tiré dans un filet pratiquement vide.

Avec une avance de deux buts en fin de deuxième période, les Rangers et leurs partisans avaient toutes les raisons au monde d’être confiants : ils disputaient un bien meilleur match que mercredi. Ils semblaient moins intimidés que lors de la première rencontre. Leur gardien Henrik Lundqvist affichait une belle forme malgré les deux buts accordés sur les 20 premiers tirs des Kings. En prime, une fiche parfaite de 10-0 depuis le début des séries lorsqu’ils profitaient d’une avance après 40 minutes de jeu moussait leurs chances de victoires.

Après avoir comblé un recul de 0-2 dans le septième et dernier match de la finale de l’Ouest pour finalement éliminer les Blackhawks de Chicago, après avoir comblé un autre recul de 0-2 lors de la première rencontre de la finale, on s’est même dit sur la galerie de presse que les Kings allaient finalement payer pour leur tendance à tarder avant de se mettre en marche et que les Rangers non seulement éviteraient un balayage, mais nous donneraient finalement une série qui pourrait se prolonger jusqu’à la limite. Après tout, il fallait bien que le cliché relié à l’importance de jouer 60 bonnes minutes de hockey pour gagner soit finalement respecté.

But controversé

Les Kings étant les Kings, ils ont fait mentir ce cliché une fois encore et tous ceux qui ont eu l’audace de cesser de croire en eux.

Un but controversé a amorcé cette autre remontée victorieuse. Avant que tous leurs partisans aient eu le temps de regagner leur place en début de troisième période, les Kings se sont rapprochés à un but des Rangers pour la troisième fois du match. Clairement dans la zone réservée au gardien et clairement en contact avec Henrik Lundqvist, Dwight King a fait dévier un tir de la pointe de Matt Greene pour marquer.

Le gardien des Rangers a vivement protesté sur le jeu. La reprise a démontré que Ryan McDonagh, qui bataillait avec King, a contribué à l’impact entre le joueur des Kings et son gardien. Mais cette reprise n’a pas atténué les doléances de Lundqvist qui a longuement plaidé sa cause à l’officiel Dan O’Halloran dès le premier arrêt de jeu qui a suivi le but. Ses explications n’ont pas satisfait le gardien des Rangers.

« Il m’a dit que la rondelle était déjà derrière moi lorsque l’impact a eu lieu. Je n’achète pas ça. Je ne réclame pas de pénalité sur un jeu semblable, mais il est clair à mes yeux que les arbitres devraient siffler un arrêt de jeu quand le gardien ne peut effectuer son travail », a mentionné le gardien suédois.

À cet effet, le règlement international est beaucoup plus efficace et surtout facile à appliquer que le règlement de la LNH qui offre beaucoup trop d’interprétation. Selon les règles internationales, les arbitres stoppent le jeu dès qu’il y a contact et la mise en jeu est disputée en zone neutre si le joueur en attaque est fautif.

« Il faudrait demander à la Ligue nationale », a sèchement répondu Alain Vigneault lorsque les journalistes lui ont demandé après la rencontre s’il croyait que ce but était bon ou non.

« Nous avons joué un très bon match ce soir. Contrairement à mercredi, nous avons maintenu le rythme en troisième période. Nous avons limité les Kings qui forment une très bonne équipe à deux occasions de marquer seulement en troisième. Trois en fait si vous considérez le but controversé. Ce doit être une occasion, puisque le but a été accordé », a ensuite souligné l’entraîneur-chef des Rangers en y allant d’une analyse qui illustrait très bien le fond de sa pensée quant à la valeur de ce but.

« Les arbitres qui sont en finale sont les meilleurs de la Ligue. Nous n’avons pas mis la décision en doute, mais il est clair que ce but nous a secoués et qu’il a donné du momentum aux Kings », a reconnu Derick Brassard.

Fort de ce changement de momentum, les Kings ont nivelé les chances moins de six minutes plus tard lorsque Marian Gaborik a profité d’un revirement des Rangers pour niveler les chances.

Prolongation enlevante

À l’image des trois premières périodes au cours desquelles les deux équipes ont multiplié les bonnes occasions de marquer, les coups d’épaule et le jeu enlevant, la prolongation a été vivement disputée.

Les Rangers ont même obtenu deux attaques massives – une pour les Kings – mais ils n’ont pas su en profiter. C’était l’un des facteurs les plus frustrants de la soirée sur la liste établie par Derick Brassard après le match.

« Dans un sens, on n’a pas grand-chose à changer si tu considères qu’on pourrait facilement mener cette série 2-0 au lieu de tirer de l’arrière 0-2. On est tous conscients dans notre vestiaire qu’on peut battre cette équipe. Mais on ne l’a pas fait encore. Pour les battre, il faudra jouer comme on l’a fait, mais afficher davantage l’instinct du tueur et aller chercher le gros but qui fait la différence. Ils l’ont fait avec leurs remontées dans les deux premiers matchs et avec les deux buts en prolongation. On a eu deux chances en power play. On ne peut pas se permettre de rater ça », a convenu Brassard après la défaite.

Les Rangers – qui ont passé la nuit de samedi à dimanche à Los Angeles – et les Kings mettront le cap sur New York dimanche. Ils ont rendez-vous à 20 h lundi au Madison Square Garden pour le troisième match de cette série finale. Un troisième match que les Rangers doivent gagner s’ils veulent éviter une élimination hâtive…

Chiffres du match

3 – les équipes ayant profité de l’avantage de la patinoire pour balayer les deux premiers matchs d’une série finale ont vu la coupe Stanley leur échapper seulement trois fois en 35 occasions. Les Canucks de Vancouver (en 2011 contre Boston), les Red Wings de Detroit (2009 contre Pittsburgh) les Blackhawks de Chicago (1971 contre Montréal) sont les seuls clubs à avoir bousillé une avance de 2-0 alors qu’ils profitaient de l’avantage de la patinoire…

4 – les Kings ont maintenant une fiche de 4-2 en prolongation depuis le début des séries. La prolongation de samedi était leur 4e lors de leurs 5 derniers matchs. Ils en ont gagné trois et perdu une…

5 – les Rangers disputaient hier leur 5e prolongation des séries, leur 4e lors de leurs 6 derniers matchs. Les Blueshirts affichent un dossier de 1-3 dans ces quatre prolongations et un dossier de 2-3 depuis le début des séries…

8 – les équipes ayant remporté le deuxième match de la grande finale ont soulevé la coupe Stanley 55 fois en 74 occasions (74,3 %) dont huit fois lors des 11 dernières occasions…

11 – si mes calculs sont exacts, les Kings n’ont pas profité d’une avance à leurs 229:15 dernières minutes de jeu. Ce qui veut dire qu’ils n’ont pas eu l’avance en 11 périodes complètes et 9:16 de la 12e. C’est long en simonac!

13 – Marian Gaborik a inscrit son 13e but des séries samedi. Seul Wayne Gretzky, avec 15 lors des séries de 1993, a marqué plus de buts en matchs éliminatoires dans l’histoire des Kings…

15 – Justin Williams n’a pas marqué le but de la victoire samedi, mais il a ajouté trois passes et moussé sa récolte de points à 23 depuis le début des séries rejoignant ainsi Jeff Carter au 2e rang des marqueurs des Kings…

18 – Anze Kopitar a récolté au moins un point dans 18 des 23 matchs des Kings depuis le début des séries…

20 – déjà solidement ancré au premier rang des marqueurs depuis le début de séries, Anze Kopitar a récolté sa 20e passe et son 25e point dans la victoire des Kings samedi…

43 – les équipes ayant remporté les deux premiers matchs d’une grande finale ont soulevé la coupe Stanley 43 fois sur les 48 occasions qu’un tel balayage s’est produit…

43 – Jonathan Quick a remporté sa 43e victoire en carrière en séries hier. Il occupe maintenant le 3e rang chez les gardiens actifs de la LNH derrière Martin Brodeur (113) et Marc-André Fleury (52), tout juste devant son adversaire des Rangers Henrik Lundqvist qui en revendique 42…

57 – le défenseur Dan Girardi a effectué 57 présences samedi soir. Le plus haut total des deux équipes devant son coéquipier Ryan McDonagh (54), Drew Doughty et Jake Muzzin qui en ont effectué 53 chacun. C’est toutefois Doughty qui a passé le plus de temps sur la patinoire avec un total de 41:41 de temps d’utilisation…