MONTRÉAL - Louis Domingue n'aurait jamais cru possible d'effectuer son premier départ dans la LNH contre le Canadien au Centre Bell.

On peut donc comprendre que le jeune gardien avait peine à réaliser qu'il venait de signer sa première victoire en carrière face au Tricolore à Montréal, dimanche, à la suite du gain de 3-2 des Coyotes de l'Arizona.

« C'est le moment que j'attendais depuis toujours, celui d'avoir la chance de réaliser le dernier arrêt pour une victoire de mon équipe au Centre Bell. Je ne peux rien demander de plus », a déclaré Domingue, qui était au septième ciel.

Le gardien québécois âgé de 22 ans a dit être passé par la gamme des émotions pendant le match. Après avoir accordé deux buts sur les quatre premiers tirs du Canadien, il s'est ressaisi pour repousser les 16 lancers suivants.

« Ç'a été beaucoup d'émotions dès le départ. Le Canadien est parti fort. Il a marqué un beau but et il a enchaîné avec un but chanceux, a-t-il relaté. J'ai dû me 'challenger mentalement' pendant tout le match, surtout que j'ai été peu occupé par après. Ce n'est que vers la fin que j'ai dû faire quelques arrêts difficiles pour préserver la victoire.

« C'est beaucoup d'émotions. J'ai de la misère à décrire ce que je ressens. Petit à petit, je vais réaliser ce qui vient de se passer. Je suis chanceux d'avoir pu jouer mon premier match ici. »

Domingue, qui a pu récupérer la rondelle de fin de match en guise de souvenir, a expliqué qu'il a pu retrouver son calme au cours du premier entracte.

« J'ai pu me détendre et j'ai eu le temps de 'refocuser'. Les gars n'ont pas cessé de m'encourager malgré le début de match difficile que j'avais eu. De retour sur la glace en deuxième période, j'affichais le même état d'esprit que dans un match de la Ligue américaine. »

Dans les gradins, le niveau de stress de ses parents, particulièrement de sa mère Brigitte Boileau, n'a jamais diminué. Les réseaux de télévision ont capté une scène de sa mère qui priait vers la fin de la rencontre.

« Ma mère se comportait de la sorte même quand je jouais dans les rangs pee wee. Je ne suis pas surpris de sa réaction », a lancé Domingue en riant, qui a pu profiter du soutien de plusieurs membres de sa famille et de son entourage.

Voeu exaucé

Rappelé des rangs mineurs samedi, l'ancien des Wildcats de Moncton et des Remparts de Québec, dans la LHJMQ, a vécu son baptême de feu au cours de la cuisante défaite de 7-2 des Coyotes contre les Sénateurs d'Ottawa. Appelé à remplacer le vétéran Mike Smith en troisième période, il avait concédé deux buts.

« Je ne m'attendais pas de jouer à Ottawa, mais ç'a été bon pour moi. Ça m'a permis de m'adapter au rythme de jeu. »

Depuis l'échange de Devin Dubnyk au Wild du Minnesota, Domingue vivait d'espoir d'avoir la chance de jouer au Centre Bell. La date du 1er février était encerclé sur son calendrier.

« Je me disais que ça arriverait peut-être, plus que les jours passaient après l'échange de Dubnyk. Les gens de mon entourage m'en parlaient beaucoup. À un moment donné, j'ai commencé à y croire et je me suis préparé en conséquence. »

On lui a confirmé à l'arrivée des Coyotes à Montréal samedi soir que son rêve deviendrait réalité.

« J'ai su à l'arrivée de l'équipe à l'hôtel. À compter de 21h, j'ai fermé mon téléphone intelligent parce que je voulais me concentrer sur le match. »

Une pensée pour Roy?

Domingue, choix de cinquième tour des Coyotes en 2010, a perdu momentanément le sourire quand on lui a demandé s'il avait eu une pensée pour Patrick Roy, son ancien entraîneur chez les Remparts. Les deux hommes n'entretiennent pas de bonnes relations depuis que Roy a fait un commentaire désobligeant à son endroit, au printemps 2014.

Domingue avait réagi en qualifiant Roy « d'une des pires personnes qu'il n'avait jamais rencontrées ».

« Une pensée en mal?, a-t-il répondu. J'ai montré ce que je suis capable de faire et que j'avais ma place ici. »