Matt Duchene a été critiqué de toute part au cours des dernières années, surtout lors de son association avec l’Avalanche du Colorado, alors qu’on parlait d’une simili guerre d’espace au sein du vestiaire, avec une relation houleuse entre lui et Nathan Mackinnon.  

 

Eh bien, alors qu’il a finalement la chance de jouer du hockey de printemps, Duchene répond présent. Avec une récolte de quatre buts et quatre passes, un différentiel de plus -5, et un but gagnant lors de la victoire des Blue Jackets dans le match numéro deux, disons que cette situation représente exactement ce que le principal concerné avait envie de vivre et ce que sa nouvelle équipe espérait de lui.

 

Le Canadien de 28 ans est un centre de premier niveau qui, en raison de son statut de joueur autonome sans compensation à la fin de la présente saison, suscitera inévitablement beaucoup d’intérêt à l’ouverture du marché des joueurs autonomes le 1er juillet prochain.

 

Ce qui est encore plus intéressant pour toutes les organisations démontrant une certaine curiosité à obtenir ses services, au-delà du coût et de la durée contractuelle, l’acquisition potentielle de Duchene ne coûterait aucun actif (choix, jeunes espoirs, etc.), contrairement à ce que Colombus a dû payer pour l’obtenir. 

 

Au-delà de ses qualités de joueur engagé dans les deux sens de la patinoire, et au-delà de ses défauts, Duchene est assurément le type de joueur qui veut faire la différence lors des moments critiques. Pour avoir appris à le connaître lors de son court passage avec les Sénateurs d’Ottawa, nul doute qu’il veut être le « go-to-guy ».

 

Un « fit » parfait dans la charte de profondeur du CH?

 

La Sainte-Flanelle pourrait-elle être intéressée par Duchene? Certes, l’arrivée du natif de Haliburton en Ontario, qui est un joueur de centre naturel, pourrait mieux répartir l’état des forces au niveau de la ligne de centre, et par de fait même redéfinir les chaises de chacun au niveau de la charte de profondeur. Ce serait notamment le cas de Phillip Danault qui, à mon sens, représente davantage le profil d’un deuxième joueur de centre, et cela sans lui manquer de respect pour son travail acharné de la dernière saison.

 

Marc BergevinReconnaissant que ce genre d’acquisition est plus facile à dire qu’à faire dans le milieu de la LNH, l’arrivée potentielle d’un centre de la trempe de Duchene pourrait même donner l’opportunité au directeur général du Canadien, Marc Bergevin, de réfléchir sérieusement à la possibilité d’échanger les services de Jonathan Drouin dans la quête de renfort à la ligne bleue.

 

Dans le cas de Drouin, une sérieuse réflexion s’impose en raison du style de jeu pratiqué et exigé par Claude Julien. Cela ne semble pas nécessairement convenir et coller à la peau du Québécois, et ce, sans rien enlever à son talent.

 

Dans un milieu aussi compétitif que celui de la LNH, avec la parité d’aujourd’hui et les changements déjà apportés au sein de certaines formations dans l’Est, en plus de l’embauche d’entraîneurs chevronnés, le fait de penser un seul instant que le Canadien peut tout simplement « surfer » sur la vague de sa dernière saison pour s’assurer d’une place en séries éliminatoires en 2020 est complètement illusoire.

 

Sans rien enlever au rendement des plus intéressants du CH lors de la dernière saison, autant sur le plan collectif qu’individuel, le plus difficile reste tout de même à venir : il faut être en mesure, au minimum, de répéter le rendement. Croyez-moi, la haute direction du Canadien en est très consciente.

 

Voilà un contexte qui poussera Bergevin, en raison de cette autre absence des séries éliminatoires, à poser certains gestes pour répondre aux attentes du marché, tout en évitant de bousculer et de devancer les échéanciers au niveau du développement de la jeune relève de l’équipe, qui a un potentiel élevé et qui lentement mais sûrement se pointe à l’horizon.

 

Séries éliminatoires : un simple concours de circonstances ou pas!

 

Les séries éliminatoires de cette année sont un monde à l’envers. Surprises par-dessus surprises, des résultats qui renversent aux yeux de plusieurs en raison du rendement plus que positif des négligés, et des équipes qui ne cessent de surprendre soir après soir face à l’adversité du moment et qui ne cherchent qu’à confondre les observateurs de la scène.

 

Comment expliquer le tout? Est-ce dû principalement  à un simple concours de circonstances ? Difficile de pencher vers cette théorie en raison du grand nombre de renversements depuis le début du tournoi printanier.

 

Dans le milieu actuel, plusieurs organisations tentent de s’inspirer des succès de certaines équipes, afin de calquer ou de reproduire une partie de leur modèle d’affaires, que ce soit dans leur façon de jouer à cinq contre cinq, lors des unités spéciales ou dans la façon de bâtir leurs formations.

 

Actuellement, le cadre de référence semble avoir perdu un peu de ses repères. La saison régulière est maintenant axée sur le haut niveau d’habiletés, la vitesse et l’audace des plus jeunes, dans ce que veut reproduire la nouvelle LNH.

 

Et en séries, ce sont des éléments comme la présence de structure, la rigueur, la gestion responsable de la rondelle et le souci du détail qui, en bout de ligne, favorisent les équipes qui ont possèdent cette notion de la profondeur, toutes positions confondues.

 

Le chemin parcouru depuis le début du mois d’avril met en lumière de plus en plus la parité actuelle dans la LNH (même si cela est un cliché). Avec seulement 52 % des formations qui ont accès à cette danse du printemps, le système en demeure un des plus compétitifs.

 

Une réalité qui présentement pourrait redonner vigueur à certains marchés qui avaient grandement besoin de cet oxygène et de cette présence de résultats pour leurs plus fidèles partisans et pour la communauté qu’ils représentent.

 

Or, l’absence des favoris et des formations canadiennes dans ce sprint final des prochaines semaines en interpelle certains. Actuellement, nous assistons peut-être à la preuve qu’une fois en série, tout peut arriver; foi du discours de plusieurs directeurs généraux du circuit Bettman avant chaque début de saison vis à vis les attentes organisationnelles.