En attendant Alfie
LNH mercredi, 23 oct. 2013. 14:58 samedi, 14 déc. 2024. 05:37Obnubilés par le premier rendez-vous de Daniel Alfredsson avec les Sénateurs depuis le divorce fracassant qui a mis un terme à leur union de 17 ans, plusieurs journalistes, observateurs et partisans, surtout des Sens, repoussent en arrière-plan le match qui opposera Ottawa et Detroit, ce soir, au Joe Louis Arena.
Un match important pour les Red Wings qui tenteront de retrouver le chemin de la victoire après des défaites contre Phoenix et San Jose (en tirs de barrage) pour consolider leur première place au sein de la division Atlantique. Un match important pour les Sénateurs qui se sont fait surprendre – comme quoi ça n’arrive pas seulement au Canadien – par les Oilers d’Edmonton lors de leur dernier match et qui ont besoin de points au classement pour rester au milieu du peloton.
Surtout qu’après un duel qui est loin de s’annoncer facile contre les Red Wings, les Sénateurs recevront les Ducks d’Anaheim vendredi et les Sharks de San Jose dimanche avant de se rendre à Chicago pour croiser les Hawks mercredi prochain.
Mais au-delà des points à l’enjeu, il était clair ce matin que les deux équipes se préparaient en vue d’un match spécial. Du moins un peu…
« Ils voudront disputer un fort match contre leur ancien capitaine et nous voudrons en disputer un solide pour appuyer Alfie contre son ancienne équipe. C’est la nature des choses. Mais ça demeure un match de hockey qui se décidera sur la glace et qui sera gagné par l’équipe qui jouera le mieux », a simplement indiqué Mike Babcock, l’entraîneur-chef des Red Wings.
Dans l’ombre de son ancien capitaine, l’entraîneur-chef Paul MacLean effectue des retrouvailles un brin émotives lui aussi aujourd’hui. Il revient à Detroit où il a connu beaucoup de succès derrière le banc des Wings, dont une conquête de la coupe Stanley en compagnie de son ancien patron qui sera adversaire ce soir. MacLean a d’ailleurs esquissé un sourire lorsque je lui ai fait remarquer qu’il avait son nom inscrit sur le mur honorifique derrière lequel se cachent les vestiaires des Wings et des clubs qui font escale à Detroit. Un honneur dont Daniel Alfredsson ne peut se targuer. Du moins pas encore…
« J’ai vécu de grands moments ici. J’ai beaucoup appris. Je dois énormément à cette organisation, mais je suis passé à autre chose. Le temps est venu pour moi d’inscrire mon nom sur un autre mur. Un mur qui se situe à Ottawa », a répondu l’entraîneur-chef des Sénateurs.
« Avec tous les changements d’organisation attribuables à la nouvelle réalité économique dans la LNH, les joueurs sont habitués aujourd’hui de changer de club. De développer des liens avec de nouveaux coéquipiers. De mettre d’autres liens de côté avant d’affronter d’anciens coéquipiers. Je suis certain que ce sera plus difficile pour quelques gars qui ont vécu toutes ces années avec Alfie. Mais je m’attends surtout à ce qu’ils disputent un bon match de hockey », a enchaîné MacLean.
Dans le camp des Sénateurs, Chris Phillips est le seul à avoir passé toute sa carrière en compagnie d’Alfredsson.
« Quand la rondelle tombera, ce sera un match comme les autres », a insisté le gros défenseur en minimisant la portée émotive de la rencontre.
Phillips pourrait-il lever le pied dans un coin de patinoire sans vraiment s’en rendre compte et se montrer plus « gentil » à l’endroit de son compagnon de jeu des 16 dernières années? « Tous ceux qui ont déjà vu Alfie dans un coin de patinoire savent à quel point il est solide et capable de protéger la rondelle. Il est donc hors de question de mettre la pédale douce. Je mettrai toute la gomme pour le contrer et l’immobiliser afin de minimiser les risques pour notre équipe. »
Si Phillips est le Sénateur qui a partagé le vestiaire des Sens pendant le plus grand nombre de saisons, le défenseur suédois Erik Karlsson est le Sénateur qui était le plus proche de l’ancien capitaine. Non seulement les deux joueurs sont des compatriotes, mais Alfredsson a accueilli Karlsson chez lui lorsqu’il a fait le saut dans la LNH. Karlsson s’est d’ailleurs retrouvé autour de la table des Alfredsson pour un souper en famille avec son ancien capitaine, son épouse et leurs quatre enfants.
Envoyé devant le filet pour le match de ce soir, le vétéran Craig Anderson a répondu par une question lorsqu’on lui a demandé si toutes les heures passées sur la même patinoire que Daniel Alfredsson lui offriraient un léger avantage sur son ancien coéquipier au cours de la rencontre.
« Vous ne croyez pas qu’il est aussi avantagé que moi? Je connais ses habitudes, mais il connaît les miennes aussi… »
Anderson est aussi resté de marbre lorsqu’on lui a demandé si la motivation reliée à un match contre une ancienne équipe était vraiment susceptible de changer le cours d’une rencontre.
« Nous avons tous atteint la LNH parce que nous sommes combatifs, parce que nous voulons battre celui qui se trouve devant nous, peu importe qu’il soit un ancien coéquipier ou non. La combativité, le désir de gagner, ça dépend de toi, pas de ton adversaire », philosophait le gardien qui sera en quête d’une quatrième victoire cette saison (3-1-2).
Dans le vestiaire des Red Wings, plusieurs joueurs semblaient dépassés par l’affluence des journalistes qui étaient massés devant le casier de leur nouveau coéquipier.
Quant à Alfredsson, il a multiplié les entrevues en groupe, des entrevues qui se sont prolongées beaucoup plus longuement qu’à l’habitude les jours de matchs. Il a aussi accordé des entrevues individuelles, entre autres à des collègues venus de la Suède pour l’occasion.
« Je vais tenter de maintenir le plus possible ma routine de tous les jours, de me concentrer sur le match et non sur ce qui l’entoure afin de profiter le plus possible de ce moment spécial », a répété plusieurs fois en anglais – et je jurerais qu’il a dit la même chose en suédois – lors de son point de presse.
Daniel Alfredsson s’est toutefois dit très heureux que ce premier rendez-vous face aux Sénateurs se déroule à Detroit et non à Ottawa. Ce faisant, il pourra balayer une grosse portion des émotions créées par ce rendez-vous. Ce qui l’aidera à composer avec les émotions qui seront plus vives le premier décembre prochain lorsque lui et ses nouveaux coéquipiers feront escale à Ottawa pour y croiser les Sénateurs et leurs partisans.
On verra!
Entre les lignes
Après avoir raté les deux derniers matchs des Wings en raison de la mise en échec par-derrière que lui a asséné Cody McLeod de l’Avalanche du Colorado, Niklas Kronwall devrait revenir au jeu ce soir contre les Sénateurs. C’est du moins ce qu’a indiqué l’entraîneur-chef Mike Babcock après l’entraînement des Wings…
Kronwall a toutefois quitté la patinoire avant la fin de l’entraînement après qu’il eut reçu une rondelle au visage lors d’un exercice. Une décision finale sera prise avant le match quant à la présence ou non du gros défenseur au sein de la formation…
Par mesure d’urgence, les Wings ont rappelé, ce midi, le défenseur québécois Xavier Ouellet de leur club-école à Grand Rapids. Lundi, Ouellet a disputé son tout premier match en carrière dans la LNH alors que les Wings recevaient les Sharks de San Jose. L’ancien du Junior de Montréal et de l’Armada de Blainville-Boisbriand a obtenu 17 min 15 s de temps d’utilisation. Il a obtenu un tir au but et terminé sa soirée de travail avec un différentiel de zéro…
Henrik Zetterberg (6 buts, 5 passes) et Pavel Datsyuk (5 buts, 6 passes) dominent les marqueurs des Wings avec 11 points…
Daniel Alfredsson les talonne avec 9 points, dont 1 but…
Bien qu’il ait raté un match en raison d’une blessure à l’aine, le capitaine des Sens, Jason Spezza, occupe le premier rang des marqueurs avec 5 buts et 8 points, un de plus que Bobby Ryan…
Rétrogradé à la Ligue américaine après un camp d’entraînement en deçà des attentes, Mika Zibanejad disputera un premier match cette saison avec le grand club. Rappelé mardi, le choix de première ronde (6e sélection) en 2011 a reçu un mandat très simple de l’état-major : « Mika doit se servir de sa vitesse, de sa puissance et de la qualité de son tir comme il en est capable », a lancé Paul MacLean…
Bien qu’ils aient limité les Oilers à seulement 21 tirs lors de leur dernier match, les Sénateurs accordent beaucoup trop de tirs à leurs adversaires depuis le début de la saison comme en témoigne une moyenne de 39,4 après huit rencontres…
Les Sénateurs n’ont marqué que trois buts en avantage numérique cette saison. Avec une efficacité de 12,5 % (3 buts en 34 occasions) ils sont 24es dans la LNH. Mais attention, leurs trois buts ayant été inscrits sur la route (3 en 15), ils affichent une efficacité de 20 % à l’extérieur…
Rien pour aider la cause des Sénateurs, les Red Wings n’ont accordé qu’un but en 19 désavantages numériques cette saison au Joe Louis Arena. Ils sont troisièmes à ce chapitre avec une efficacité de 94,7 %...
Le match débute à 19 h 30…