Directeur général des Red Wings de Detroit, Ken Holland était bien heureux de pouvoir compter sur l’entrée en scène de Pavel Datsyuk à quelques heures du duel face au Canadien.

Pour la première fois cette saison et une rare fois depuis l’an dernier, le manitou des Wings se frottait les mains d’aise en raison de la grande réunion du magicien russe avec l’autre magicien, suédois celui-là, Henrik Zetterberg.

Mauvaise nouvelle pour le Canadien

Datsyuk, en raison d’une blessure à un genou – c’est toutefois une blessure à l’épaule qui le gardait à l’écart du jeu depuis le début de la saison – et Zetterberg, en raison d’une opération au dos, ont raté 37 matchs chacun l’an dernier.

Après une saison misérable sur le plan des blessures – plus de 400 matchs/joueurs ratés – l’an dernier, les Wings débarquent à Montréal en santé. Outre Datsyuk, le gardien Jimmy Howard (aine) sera de retour devant le filet des Wings après qu’il eut cédé sa place à Jonas Gustavsson qui en a profité pour blanchir (1-0) ses anciens coéquipiers des Maple Leafs de Toronto.

Johan Franzen, blessé au bas du corps, ratera un deuxième match de suite mardi. Il est le seul blessé dans le camp des Wings. Du moins officiellement. Car Holland, comme son entraîneur-chef Mike Babcock et les joueurs des Wings, attendent toujours d’être fixés sur le retour possible de Daniel Alfredsson au sein de la formation.

Toujours sans contrat le liant aux Wings, Alfredsson patine en solitaire à Detroit. Ses enfants y fréquentant l’école, Alfredsson a déjà indiqué que les Wings étaient la seule formation avec laquelle il entendait jouer cette saison. S’il en est capable. Car pour l’instant, rien n’indique que l’ancien capitaine des Sénateurs pourra disputer une dernière saison avant de prendre une retraite bien méritée. Cette assurance d’Alfredsson a permis à Ken Holland d’afficher beaucoup de patience dans ce dossier.

« À partir du moment où Alfie m’a assuré qu’il jouerait à Detroit et pas ailleurs, je lui ai dit de prendre son temps. Je lui ai dit ça à la fin du mois de juin. Je lui ai répété la même chose en septembre lorsqu’il s’est blessé au dos alors qu’il se préparait en vue de notre camp d’entraînement. Je lui dirais la même chose si on se parlait aujourd’hui », a assuré Ken Holland qui aimerait bien compter sur l’expérience de Daniel Alfredsson en dépit du fait qu’il compte 19 saisons d’expérience dans la LNH et qu’à 41 ans, il a un brin ou deux ralenti.

« Daniel Alfredsson est un joueur tellement intelligent qu’il est en mesure de pallier sa baisse de régime avec sa vision et sa façon de jouer. C’est aussi un leader de premier plan. Un joueur qui sait donner le ton à l’équipe. Il l’a d’ailleurs prouvé l’an dernier alors qu’il est devenu un de nos joueurs phares en l’absence de Datsyuk et Zetterberg. Plusieurs observateurs croyaient que nous allions piquer du nez en raison des blessures que nous avons subies l’an dernier. Plusieurs jeunes qui attendaient dans notre vestiaire et dans celui de notre club-école ont pris la relève en suivant l’exemple d’un gars comme Alfie qui a été très bon pour nous », analysait Holland, croisé dans les gradins du Centre Bell mardi pendant que ses joueurs complétaient leur entraînement matinal.

En 68 rencontres avec les Wings l’an dernier, Alfredsson a marqué 18 buts et récolté 49 points.

Après avoir passé 17 saisons avec les Sénateurs d’Ottawa avec qui il a fait le saut dans la LNH en 1995 – une saison de 25 buts et 61 points lui a permis d’être élu recrue de l’année – Alfredsson s’est joint aux Wings l’an dernier à titre de joueur autonome. Il a signé un contrat de 3,5 millions $ auquel s’ajoutaient des primes totalisant 2 millions $.

Aucune négociation n’est en cours entre les Wings et J.P. Barry, l’agent d’Alfredsson. Mais à la lumière des discussions avec Ken Holland mardi matin, le directeur général des Red Wings est bien plus préoccupé par la santé du vétéran ailier droit que par des considérations pécuniaires.

Selon Holland, il faudrait qu’Alfredsson puisse joindre rapidement son équipe afin de donner le coup d’envoi à son camp d’entraînement et répondre aux questions reliées à son état de santé.

« Quand nous atteindrons la barre des 15 à 20 matchs disputés, le rythme se sera accéléré beaucoup autour de la Ligue et il deviendrait difficile pour Alfredsson de rattraper le temps perdu. Je le sais, il le sait aussi. Et je ne crois pas que Daniel Alfredsson soit intéressé à revenir au jeu dans des conditions qui ne lui permettraient pas de jouer à la hauteur de sa réputation. En fait non, à la hauteur de ses attentes personnelles qui sont très élevées. D’ici quelques jours, j’espère qu’il nous contactera pour nous dire qu’il se sent mieux et qu’il est prêt à s’imposer deux bonnes semaines d’entraînement avec nous. Ce serait la meilleure façon de mettre son dos – une blessure récurrente qui hante Alfredsson depuis 2010 – à l’épreuve. Et si l’épreuve offre des réponses positives, nous lui ferons certainement une place », a convenu le DG des Red Wings.

Après cinq matchs cette saison, les Wings affichent trois victoires, dont une en prolongation lors de la dernière partie face aux Leafs, un revers en temps réglementaire et un autre encaissé celui-là en prolongation aux mains des Bruins de Boston. Cette défaite a été encaissée mercredi dernier alors que les Bruins visitaient les Wings la veille de leur escale à Montréal face au Canadien.

Les Wings ont marqué 11 buts en cinq matchs. Ils n’en ont accordé que huit. Les spécialistes de la défensive ont été impeccables à cours d’un homme alors que les Wings ont écoulé les 17 désavantages numériques auxquels ils ont fait face.