39 000 pieds, des conditions de vol idéales, les moteurs du Boeing 737 qui ronronnent, un environnent idéal pour échanger ensemble après deux matchs dans cette finale de la Coupe Stanley 2013…

Prolonger le plaisir

Deux fois en prolongation en deux rencontres! Décidément, la série entre les Blackhawks de Chicago et les Bruins de Boston s’avère aussi serrée que nous l’anticipions, peut-être même davantage. Je ne sais pas si vous avez une allégeance pour l’une ou l’autre des équipes impliquées ou si vous êtes plutôt neutres, mais force est d’admettre que les joueurs impliqués nous offrent une prestation de très, très haut calibre jusqu’ici.

Le match de samedi fut encore une démonstration de talent, de courage, de détermination, d’esprit sportif et d’engagement total. La domination des Hawks en première période aurait pu casser les Bruins, mais ces derniers ont encore puisé dans leur réserve magique pour sortir de l’ombre et créer l’égalité. Puis, nous avons eu droit à un spectacle exceptionnel en prolongation avec du jeu grand ouvert et d’innombrables occasions de marquer, et ce, malgré la fatigue naturelle résultant du marathon de mercredi dernier. Franchement mes amis, c’est un plaisir de faire notre travail, dans un tel contexte. Au talent indéniable de ces athlètes s’ajoute une grande dose de fierté et c’est nous tous, témoins de leur performance, qui en sortons gagnants!

Des employés de soutien…vraiment?

J’ai toujours cru que le hockey avait une saveur particulière par rapport aux autres sports d’équipe. Si le baseball se veut la somme des talents individuels, si le football impose un rôle très précis à tous les joueurs sur le terrain, si le basketball repose surtout sur les surdoués, le hockey favorise souvent l’effort collectif, l’oubli de soi au nom de l’objectif commun et chaque joueur en uniforme peut ainsi se faire valoir à sa façon lorsque l’enjeu est immense, comme c’est le cas en finale.

Ainsi, il est fort intéressant d’observer la contribution des employés de soutien lors des deux premières rencontres. 

Mercredi, des joueurs comme Dave Bolland et Andrew Shaw ont transporté les Hawks, pendant que Marian Hossa et Jonathan Toews étaient incapables de profiter de leurs nombreuses occasions de marquer. Samedi, Daniel Paille et Chris Kelly furent les artisans de cette victoire des Bruins, pendant que les vedettes que sont Milan Lucic et Patrice Bergeron se faisaient valoir par des mises en échec et des replis défensifs.

Le cas de Paille est particulièrement intéressant. Il fut le seul joueur de Boston à démontrer de l’intensité en première période, mais il fut peu utilisé par Claude Julien, son équipe tirant de l’arrière tôt dans la rencontre. Au micro de RDS, au premier entracte, il confia à Luc Gélinas que l’effort déployé en première était inacceptable et qu’il fallait que lui et ses coéquipiers en fassent beaucoup plus. Quelques minutes plus tard, il servait une « tasse de café » à Nick Leddy et préparait admirablement le but égalisateur de Kelly. Puis, ce fut le but de la victoire, en prolongation. Vraiment, il est rafraîchissant de voir ces athlètes fiers, qui travaillent trop souvent dans l’ombre, avoir leur place sous les réflecteurs de temps à autres.

P.K. en français

P.K. Subban ne laisse personne indifférent. Son style flamboyant inspire tout sauf la neutralité. Personnellement, je n’ai aucun problème avec sa forte personnalité qui m’apparaît plutôt joviale et sympathique. Mais le brillant défenseur, récipiendaire du trophée Norris samedi, semble avoir compris qu’il devait aussi « gérer » correctement ses propos et son attitude selon les circonstances. Vêtu d’un habit jaune-or très mode mais tout sauf conservateur (à la Subban!), il fut malgré tout un modèle de rectitude en entrevue avec votre humble chroniqueur. Il a répété sa fierté devant un tel honneur mais qu’il « tenait à partager le trophée avec tous ses coéquipiers et les amateurs », qu’il « échangerait volontiers le Norris contre une coupe Stanley » et qu’il « avait hâte d’affronter la pression supplémentaire qui vient avec cette reconnaissance ».

Puis, de son propre chef, sans que je m’y attende, il a conclu l’entrevue en s’adressant directement aux téléspectateurs, avec une grande politesse, dans un français impeccable! Il a le sens du spectacle, P.K.? Il a préparé son geste d’avance? Oui, et après? Quand on pense que Saku Koivu a toujours refusé de dire un simple « bonjour » dans la langue de la majorité à Montréal et qu’il fut le capitaine et le leader du Canadien pendant tant d’années, il est de mise d’apprécier les efforts déployés par la nouvelle génération de joueurs non-francophones qui portent l’uniforme tricolore. Et P.K. Subban a déjà plusieurs longueurs d’avance sur la plupart de ses coéquipiers. Ce n’est pas une question de politique. C’est une question de respect élémentaire envers la clientèle que l’on sert et qui nous fait vivre grassement, bien au dessus de la moyenne. Bien fait, Purnell Karl!

À Paul Sr.

C’est la fête des Pères. Je suis fier d’être celui de Michelle, la fille la plus extraordinaire au monde. Mon beau-père Jacques est adorable, il est une force de la nature à 90 ans et je le salue. Mais je veux dire à Paul Sr., encore droit comme un chêne à 87 ans, qu’il est mon idole et encore une grande source d’inspiration pour moi. Je lui dis aussi ce que je ne lui ai pas dit assez souvent en 55 ans. Je t’aime!