TORONTO - Marc Bergevin et ses 29 homologues de la LNH ont rendez-vous mardi matin aux bureaux de la Ligue à Toronto pour faire le point sur le début de saison et débattre des mesures à prendre pour améliorer la qualité du jeu.

Responsable de la sécurité des joueurs, Stéphane Quintal dressera un bilan partiel du travail accompli par son groupe et s’attardera spécifiquement aux blessures reliées aux impacts genou contre genou.

Appuyé dans son travail par Chris Pronger, l’ancien défenseur des Flyers dont la carrière a été compromise par une sérieuse blessure à un œil, Stéphane Quintal est toujours à la recherche d’un autre adjoint. Pat LaFontaine, qui est retourné dans les bureaux de la LNH après que son aventure à titre de président des Sabres de Buffalo ait rapidement tourné au vinaigre l’an dernier, collabore déjà avec l’équipe de Stéphane Quintal. Mais l’ancienne gloire des Sabres de Buffalo et des Islanders de New York n’occupe pas ce poste sur des bases permanentes.

En plus des habituelles discussions sur l’à-propos de donner aux entraîneurs un droit d’appel à la suite de décisions des arbitres, d’accentuer l’importance accordée aux révisions vidéo à Toronto et la pertinence de mettre un frein aux bagarres pour maximiser la lutte contre les commotions cérébrales, la rencontre de mardi se déroulera dans l’ombre des discussions sur une possible, voire probable, expansion et sur l’organisation d’une prochaine Coupe du monde.

Le collègue Pierre LeBrun a confirmé aujourd’hui que la LNH, l’Association des joueurs ainsi que les responsables de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) s’étaient rencontrés dans les bureaux de la Ligue lundi pour élaborer les paramètres de ce tournoi. Ces responsables ont débattu du bien fondé de permettre à des petits pays d’unir leurs forces afin de compléter le tableau des inscrits lors de ce tournoi. Une telle modification permettrait à des joueurs tels Mats Zuccarello (Norvège) ou Anze Kopitar (Slovénie) de participer à cette compétition au lieu d’en être écartés en raison de l’exclusion de leur pays.

« Nous étudions différents scénarios, mais il est trop tôt pour vous confirmer quoi que ce soit pour l’instant », a indiqué Bill Daly, le bras droit du commissaire Gary Bettman qui est responsable des affaires légales de la LNH.

Ce qui est clair toutefois, c’est que le projet de Coupe du monde (et tout indique à Toronto qu’il verra bel et bien le jour) remettra sérieusement en question la participation de la LNH lors des prochains Jeux olympiques d’hiver de 2018 en Corée du Sud.

Après avoir pris la parole dans le cadre d’un symposium sur le sport et les affaires, le commissaire Gary Bettman a fait le point sur l’éventualité d’une expansion dans une ou deux villes des États-Unis.

« Il n’y a pas de projet concret sur la table. Nous avons rencontré des parties intéressées à joindre notre circuit, mais il est trop tôt pour conclure quoi que ce soit », a répondu Gary Bettman.

En raison du déséquilibre actuel entre les deux associations, il est clair que l’Ouest part avec une longueur d’avance pour obtenir une, voire deux équipes. Encore là, le commissaire a maintenu le mutisme qu’il affiche depuis quelques années. Le commissaire a toutefois reconnu que dans l’éventualité d’une expansion ajoutant une ou deux équipes, il était clair à ses yeux que cette ou ces équipes devraient attendre deux ou trois ans avant de sauter sur la glace.

Le dossier d’expansion sera abordé lors de la prochaine réunion des gouverneurs les 9 et 10 décembre en Floride.

« Je vais mettre les gouverneurs au fait de la situation actuelle. Je vais leur dire où nous en sommes, mais ça ne veut pas dire que des projets soient sur la glace et je peux vous assurer qu’il n’y aura pas de vote sur quelque proposition d’expansion qui soit », a ajouté le commissaire aux journalistes qui l’entourait.

Publicité sur les chandails

Parce qu’elle tient à mousser ses revenus et qu’elle vient de renouveler, à très fort prix et pour longtemps, ses contrats de télédiffusion, la LNH pourrait faire un autre gros coup d’argent avec une expansion alors que le prix des prochaines franchises oscillera autour des 400 millions $.

Parallèlement à l’expansion, la LNH pourrait emboîter le pas des autres ligues professionnelles – surtout en Europe – et accepter de transformer les chandails de ses 30 équipes en panneaux publicitaires. Un scénario qui laisse Gary Bettman un brin ou deux sceptiques.

« Nous avons les plus beaux uniformes de tous les sports professionnels. Je suis loin d’être convaincu du bien fondé d’ajouter de la publicité. Si les revenus associés à une telle forme de publicité sont vraiment importants et si la majorité des autres sports professionnels décide d’aller de l’avant avec cette solution, peut-être que nous devrons y aller nous aussi. Mais ce n’est pas dans nos plans immédiats. »

Dossier Voynov

Parallèlement aux affaires courantes qui seront débattues par les directeurs généraux, il est possible que le dossier Slava Voynov soit abordé.

Suspendu par la LNH depuis son arrestation dans une affaire de violence conjugale, le défenseur touche malgré tout son salaire. Par conséquent, les Kings doivent composer avec la somme de 4,16 millions $ associée à son contrat dans le calcul de leur masse salariale même s’il n’est pas en mesure de jouer.

Les Kings, qui ont dû jouer avec 17 joueurs seulement parce qu’il ne pouvait faire appel à un 18 patineurs tout en respectant les limites du plafond, ont signifié leur mécontentement à la LNH.

Slava VoynovCroisé à Toronto hier, le directeur général du Canadien Marc Bergevin serait favorable à une décision d’accorder aux Kings la permission de retirer le salaire de Voynov du calcul de leur masse salariale. « Les Kings n’ont rien fait de mal dans ce dossier. Ils sont victimes d’une situation hors de leur contrôle et sont pénalisés, car ils se retrouvent les mains liées sur le plan salarial. Si j’étais dans cette situation, je ne serais pas content. Et je suis pas mal convaincu que tous les clubs pensent comme moi. J’imagine qu’on en parlera demain (mardi). Je serais même surpris que ce ne soit pas abordé », a indiqué Bergevin.

Bill Daly, le bras droit de Gary Bettman, est loin de partager le point de vue du directeur général du Canadien. Croisé à son arrivée au Temple de la renommée, Daly ne savait pas encore s’il allait ou non aborder le dossier Voynov lors de la réunion de mardi.

Pourquoi?

« Parce que ce n’est pas du ressort des directeurs généraux, a répondu Daly. C’est un dossier de gestion de la Ligue. Nous appliquons la convention collective à la lettre. Nous imposons les mesures associées au respect du plafond salarial. Les paramètres sont clairs et ils sont les mêmes pour toutes les équipes. Je peux comprendre la préoccupation des Kings et des autres équipes. Et je peux comprendre que le Canadien soit favorable à une modification de nos règles. Mais je ne suis pas convaincu que les adversaires des Kings dans l’Association Ouest seraient du même avis », a ajouté le responsable des affaires légales de la LNH.

Comme Voynov et les Kings, la LNH attend des développements dans cette histoire alors que la couronne devrait décider le premier décembre si elle dépose ou non des accusations dans cette affaire.

La décision de la couronne devrait dicter la suite des choses. Si aucune accusation n’est déposée, le défenseur devrait être en mesure de reprendre sa place à la ligne bleue des Kings. Si des accusations sont déposées, la LNH pourra réviser sa position.

Mais pour le moment, il semble acquis que la Ligue n’ait pas l’intention de solliciter l’intervention des directeurs généraux afin de déterminer si la ponction sous le plafond salarial des Kings associée au contrat de Slava Voynov doit être comptabilisée ou non.

« Si nous décidons d’aborder ce dossier, je le ferai de façon à informer les équipes et non pour ouvrir un débat sur la question », a conclu Bill Daly.