PITTSBURGH - Le Canadien complètera, ce soir, à Pittsburgh, le voyage de quatre matchs qui sert de tremplin à sa saison 2015-2016. Le Tricolore a eu sa part d’ennuis contre Pittsburgh au cours des trois dernières saisons comme le confirme la fiche de 9-2-2 des Penguins lors des 13 dernières rencontres entre les deux clubs; un dossier de 5-1-1 lors des sept dernières escales du Canadien en Pennsylvanie.

Le match de ce soir pourrait être plus difficile encore. Non seulement les Penguins effectuent leur rentrée devant leurs partisans, mais ils ont perdu leurs deux premières rencontres de l’année. Ils ont encaissé un revers de 3-0 à Dallas avant d’être surpris par les misérables Coyotes de l'Arizona 2-1.

Phil Kessel a marqué l’unique but des Penguins. De fait, il est le seul joueur à afficher un point après deux parties puisqu’il a marqué ce filet sans aide. Non seulement Sidney Crosby a été blanchi lors des deux premières rencontres, mais il n’a pas obtenu le moindre tir. Ce qui soulève un brin de grogne et deux brins d’inquiétude à Pittsburgh.

« Tout un défi nous attend ce soir. On connaît la force de frappe des Penguins qui ont trois marqueurs potentiels de 50 buts (Crosby, Malkin, Kessel). Il faudra être disciplinés, être rapides et efficaces en échec avant pour les contenir, car cette équipe a des joueurs qui peuvent te faire mal à chaque présence », expliquait Michel Therrien.

Même si la ville de Pittsburgh lui est toujours familière, le coach du Canadien assure ne plus ressentir les mêmes papillons au ventre lorsqu’il revient dans la ville de l’acier où il a été entraîneur-chef de 2005 à 2009. « Ça fait toujours un petit quelque chose de revenir, mais après six ans, ce n’est plus une page qui a été tournée, mais un chapitre complet », a-t-il lancé en riant.

Price contre Fleury

Parce que son équipe a remporté ses trois premiers matchs et qu’elle a disputé la meilleure de ses trois rencontres dimanche, à Ottawa, Michel Therrien n’apportera aucun changement à ses trios et à ses duos de défenseurs. « Je voudrais faire jouer tout le monde, mais je dois aussi être honnête à l’endroit des gars qui jouent. Notre quatrième trio – Brian Flynn-Torrey Mitchel-Devante Smith-Pelly – nous donne du très bon hockey et c’est la même chose à la ligne bleue. Il me serait difficile de sortir des gars de la formation en ce moment », a indiqué l’entraîneur-chef du Canadien.

Carey Price, qui a amorcé sa carrière dans la LNH avec une victoire aux dépens des Penguins et qui présente un dossier de 10-10-3 en carrière contre Pittsburgh, sera toutefois de retour devant le filet après avoir profité d’un congé à Ottawa.

Marc-André Fleury – fiche de 18-10-3 contre le Canadien en carrière – sera devant la cage des Penguins. Fleury a chaussé les patins ce matin dans le cadre de l’entraînement facultatif de son équipe. Sidney Crosby, Phil Kessel, Chris Kunitz et le vétéran défenseur Rob Scuderi étaient toutefois absents.

Les échos de l'entraînement des Penguins

Perron avec Malkin

Après s’être habitué à ses nouveaux coéquipiers l’an dernier, David Perron se sent nettement plus à l’aise aux côtés des Crosby, Malkin et autres vedettes de son club. C’est d’ailleurs en compagnie de Malkin et Patric Hornqvist que le Québécois amorcera la rencontre face au Canadien.

« J’ai la chance d’évoluer au sein d’un très bon trio. On connaît tous le brio de Malkin, mais Hornqvist est un gars qui travaille sans relâche. Il n’est pas spectaculaire, mais c’est incroyable ce qu’il accomplit sur la patinoire. L’an dernier, j’affichais un peu trop de respect quand je jouais avec les gros gars. Je voulais toujours remettre la rondelle à "Geno" (Malkin) ou à Sid. Cette année, j’ai l’intention de profiter des occasions qui s’offriront », mentionnait David Perron croisé dans le vestiaire des Penguins ce matin.

Cette forme de gêne dont David Perron parlait ne semble pas affecter Daniel Sprong. Malgré ses 18 ans seulement, le choix de deuxième ronde des Penguins s’est fait une place avec le grand club dès son premier camp d’entraînement. Et lorsqu’il est sur la patinoire, il n’hésite pas à compléter des jeux au lieu d’être impressionné par ses coéquipiers ou ses adversaires.

« Je n’en reviens pas de la qualité des jeunes d’aujourd’hui. Ils arrivent dans la Ligue avec plus de vitesse, plus de talents et plus de maturité qu’on en avait au même âge. C’est incroyable de voir ça. Un gars comme Olli – Olli Maatta, un jeune défenseur de 21 ans que les Penguins ont repêché en première ronde (22e sélection) en 2012 – affiche la maturité d’un gars qui est dans la Ligue depuis dix ans. Daniel Sprong me fait penser à Alexander Ovechkin dans sa façon de jouer et avec la confiance qu’il démontre. Il vient d’arriver et je t’assure qu’il a déjà un des meilleurs tirs de l’équipe », racontait Kristopher Letang ce matin. Un Letang qui commence à se sentir vieux au milieu de ces jeunes et talentueux jeunes joueurs malgré le fait qu’il soit toujours dans la vingtaine.

Défensive vulnérable 

Malgré ses 28 ans, Letang est aujourd’hui la pierre d’assise de la défensive des Penguins. Une défense vulnérable, car à l’exception de Letang et Maatta, les autres membres de la brigade sont des arrières de troisième duo. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’état-major des Penguins s’est vu obligé, à l’aube de la saison, de séparer Letang et Maatta afin d’équilibrer un peu les forces des deux premiers duos.

Les échos de l'entraînement du CH

Une blessure à l’un ou l’autre des deux piliers pourrait donc être très couteuse cette année à Pittsburgh en raison du manque de profondeur de l’équipe à la ligne bleue. Letang et Maatta ayant justement connu plus que leur lot de blessures au cours des dernières années, le défenseur québécois assure avoir modifié un peu sa façon de jouer.

« Pour disputer 82 matchs et passer plus de 25 minutes par partie sur la glace tu dois t’assurer de ne pas avoir une cible dans le dos. Tu dois jouer en évitant de te mettre à risque. Tu dois être plus conscient des dangers sur la patinoire », a indiqué Letang qui ne s’en fait pas outre mesure avec les deux défaites encaissées en lever de rideau de la saison 2015-2016.

« Quand tu regardes les équipes qui gagnent la coupe Stanley depuis quelques années, ce ne sont pas nécessairement celles qui ont connu les meilleures saisons régulières. Tu veux gagner le plus souvent possible, mais ce sont les équipes qui se servent le mieux de la saison pour bien se préparer aux séries qui gagnent. Tu veux que tout le monde soit impliqué. Tu ne veux pas que ce soient deux ou trois joueurs qui traînent le club. C’est notre approche cette année. On veut former une meilleure équipe et se développer durant toute la saison. »

Le match débute à 19 h sur les ondes de RDS.