Les Predators de Nashville, une concession vieille de 13 ans, n'ont jamais été aussi près de la coupe Stanley, selon le défenseur Francis Bouillon.

«Je n'y ai jamais cru autant que maintenant. J'aime l'équipe que nous avons parce qu'elle n'abandonne jamais même quand on tire de l'arrière, a dit Bouillon au RDS.ca. J'aime l'attitude des joueurs et je crois que nous pouvons aller jusqu'au bout.»

L'équipe vient de passer à la deuxième ronde des séries pour la seconde fois de son histoire. Pour Bouillon, les Predators n'ont jamais été aussi matures que maintenant et les acquisitions faites à la date limite des transactions valent leur pesant d'or. Le directeur général David Poile a réussi à greffer à sa formation les attaquants Paul Gaustad, Andrei Kostitsyn ainsi que le défenseur Hal Gill, qui n'a pas joué en première ronde en raison d'une blessure au bas du corps.

De plus, Alexander Radulov a effectué un retour avec l'équipe après un passage de quelques saisons dans la KHL.

«L'équipe était comme un casse-tête auquel il manquait quelques morceaux et David est allé chercher les morceaux nécessaires. Ce ne sont pas tous des joueurs vedettes, mais ce sont des joueurs qui cadrent très bien avec nous.»

«Nous avons un bon mélange de jeunes et de vétérans. C'était différent quand je suis arrivé ici il y a trois ans. Un gars comme Shea Weber, par exemple, était alors encore jeune. Après sept saisons avec nous, il est devenu parmi les meilleurs joueurs de la ligue. Nous avons d'autres joueurs qui manquaient de maturité à l'époque, mais aujourd'hui, ils sont à leur apogée. C'est la bonne saison pour nous."

Les Predators ont éliminé les Red Wings de Detroit en cinq parties en première ronde. Depuis la fin de la série, vendredi dernier, les derniers jours ont été entrecoupés de congés et d'entraînement. L'équipe amorce à partir d'aujourd'hui sa préparation pour la série contre les Coyotes de Phoenix, les tombeurs des Blackhawks de Chicago.

L'an dernier, les Predators ont appris une leçon en baissant pavillon en six parties devant les Canucks de Vancouver lors du deuxième tour éliminatoire.

«Je pense que nous nous étions trop emballés et que nous étions arrivés en deuxième ronde un peu amorphes. Ça n'arrivera pas cette année. On n'a rien accompli encore. Tous les joueurs le savent et tous ont encore faim de victoires et veulent aller plus loin. C'est un rêve pour tous de gagner la coupe Stanley, que l'on soit un jeune ou un vétéran.»

Les Predators ont profité de l'avantage de la patinoire pour gagner deux des trois parties présentées chez eux en plus de réussir le tour de force d'arracher deux parties au Joe Louis Arena où les Red Wings avaient conservé une impressionnante fiche de 31-7-3 en saison régulière.

«Il n'y a pas grand-monde qui donnait cher de notre peau avant la série, mais notre gardien Pekka Rinne a volé un gros match lors de la quatrième rencontre chez eux.»

Effectivement, le travail de Rinne a sans le moindre d'un doute fait la différence pour les Predators. Le Finlandais a cédé neuf buts sur les 160 tirs des Wings. Il a notamment signé la victoire dans les rencontres trois et quatre au cours desquelles il a été successivement mitraillé de 43 et 41 tirs.

Un calmant pour Bourque

Selon Bouillon, qui montre un différentiel de plus-six depuis le début des séries, la victoire des siens sur les Wings est le fruit du travail de tous les joueurs, même si leur gardien a été le joueur par excellence.

«Ce n'est pas l'affaire d'un ou deux trios. Ici, tout le monde s'implique offensivement.»

La série a aussi permis aux amateurs de faire connaissance avec Gabriel Bourque, un jeune homme de 21 ans originaire de Rimouski, qui a marqué trois buts et récolté une passe dans cette série. Il a notamment déjoué Jimmy Howard à deux reprises dans un gain de 3-2 lors du premier match. Il a également préparé le but de la victoire, celui de David Legwand, lors du cinquième et dernier match remporté par son club 2-1.

Bourque, qui avait disputé un total de 43 parties en carrière dans la LNH, a surpris le monde du hockey par ses performances, y compris ses coéquipiers.

«On pensait qu'il serait ici pendant quelques semaines pour boucher un trou, mais il a créé une surprise en obtenant des points régulièrement. Je suis content de voir un jeune Québécois avoir du succès ici», a mentionné l'ancien défenseur du Canadien.

L'ancien joueur du Drakkar de Baie-Comeau et des Wildcats de Moncton dans la LHJMQ affichait une nervosité palpable avant le début de la danse printanière. Bouillon, avec qui il discute régulièrement, a visiblement réussi à rassurer son jeune coéquipier.

«Il me demandait si le jeu passait à un niveau supérieur en séries. Je lui ai simplement dit de continuer à jouer de la même façon qu'il le faisait et qu'il n'y aurait aucun problème.»

«Un gars comme Hal Gill, qui a déjà gagné la coupe Stanley, est indispensable dans un vestiaire. Des joueurs comme lui peuvent passer un message aux plus jeunes. Ces vétérans sont importants dans les séries où un mélange des deux groupes est essentiel pour avoir du succès. Il y a aussi des jeunes qui ont déjà gagné à des niveaux inférieurs, alors eux aussi connaissent la sensation de gagner.»

Place aux Coyotes

Le rendez-vous entre les Predators et les Coyotes mettra aux prises deux gardiens actuellement au sommet de leur art. Comme Rinne face aux Red Wings, Mike Smith s'est dressé comme un mur devant les tirs des Blackhawks, auxquels il a concédé 12 buts en six parties, en plus de réaliser un jeu blanc de 4-0 lors du dernier match, lundi.

Bouillon s'attend à une confrontation serrée où peu de buts seront marqués.

«C'est une équipe qui nous ressemble beaucoup. C'est une formation que personne ne voyait au sommet, mais qui a quatre bons trios et qui joue intensément tout le temps. Ce sera du bon hockey physique, mais propre. Rien à voir avec la série entre Pittsburgh et Philadelphie.»

Bouillon estime que ses coéquipiers devront avoir à l'oeil le défenseur étoile Keith Yandle et contrer leur transition défense-attaque.

«Leurs défenseurs bougent très bien la rondelle. Il ne faudra pas leur donner trop d'espace surtout dans notre zone. Les Coyotes sont toujours en mouvement et ils aiment patiner avec la rondelle. Ce sera un peu compliqué parce que c'est une équipe qui n'arrête jamais.»