NASHVILLE - Filip Forsberg vit un printemps de rêve avec les Predators de Nashville, ayant établi des marques d'équipe avec huit buts et 15 points depuis le début des séries éliminatoires. Il a aussi égalé un record des Predators avec au moins un point dans sept matchs de suite.

Son coéquipier Pontus Aberg a marqué le filet victorieux lors du cinquième match de la finale de l'Ouest, pendant que le défenseur Mattias Ekholm a freiné les meilleurs trios adverses tout au long des présentes séries. Viktor Arvidsson totalise dix points et son ratio défensif de plus-13 lui confère le deuxième rang dans la LNH, à égalité avec Rickard Rakell des Ducks d'Anaheim, derrière Forsberg, à plus-17.

Ces cinq joueurs ont un point en commun: ils viennent de la Suède. Le printemps 2017 aura d'ailleurs fourni un beau velours aux hockeyeurs de cette nation, longtemps dénoncés pour leur manque de combativité et leur incapacité à affronter les rigueurs de la LNH.

En tout, les Predators comptent six Suédois au sein de leur équipe, qui s'apprête à vivre une participation à la finale de la coupe Stanley pour la première fois de ses 19 ans d'histoire.

« Je dois admettre que nous n'avons pas nécessairement tout essayé pour les réclamer, mais je me dis que nous devrions peut-être, mentionne David Poile, le directeur général des Predators depuis leurs premiers jours. Il n'y a pas de doute qu'ils représentent une part importante de notre équipe. »

Les Predators ne sont pas la seule organisation à jeter un regard vers le hockey suédois. Le défenseur Erik Karlsson est l'un des quatre joueurs de ce pays à porter les couleurs des Sénateurs d'Ottawa, tandis que l'attaquant Patric Hornqvist, un ancien des Predators, fait partie d'un trio de joueurs à évoluer avec les Penguins de Pittsburgh. En fait, 79 joueurs et dix gardiens de but originaires de la Suède ont joué dans la LNH pendant la saison régulière, et 40 ont participé à au moins une partie éliminatoire.

La Suède s'est imposée

Randy Carlyle, l'entraîneur-chef des Ducks d'Anaheim, a constaté que le petit pays qu'est la Suède est devenu une puissance du hockey. Coéquipier de Borje Salming et d'Inge Hammarstrom en 1976 avec les Maple Leafs de Toronto, Carlyle a par ailleurs vu leur parcours parsemé d'embûches.

« C'était une époque un peu plus arriérée et archaïque du hockey, soutient Carlyle. Mais ça prouve à quel point le sport a grandi et qu'il est devenu un jeu de calibre international. Et ces joueurs font partie de l'élite mondiale et quand vous regardez leur contribution et le nombre de Suédois dans la LNH aujourd'hui, c'est un hommage à ces deux joueurs », ajoute Carlyle en parlant de Salming et de Hammarstrom.

À cause du décalage horaire, fait remarquer Rakell, il lui était difficile de regarder des matchs de la Ligue nationale lorsqu'il était jeune. Il en avait la chance lorsque les vedettes du hockey participaient à des tournois en Europe. Âgé de 24 ans, l'attaquant des Ducks a commencé à regarder des parties de la LNH pendant sa carrière junior, et il avait un favori.

« J'ai grandi dans la même ville d'où vient Mats Sundin, et il était pas mal important, relate-t-il en parlant de celui qui a connu une étincelante carrière de 18 saisons dans la LNH. Il est l'un de ceux que j'admirais et dont je regardais les faits saillants par vidéo. »

L'attaquant Carl Hagelin des Penguins a rappelé jeudi qu'il était particulièrement agréable, en ce moment, d'être un hockeyeur suédois. Hagelin a fait remarquer que son pays a remporté le Championnat du monde dimanche en battant le Canada 2-1 en tirs de barrage.

Aujourd'hui, il semble que la Suède compte deux ou trois joueurs dans chaque formation de la LNH. Entre compatriotes, on essaie de suivre les progrès de chacun en saison régulière, mais en séries éliminatoires, l'amitié est mise de côté.

« Pendant les séries, vous jouez pour gagner », lance Hagelin.

Le porte-couleurs des Penguins estime que le tiers de la Suède a regardé le Championnat du monde. Et grâce à l'internet et aux médias sociaux, il est beaucoup plus simple, de nos joueurs, de suivre les parties de la LNH.

« Beaucoup de gens nous regardent chez nous », affirme Aberg.

Son compatriote Oskar Sundqvist, un attaquant des Penguins, opine.

« J'ai plein d'amis qui passent la nuit debout pour regarder des matchs. Je pense que ça grandit jour après jour en Suède. Ça devient de plus en plus gros. »