Le diable est dans les détails
LNH mercredi, 30 mai 2018. 09:48 samedi, 14 déc. 2024. 12:01Le premier match de la finale de la coupe Stanley nous a offert tout un spectacle. Les deux équipes ont survolé la glace à un rythme effréné pendant que les gardiens se sont surpassés pour contrer diverses occasions de marquer dans ce duel offensif. Le tout s’est soldé par une victoire de Vegas qui ne s’est confirmée que dans les dernières secondes de la partie.
Tous les amateurs doivent espérer que cette série nous réserve un bon lot de duels aussi relevés, car en de pareilles circonstances, nous n’avons pas d’autre choix que de rester scotchés devant notre téléviseur.
À la conclusion de cette première confrontation, il saute aux yeux que Washington a eu beaucoup plus souvent la possession de la rondelle, réalité confirmée par les statistiques. Plus précisément, la troupe de Barry Trotz a eu le contrôle du disque pendant quatre minutes supplémentaires lors de la première partie. Cela ne veut pas pour autant dire que Vegas n’a pas été à la hauteur, loin de là. Il est donc préférable de relativiser les choses.
Il est d’abord normal que les Capitals aient davantage dicté le jeu, comme ils tiraient de l’arrière en fin de match et qu’ils ont tout fait pour arracher la prolongation. Ensuite, la grande force de Vegas n’est pas son temps de possession, mais plutôt son habileté au moment de capitaliser sur ses chances de marquer. C’est d’ailleurs à ce niveau que s’est joué le premier match.
L’image la plus frappante à cet égard est sans aucun doute Lars Eller qui a fendu l’air devant une cage abandonnée en fin de rencontre.
Pour marquer, il faut décocher ses lancers depuis l’enclave. Le tireur y bénéficie d’un angle de tir optimal, alors que le temps de réaction du gardien y est minimal, ce qui explique que les lancers provenant de cet emplacement soient si dangereux.
Cette réalité est d’autant plus vraie en séries, alors que les bévues défensives se font plus rares et que la couverture défensive est beaucoup plus hermétique. Le résultat net est que 83% des filets inscrits depuis le début de la danse printanière l’ont été depuis l’enclave. D’ailleurs, le premier match n’a pas fait exception à la règle, alors que huit des dix buts marqués le furent depuis l’enclave.
Lors de la première partie, Vegas a cadré 15 tirs depuis l’enclave, comparativement à 12 pour Washington. Comme bien souvent, c’est le club qui a le plus fréquemment réalisé cette option qui est sorti victorieux.
Pourtant, les Capitals ont dirigé 26 tirs depuis l’enclave, ce qui est bien plus que Vegas. Sauf que la grande majorité de ces lancers ont été bloqués ou hors cible. Le résultat net est que Washington s’est créé beaucoup plus d’occasions que Vegas, ce qui est logique à la lumière du temps de possession des deux équipes, mais il n’a pas su capitaliser sur celles-ci.
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Aussi simple que cela puisse paraître, pour espérer faire vibrer les cordages, il faut d’abord cadrer son lancer. Lundi, Washington a cadré seulement 46% de ses tentatives de tirs provenant de l’enclave, ce taux étant de 71% pour Vegas.
Autrement dit, Washington s’est créé de nombreuses occasions, mais il les a trop souvent bousillées.
Attention, il serait trop facile de lancer des roches aux Capitals, il faut également souligner l’excellent rendement défensif des Golden Knights.
Ils ont bien contré Alexander Ovechkin, le limitant à deux lancers. Puis, en troisième période, les Capitals n’ont pu cadrer que deux tirs depuis l’enclave, et ce même s’ils ont déployé toute leur énergie en fin de partie pour créer l’égalité. Lors de ce dernier tiers, les joueurs de Vegas ont bloqué un grand total de huit tirs. Tous ont mis l’épaule à la roue et ont fait les sacrifices nécessaires pour remporter ce premier match.
Même si les Capitals ont marqué quatre buts, tous ces indices tendent à démontrer que Vegas a été tout sauf mauvais d’un point de vue strictement défensif. Même que si les Capitals ont raté aussi souvent la cible en temps opportun, c’est probablement parce qu’ils étaient constamment sous pression et qu’ils devaient précipiter leurs gestes pour éviter d’être contrecarrés. La machine offensive des Capitals est trop talentueuse pour manquer d’elle-même aussi fréquemment le filet.
Rien n’est joué dans cette série, mais les Capitals ne peuvent pas se permettre de gaspiller autant de chances de qualité. Ils doivent impérativement identifier ce qui a cloché lors du premier match et y remédier, autrement ils se compliquent drôlement la vie.