Sensationnel jeudi avec les 33 arrêts qu’il a multipliés pour mener ses Penguins à la victoire et prendre les devants 1-0 dans la série qui les oppose aux Capitals de Washington, Marc-André Fleury pouvait-il être aussi bon dans le deuxième match?

Le gardien québécois a répondu à cette question en signant une performance plus remarquable encore volant la vedette dans le cadre d’une victoire sans appel de 6-2.

Canardé de 16 tirs au premier tiers seulement, Fleury a muselé l’attaque des Caps qui ont dominé outrageusement le premier tiers. Abandonné par des coéquipiers qui ne faisaient pas le poids devant Alexander Ovechkin et sa bande, une bande qui est sortie en meute comme elle avait d’ailleurs promis de le faire, Fleury a permis aux Pens de retraiter au vestiaire sur une égalité bien inégale de 0-0.

Dès le début du deuxième tiers, les Caps ont repris là où ils avaient laissé en fin de première. Ils ont maintenu leur cadence. Une cadence qui aurait dû leur permettre d’être déjà tellement en avance que l’issue du match aurait été déterminée.

Mais Fleury a dit non.

Et comme cela arrive souvent au hockey, les Penguins, qui écoulaient une pénalité de surcroît, ont marqué sur leur tout premier tir de la période médiane. Sur leur sixième du match seulement alors que les Caps en affichaient déjà 19. Vous avez bien lu.

Non seulement les Penguins ont pris de court le gardien Braden Holtby et les Capitals avec ce but en désavantage numérique, mais ils en ont ajouté deux autres sur les neuf tirs obtenus en deuxième.

Si les Caps ont rapidement rebondi après le premier but des Penguins alors que Matt Niskanen a répliqué moins d’une minute plus tard, ils ont semblé se dégonfler complètement à la suite des buts accordés par Holtby à Phil Kessel et Jake Guentzel.

Holtby confiné au banc

Les Caps n’ont pas aidé leur gardien en offrant des descentes en surnombre aux Penguins. C’est un fait. Mais Holtby n’a pas aidé ses coéquipiers lui non plus en concédant des buts sur des tirs qu’un gardien de sa trempe doit stopper. S’il est vrai que les Caps avaient cruellement besoin de marquer pour déstabiliser Fleury qui évoluait dans un monde parallèle tant il était solide devant son but, les Caps avaient tout autant besoin d’arrêts importants de leur gardien. Et Holtby ne les a pas effectués. Il est d’ailleurs demeuré au banc au dernier tiers alors que Philipp Grubauer est venu en relève. L’auxiliaire a accordé deux buts sur neuf tirs. Les Penguins – Jake Guentzel a inscrit son 7e des séries pour maintenir sa première place des francs-tireurs de la LNH – ont complété avec un but dans un filet désert.

ContentId(3.1231120):Jake Guentzel déjoue Braden Holtby pour donner deux buts d'écart aux Penguins
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Et voilà que les Caps tirent de l’arrière 0-2 dans une série qui s’annonçait déjà difficile et qui le sera maintenant davantage alors que les deux équipes se croiseront à Pittsburgh pour les matchs trois et quatre. Car si on a l’habitude de dire qu’une équipe n’est pas dans le pétrin en séries tant qu’elle n’a pas perdu à la maison, les Caps viennent d’en perdre deux de suite au Verizon Center.

On peut dire que les deux gardiens offrent des performances diamétralement opposées dans cet autre duel Pittsburgh-Washington qui est en voie une fois encore de tourner à l’avantage des Penguins.

Après les 83 tirs décochés jeudi (35 cadrés) les Capitals ont tiré 88 fois samedi (36 tirs cadrés). En deux matchs, ils n’ont donc déjoué Fleury qu’à 4 reprises sur leurs 71 tirs ce qui confère au gardien originaire de Sorel une efficacité de 94,4%.

«Nous savions qu’ils amorceraient le match avec énergie pour prendre le contrôle de la partie. Ils l’ont fait, mais une fois la tempête passée, nous avons marqué des buts importants qui nous ont donné confiance», a indiqué la première étoile du match en entrevue à Sportsnet après la rencontre.

Questionné par la collègue Christine Simpson qui lui a demandé s’il considérait avoir découragé les Capitals avec ses deux sorties sensationnelles, Marc-André Fleury s’est contenté de répondre avec une prudence qui l’honore : «Nous sommes simplement heureux des deux victoires et sommes dans une bonne situation.»

La consécration pour Hainsey

Fumant devant son filet, Marc-André Fleury a aussi bénéficié de la complicité de ses coéquipiers qui ont non seulement trouvé une façon de profiter de la générosité de Braden Holtby, mais qui ont aussi bloqué beaucoup de tirs devant lui.

Après les 29 frappes des Capitals bloquées jeudi, les Penguins ont bloqué 33 autres rondelles devant Fleury samedi. C’est énorme. 

Et ces blocs sont venus de tout le monde.

Sidney Crosby a bloqué deux tirs. Patrick Honrqvist a stoppé une rondelle tirée avec force. Il s’est blessé sur le jeu survenu au premier tiers. Il a retraité au vestiaire et n’est pas revenu au jeu ensuite.

Privée de Kristopher Letang, la défensive anonyme qui évolue devant Marc-André Fleury a aussi fait du gros travail en stoppant 15 tirs.

Olli Maatta a mené le bal avec six blocs.

ContentId(3.1231130):Ron Hainsey est atteint à la tête par un tir d'Alex Ovechkin
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Ron Hainsey a terminé deuxième avec trois tirs bloqués. Le vétéran défenseur s’est d’ailleurs blessé en fin de rencontre alors qu’une rondelle tirée par Alexander Ovechkin a frappé son bâton avant de lui dévier au visage.

Bien qu’il ait été obligé de retraiter au vestiaire, Hainsey a complété la rencontre avec 33 présences totalisant 22 minutes 15 secondes d’utilisation.

Acquis par les Penguins à la date limite des transactions, Ron Hainsey rend de fiers services aux Penguins qui avaient alors cruellement besoin de renfort. Car non seulement Letang était-il sur le carreau, mais Trevor Dailey et Olli Maatta étaient aussi sur la touche.

Croisé vendredi après l’entraînement des Penguins, l’ancien premier choix du Canadien – 13e sélection de la cuvée 2000 – a convenu qu’il savourait pleinement sa première expérience en séries.

Car oui, après avoir disputé 907 matchs de saisons régulières à Montréal, Columbus, Winnipeg (Atlanta), Caroline et Pittsburgh où il a disputé les 16 dernières rencontres de la saison, Hainsey joue finalement en séries.

Cette longue attente ne représentait pas une tache à son dossier a indiqué le vétéran défenseur. «C’est sûr que je commençais à me demander si j’aurais la chance d’atteindre les séries un jour. Car comme tout le monde, je rêve de soulever la coupe Stanley moi aussi. Mais les circonstances n’ont pas toujours été évidentes. C’est ma première occasion de jouer en séries, c’est vrai, mais en même temps, il n’en faut qu’une pour gagner. J’ai la chance de me retrouver au sein d’un très bon club. Un club qui a les joueurs et l’expérience pour aller loin. Je donne tout ce que j’ai à offrir à cette équipe et bien que j’ai dû patienter longtemps, il serait ironique d’avoir la chance de me rendre au bout à me première tentative», a commenté le défenseur américain qui vient d’avoir 36 ans.

Repêché par le Canadien, Ron Hainsey n’a jamais été en mesure de remplir les attentes à Montréal. On a même cru lorsqu’il a été réclamé au ballottage par les Blue Jackets que sa carrière serait de très courte durée.

«Pour plusieurs raisons, les choses n’ont pas fonctionné à Montréal. C’est à Columbus que j’ai vraiment pris mon envol. Un envol que je dois à Ken Hitchcock et à l’équipe d’entraîneurs des Jackets qui m’ont vraiment fait comprendre ce que je devais faire sur et à l’extérieur de la patinoire pour être un bon défenseur dans la LNH. Je leur serai toujours reconnaissant, car ce que j’ai appris avec eux m’a permis de demeurer aussi longtemps dans la LNH et d’être ici avec les Penguins», a mentionné Hainsey qui, en dépit de tous ses changements de formations, n’a été échangé qu’à une reprise : le 27 février dernier alors que les Penguins ont cédé aux Hurricanes un choix de deuxième ronde et Danny Kristo – un choix de 2e ronde du Canadien en 2008 – pour obtenir ses services.

Lorsqu’on lui a demandé s’il voulait élaborer sur les différentes raisons qui expliquaient ses déboires avec le Canadien, Ron Hainsey a simplement décliné : «De toute façon, cela fait 13 ans que je suis parti de Montréal. Je ne m’en souviens plus vraiment», a conclu le défenseur qui a disputé seulement 32 matchs en deux saisons avec le Tricolore. 

ContentId(3.1231136):T.J. Oshie et Braden Holtby reviennent sur la défaite des Capitals lors du 2e match
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