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RÉSULTATS

Frédérick Gaudreau : le contrat qui « fait du bien »

Frédérick Gaudreau Frédérick Gaudreau - Getty
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MONTRÉAL – Frédérick Gaudreau n'est pas pressé de rentrer au Québec. Repos, vélo et randonnées meublent pour l'instant son quotidien, trois semaines après l'élimination du Wild du Minnesota par les Stars de Dallas au premier tour des éliminatoires.

« Pour moi, c'est la nature, le plus possible », confiait-il plus tôt cette semaine au RDS.ca, se promettant de renouer sous peu avec les plaisirs du plein air qu'offre Bromont, d'où il est originaire, mais aussi avec les membres de sa famille.

Mais pas tout de suite. Car au Minnesota, il est chez lui. Plus que jamais.

Le Québécois de 30 ans s'est récemment enraciné dans l'État aux 10 000 lacs en signant le 13 avril dernier une prolongation de contrat de cinq ans qui lui rapportera 10,5 millions $. L'entente, qui est assortie d'une clause de non-échange valide pour 15 équipes, lui rapportera un salaire annuel moyen de 2,1M$.

Fort d'une campagne au cours de laquelle il a amassé 38 points, dont 19 buts, un sommet en carrière, Gaudreau aurait pu monnayer ce rendement à l'ouverture du prochain marché des joueurs autonomes. Il a plutôt opté pour la continuité.

« Quand arrive le temps de négocier des contrats comme ça, tu peux tout le temps viser d'avoir plus d'argent, plus d'argent et encore plus d'argent. Mais je ne vois pas ça comme ça à 100 %. Un contrat, c'est une question d'énergie beaucoup plus que d'argent. Oui, l'argent en fait partie et tu veux être payé à ta juste valeur, mais pour moi c'est beaucoup une question d'environnement. »

À St. Paul, il a trouvé le cadre parfait pour s'épanouir. Des « coéquipiers et une organisation en or », une conjointe originaire de la région, une ville dans lequel il est « le fun de jouer », un club promis à un bel avenir, et un personnel qui croit en lui. Surtout.

« Rendu là, c'était un no brainer », résume celui qui jouait encore des matchs dans la Ligue américaine avec le club-école des Penguins de Pittsburgh il y a à peine un peu plus de deux ans.

Jamais repêché dans la LNH, l'ancien des Cataractes de Shawinigan et des Voltigeurs de Drummondville a d'abord gravité dans l'organisation des Predators de Nashville, concluant même sa première saison professionnelle dans l'ECHL. Ce n'est qu'en 2016, à l'âge de 23 ans, qu'il a fait ses débuts dans la grande ligue. Mais ce n'était pas gagné.

Les allers-retours dans les mineures et un déménagement en Pennsylvanie se sont succédé, avant que le Wild n'entre finalement dans sa vie à l'aube de la campagne 2021-2022. Lors de celle-ci, il a amassé 44 points en 76 rencontres, sa meilleure récolte à ce jour. Puis, à la dernière année de son contrat de deux ans d'une valeur de 2,4 M$, le joueur de centre a brillé par sa polyvalence. Utilisé à toutes les sauces, il a notamment dominé l'équipe avec quatre buts en désavantage numérique et fait mieux que quiconque dans la LNH avec huit buts inscrits en fusillade.

« Quand tu tombes pro, il peut y avoir plein de monde qui ne croit pas en toi et qui ne te donne pas ta chance. Je me suis accroché à mon rêve, j'ai réussi à faire taire les voix dans ma tête qui affirmaient le contraire et je suis resté fidèle à la petite voix enfouie au fond de moi qui y croyait.

« En arriver à ce moment-là (la signature de son nouveau contrat, NDLR), on dirait que c'est la première fois que les gens qui m'offrent ce contrat-là le voient à 100 % comme moi je le sentais. Ça fait du bien. »

Frédérick Gaudreau

Dean Evason, l'allié

Dans ceux qui croient en lui chez le Wild, il y a d'abord et avant tout l'entraîneur-chef Dean Evason, le premier pilote qu'il a côtoyé à ses débuts professionnels en 2014-2015. Evason, alors patron derrière le banc des Admirals de Milwaukee, est celui qui à l'époque lui a annoncé qu'il était cédé dans l'ECHL.

« On est passé à travers tout ensemble. Il a vu mon évolution depuis le début. »

À l'entraînement avec les Admirals, Evason a dans un premier temps pu constater le potentiel de Gaudreau, qui peinait toutefois à le mettre à profit en situation de match.

« La première année pro, quand je me suis ramassé dans la East Coast, ç'a été quand même un gros moment, retrace Gaudreau. Il fallait que je sois le meilleur de cette équipe-là, pour ensuite avoir une chance de remonter dans la ligue américaine. Et ensuite il fallait que je sois le meilleur de cette équipe-là aussi pour avoir ma chance dans la LNH. C'était beaucoup à absorber en même temps. »

En se fixant un objectif simple à atteindre chaque jour, améliorer un aspect de son jeu en particulier, par exemple, Gaudreau est parvenu à recentrer sa concentration. « Au lieu d'être éparpillé partout, j'étais dans le moment présent. »

C'est ainsi qu'il est « remonté » dans la Ligue américaine et qu'il a côtoyé Evason pendant les trois saisons suivantes avec les Admirals, jouant un total de 238 matchs sous la direction de ce dernier avant d'être freiné par une autre embûche.

« Bizarrement, ç'a été ma première année à temps plein dans La Ligue nationale à Nashville. Je jouais entre 5 et 8 minutes chaque soir. J'avais perdu ma confiance et le staff ne me faisait pas confiance non plus. Dans le fond, j'embarquais pour donner un break aux autres joueurs », raisonne celui qui avait alors conclu l'année avec 3 buts et 1 passe en 55 matchs.

« L'année d'après, je m'étais dit que le plus important pour moi, c'était de reprendre ma confiance. Et ça, ça devait passer par jouer. Peu importe où, dans n'importe quelle ligue. Ça m'importait peu. »

De retour à Milwaukee, il y a retrouvé son assurance. Au terme de la campagne, les Penguins lui ont offert une chance d'une saison. Puis, sous la recommandation de son entraîneur-chef Dean Evason, le Wild lui a fait signe à son tour sur le marché des joueurs autonomes à l'été 2021.

« Quand je suis arrivé avec le Wild, [Evason] avait une confiance complète en moi. Il apprécie mon style de jeu et j'apprécie sa vision du hockey, sa façon de coacher », note Gaudreau.

« J'apprécie le rôle que j'ai ici; être un joueur sur qui on peut compter pour jouer n'importe où. Que ce soit sur la première ligne ou sur la quatrième, au centre, à l'aile, à 5 contre 4, à 4 contre 5, à 3 contre 3, en fusillade, ou à 4 contre 4... Je peux jouer partout et je pense que c'est ce qu'ils ont réalisé. Ça me plaît énormément d'avoir cette carte-là de joueur polyvalent. Le fit, des deux côtés, il est parfait. »