ST. PAUL - S'échappant à toute allure avec la rondelle et n'ayant plus que le gardien des Rangers de New York Henrik Lundqvist devant lui, Marian Gaborik n'allait pas rater l'occasion qui s'offrait à lui.

Le dernier but du jeune joueur étoile du Wild du Minnesota était son cinquième du match, un exploit qui n'avait pas été accompli dans la LNH depuis 11 ans.

N'ayant pas d'intérêt pour le jeu défensif, Gaborik a eu de la difficulté au cours des dernières années à gagner la confiance de son entraîneur-chef Jacques Lemaire, qui est exigeant. Mais Lemaire était tout sourire en commentant la prestation du Slovaque de 25 ans à l'issue de la victoire de 6-3, jeudi soir.

"Il a très bien joué lors des trois derniers matchs, a dit Lemaire, le seul entraîneur-chef qu'ait connu Gaborik depuis son entrée dans la LNH. Il patine. Il suit la rondelle. Sa force, c'est l'attaque et quand il patine, il est dangereux. S'il continue de patiner de la sorte, il sera aussi bon que ça."

Gaborik a raté cinq matchs plus tôt cette saison à l'automne en raison d'une blessure à l'aine qui l'avait aussi réduit à l'inactivité pendant 34 matchs la saison dernière. Il avait néanmoins réussi 30 buts et 27 passes en 2006-07 et quand il était en uniforme, le Wild a affiché un dossier de 33-8-6. Cette saison, il est le meilleur pointeur du Wild avec 18 buts et 33 points.

"Chaque jour à l'entraînement, je me dis que je suis content de faire partie de cette équipe car je n'ai pas à l'affronter, a noté le gardien Josh Harding. Son tir est tellement bon, et il peut tout faire. On ne parlera jamais assez du talent qu'il possède."

Aucun joueur de la LNH n'avait inscrit cinq buts dans un match depuis que Sergei Federov, qui était alors avec les Red Wings de Detroit, avait accompli l'exploit le 26 décembre 1996 lors d'un match en prolongation contre les Capitals de Washington. Mario Lemieux était le dernier à avoir marqué cinq buts en temps réglementaire lors d'un match des Penguins de Pittsburgh contre les Blues de St.Louis le 26 mars 1996.

"C'était incroyable, a dit Gaborik en parlant de son exploit à l'issue de la séance d'entraînement, vendredi. J'étais dans un zone de réussite. Tout allait bien pour moi. C'était électrisant."

Le hasard fait parfois bien les choses car en matinée, Gaborik avait pris quelques minutes pour visionner la prestation de cinq buts de Pavel Bure lors d'un match de la Russie contre la Finlande en demi-finale des Jeux olympiques d'hiver de Nagano au Japon, en 1998.

"Mes amis m'avaient envoyé un vidéo sur YouTube", a dit Gaborik en riant.

Federov? Lemieux? Bure?

"C'est un honneur d'être en leur compagnie, a-t-il confié. Mais je ne sais pas. Ce fut une grande victoire. Je ne sais vraiment pas quoi dire de plus."

Que ce soit en avantage numérique, en échappée, ou tout simplement en frappant la rondelle au vol, Gaborik a marqué de toutes les façons pour mener le Wild à une quatrième victoire de suite et Lemaire a rappelé qu'il lui avait rappelé Guy Lafleur à l'époque où ils étaient des coéquipiers avec le Canadien dans les années 70.