Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Gestion de crise et prise de conscience obligées!

Sheldon Keefe - PC
Publié
Mise à jour

Le 17 octobre dernier, à la suite d'une défaite de 4-2 des Maple Leafs de Toronto face aux Coyotes de l'Arizona, l'entraîneur-chef des Leafs, Sheldon Keefe, avait déclaré ceci : « La différence entre nous et l'Arizona, c'est que nous avons des joueurs d'élite. Nos joueurs d'élite n'ont pas joué comme des joueurs d'élite et ils n'ont pas su faire la différence ». 

Qui ne connait pas ce vieil adage qui dit : « Faute avouée à moitié pardonnée »? Voilà un peu ce qu'avait tenté de faire Keefe sur la place publique, 48 heures après cette sortie considérée malhabile. Évoluant dans un marché très impatient, en raison des insuccès des dernières années en séries éliminatoires, et là où les attentes organisationnelles n'ont jamais été aussi élevées, disons que le fait de placer certains de ses joueurs de premier niveau sous l'autobus avait fait grandement réagir.

Cette gestion de crise 101 aura permis de s'attaquer à cette situation – de l'intérieur – avec les principaux concernés, qui étaient pointés du doigt avec raison, tout en composant avec la nécessité de rapidement mettre le couvert sur la marmite, question de mettre tout simplement les points sur les « i » et les barres sur les « t », afin de passer à un autre appel.

Un groupe de joueurs (Matthews, Marner, Nylander, etc.) qui ont décidés d'accorder une attention plus particulière aux détails et à travailler à corriger certaines lacunes dans la gestion de la « Game ». Aujourd'hui, on peut dire que cette prise de conscience dans le collectif de la formation torontoise fait en sorte qu'elle se retrouve là où elle devrait être au premier quart de la saison. En effet, il s'agit d'une formation qui est présentement sur une belle séquence de 6-0-2 à ses 8 dernières sorties, et qui a récolté 22 points sur une possibilité de 28 (9-1-4) à ses 14 derniers matchs.

Loin de la coupe aux lèvres, ce redressement de situation à Toronto, et ce, malgré les absences de plusieurs vétérans défenseurs (Muzzin, Rielly et Brodie) est une belle démonstration de l'esprit de corps et de l'engagement de plusieurs dans l'abandon de soi pour le bien de l'équipe.

Habitée par l'urgence du moment, la formation de la Ville Reine a réussi à redresser la barque grâce à un bien meilleur jeu sans et avec la rondelle, une meilleure implication des attaquants dans les deux sens de la patinoire et au brio du vétéran Matt Murray qui, depuis le retour de sa blessure, fait le travail. Cette prise de conscience, qui a été accélérée en raison des blessures à la ligne bleues, fait en sorte que la troupe de Sheldon Keefe a commencé à jouer du hockey de nécessité et a ainsi repris le contrôle de son propre sort.

Sans rien tenir pour acquis, cette réalité du moment est fort possiblement très appréciée par les amateurs torontois, et cela enlève inévitablement de la pression et de la chaleur dans l'environnement immédiat des joueurs.

Il n'est pas facile de jouer à Toronto, qui est considéré comme l'un des marchés les plus chauds de la Ligue nationale de hockey. Or, je n'ai aucun doute que l'état d'esprit et le leadership de certains vétérans représentent des éléments clés dans la façon qu'on a géré cette crise de mi-octobre chez les Leafs.

Sénateurs : Alex DeBrincat une réflexion s'imposera éventuellement!                                                  

Acquis des Blackhawks de Chicago au mois de juillet dernier en retour d'un choix de première ronde (7e au total), d'un choix de 2e ronde (2022), ainsi qu'un choix de 3e ronde en 2024, Alex DeBrincat n'a toujours pas rassuré les partisans à Ottawa.Alex DeBrincat

Reconnu pour ses qualités de marqueur naturel et servi d'une bonne éthique de travail, DeBrincat revendique 17 points depuis le début de la saison, mais seulement cinq buts. Donc, après deux mois depuis son arrivée dans la capitale nationale, la question entourant ce gaucher naturel évoluant du côté droit demeure entière : est-ce qu'il représente un bon fit pour les années futures, lui qui deviendra agent libre avec restriction a la fin de la présente saison?

C'est une préoccupation bien présente chez les Sénateurs, car on semble avoir de la difficulté à identifier quel joueur de centre possède cette qualité de passeur pour maximiser les qualités de marqueur naturel de DeBrincat. Plusieurs des joueurs de centre des Sens aiment garder possession de la rondelle, ce qui fait en sorte qu'on ne maximise pas suffisamment la vitesse de DeBrincat, comme on le fait si bien à Montréal avec Cole Caufield, par exemple. 

Une sérieuse réflexion devra être faite à ce chapitre d'ici la prochaine date limite des transactions, surtout considérant le salaire actuel de celui-ci (6,4 millions de dollars par saison). DeBrincat et son conseiller pourraient demander entre huit et neuf millions de dollars par saison lors de son prochain renouvellement, si l'on se fie au jeu des comparaisons ailleurs dans la LNH.

Une prudence organisationnelle pourrait être de mise pour un ensemble de facteurs considérant l'importance de renouveler les services du vétéran défenseur droitier Artem Zub, qui lui deviendra agent libre sans restriction à la fin de la présente saison. De plus, Pierre Dorion devra aussi s'attaquer au besoin réel de greffer un autre défenseur au profil top-4 à cette formation qui en a grandement besoin.

Dorion aura quelques pistes de réflexion au cours des prochains mois, potentiellement sur la valeur du marché pour le jeune DeBrincat, en prenant la température de l'eau vis-à-vis ses homologues. Qui sait, peut-être, que le directeur général des Sens pourrait récupérer certaines billes cédées lors de son acquisition.

Il y a aussi la possibilité de placer dans la vitrine d'autres attaquants au profil offensif qui pourrait intéresser certains partenaires de danse ailleurs dans le circuit Bettman.

À environ trois mois de la date limite des transactions, il est probablement tôt pour en parler, mais dans le contexte actuel des Sénateurs, avec cette absence de résultats et la possibilité d'une autre exclusion du portrait des séries éliminatoires (pour une 6e saison consécutive), disons qu'il vaut mieux y réfléchir plus tôt que tard, question d'éviter l'action-réaction le moment venu.

Bonne semaine de hockey!