VANCOUVER – Mark Giordano n’est pas le meilleur défenseur de la LNH. Un titre, qui à mes yeux du moins, va à Victor Hedman du Lightning puisqu’il est celui qui affiche le plus heureux mélange de talent offensif et de compétences défensives.

Mais en 2018-2019, aucun défenseur n’a mieux joué que le capitaine des Flames qui mérite pleinement la récompense que représente ce premier trophée Norris en carrière.

Je ne sais pas si Giordano m’a plus impressionné avec ses 74 points (17 buts), son différentiel de plus-39 – il a présenté des différentiels neutres ou positifs dans 58 des 78 matchs qu’il a disputés cette année – sa moyenne de temps d’utilisation de 24:15 par match ou le fait qu’il a fait tout ça à 35 ans.

Mais ce que je sais, c’est que Giordano m’a impressionné énormément. Plus que tous ses coéquipiers des Flames réunis. Et je ne dois pas être le seul puisqu’il a obtenu 165 votes de première place sur les 171 bulletins acceptés.

C’est énorme.

Le choix de Giordano allait de soi.

Derrière, la course était toutefois ouverte et j’en ai profité pour sortir des sentiers battus. Certains diront que je me suis peut-être un peu égaré. Voire beaucoup puisque j’ai écarté de mon bulletin de vote Brent Burns et Victor Hedman qui ont terminé deuxième et troisième dans la course au top-5.

Mais je tenais à confirmer la place de Seth Jones au sein de l’élite des défenseurs de la LNH. J’adore ce joueur. Peut-être trop. Et comme il a été impérial aux dépens du Canadien qui avait besoin de battre les Blue Jackets pour garder espoir d’accéder aux séries quelques jours seulement avant que je dépose mon bulletin de vote, cela a sans doute contribué à le hisser au deuxième rang.

Mais il a sa place dans le top-3. J’en demeure convaincu.

J’ai aussi voulu récompenser Ryan McDonagh pour la très grande qualité du gros boulot qu’il accomplit dans l’ombre de Hedman à Tampa et dans l’ombre des autres défenseurs qui s’attirent des compliments en raison des points qu’ils récoltent, mais qui ne vont pas à sa cheville dans la phase défensive du jeu.

Et un défenseur doit être efficace en défensive pour mettre la main sur le trophée Norris. Du moins il me semble.

Remarquez que cela démontre qu’il est peut-être temps d’avoir deux trophées pour récompenser les défenseurs de la LNH. Un pour les défenseurs offensifs et un autre pour les « vrais » défenseurs.

J’aurais très bien pu, et peut-être dû, compléter mon bulletin pour le Norris avec Burns et Hedman au lieu de les éliminer complètement. Je trouvais toutefois que les impacts de John Carlson avec les Caps et Morgan Rielly avec les Leafs étaient trop importants pour être passés sous silence.

Et Hedman comme Burns, auront encore souvent la chance de remettre la main sur le trophée Norris. Carlson et Rielly peut-être moins. Peut-être même pas du tout.

Trophée Norris : résultats officiels

1. Mark Giordano
2. Brent Burns
3. Victor Hedman
4. John Carlson
5. Morgan Rielly

Trophée Norris : mes sélections

1. Mark Giordano
2. Seth Jones
3. Ryan McDonagh
4. John Carlson
5. Morgan Rielly

Selke et Byng : des trophées difficiles à décerner

J’espère chaque année être sélectionné pour participer au scrutin visant à décerner les trophées offerts par l’association des journalistes de la presse écrite et à composer les équipes d’étoiles.

C’est un exercice intéressant. Un défi pas toujours évident quand on tient à offrir une attention à tous les joueurs qui méritent qu’on se penche sur leur cas au lieu de suivre la vague ou de simplement se replier sur les réputations des joueurs en lice.

Les deux trophées qui me donnent le plus de difficultés sont le Frank-Selke remis au meilleur attaquant défensif de la LNH et le Lady Byng remis au joueur le plus gentilhomme. Ces deux trophées me donnent des ennuis justement parce que la réputation des candidats occupe une grande place dans les critères d’évaluation.

Il était clair que Patrice Bergeron et Ryan O’Reilly seraient sur la très grande majorité des bulletins votes. Peut-être même la totalité.

Pas juste en raison de leur réputation, mais aussi parce que c’était pleinement mérité quand on prend en considération toutes les facettes de leur jeu.

Parce que je tenais à récompenser O’Reilly et Bergeron dans la course au trophée Hart, je les ai fait glisser derrière Aleksander Barkov qui s’est élevé au rang de révélation cette année à mes yeux. Ce joueur est l’un des plus complets de la LNH. Dans la lignée des Bergeron et O’Reilly.

Et Sidney Crosby? Je comprends très bien qu’il ait obtenu de l’attention et des votes. Mais là encore, cette attention lui a valu une place de tête dans la course au trophée Hart. Je ne crois qu’il avait besoin d’une place au sein du top-5 dans la course au trophée Selke comme prix de consolation.

Mais bon!

Je ne suis pas prêt à plaider coupable et à convenir que j’ai commis une grave erreur en préférant Barkov à O’Reilly comme candidat numéro un au trophée Selke cette année. Surtout que Barkov a finalement terminé au cinquième rang dans cette course.

Mais je plaide coupable et accepte le châtiment qui suivra pour avoir écarté Mark Stone de mon bulletin de vote.

Habituellement, on concentre l’attention pour le Selke sur les joueurs de centre. Mais quand j’ai vu le nom de Stone à titre de finaliste et qu’il s’est installé entre O’Reilly et Bergeron au deuxième rang du classement final, j’ai réalisé que j’avais levé les yeux sur un joueur qui aurait mérité une bien meilleure attention de ma part.

Faute avouée est-elle à moitié pardonnée? Je l’espère.

Pourquoi Danaut et Cirelli?

Je me suis volontairement tourné vers des « jeunes » pour mes votes de quatrième et cinquième places. Parce que si le Selke est une affaire de réputation, il faut bien commencer à en bâtir de nouvelles à un moment donné.

J’ai donc placé Phillip Danault et Anthony Cirelli sur mon bulletin.

Considérant que Stone aurait dû y être, j’aurais dû écarter l’un des deux jeunes. Lequel? Bonne question. Difficile question même.

Parce que j’ai vu Danault aller et progresser toute la saison, je crois qu’il est normal que je l’aie sélectionné. Bon! Je ne crois pas une seconde qu’il méritait un vote de première, de deuxième ou de troisième place. Je considère même que les cinq collègues qui lui ont offert des votes au sein du top-3 ont été bien généreux à son endroit. Un peu trop même.

Et c’est justement par crainte d’être accusé de favoritisme à l’endroit d’un joueur que je « couvre » que j’ai placé Cirelli quatrième et Danault cinquième.

Mais en raison de l’efficacité de leur jeu, Danault et Cirelli méritent l’attention qu’ils ont obtenue. À eux maintenant de continuer à mousser cette attention afin d’améliorer leur réputation autour de la LNH ce qui les aidera à obtenir des votes de membres de plusieurs chapitres et non seulement de celui associé au club au sein duquel ils évoluent.

Une condition sine qua non s’ils veulent vraiment avoir une chance de soulever ce trophée un jour.

Trophée Selke : résultats officiels

1. Ryan O’Reilly
2. Mark Stone
3. Patrice Bergeron
4. Sidney Crosby
5. Alexander Barkov

Trophée Selke : mes sélections

1. Aleksander Barkov
2. Patrice Bergeron
3. Ryan O’Reilly
4. Anthony Cirelli
5. Phillip Danault

Le Lady Byng!

J’ai toujours eu l’impression que le Lady Byng était un trophée de consolation. Un trophée qu’on donnait à un joueur vedette qui avait été coiffé au fil dans la course aux trophées Hart, Art Ross ou Maurice-Richard.

Remarquez que c’est peut-être ce que les collègues ont fait en offrant un prix de consolation à Barkov à qui ils n’ont pas donné le Selke.

Comme j’avais Barkov en première place pour le Selke, j’ai offert le Byng à son coéquipier Evgenii Dadonov qui a terminé... 14e sur la liste officielle.

Il n’y a pas de mauvais choix pour le Byng. Je préfère toujours offrir des votes à des défenseurs puisqu’il est plus difficile pour ces derniers d’être efficaces en protection de territoire sans être pénalisés.

C’est du moins ma prétention.

Et c’est pour cette raison que j’ai tenu à inscrire les noms de Samuel Girard et Zach Werenski sur mon bulletin.

Mais encore cette année les candidats étaient nombreux. Même chez les attaquants. Et j’endosse la candidature d'O’Reilly bien que je n’aie pas inscrit son nom sur mon bulletin. Ça démontre à quel point O’Reilly a connu une année sensationnelle.

Trophée Lady Byng : résultats officiels

1. Aleksander Barkov
2. Ryan O’Reilly
3. Sean Monahan
4. Morgan Rielly
5. Connor McDavid

Trophée Lady Byng : mes sélections

1. Evgenii Dadonov
2. Sean Monahan
3. Teuvo Teravainen
4. Samuel Girard
5. Zach Werenski

Bill Masterton et Robin Lehner vont de pair

Dernier trophée remis par les journalistes de la presse écrite de la LNH, le Bill Masterton récompense l’esprit sportif, la persévérance, le dévouement pour son sport.

Des qualités qui nous ont forcé la main dans la sélection de Lehner cette année.

Aux prises avec des problèmes de boisson qu’il a admis publiquement avant de les régler, Lehner a connu une saison de rêve avec les Islanders. On a enfin vu le gardien qu’on a attendu à Ottawa et Buffalo sans jamais le trouver complètement.

Il faut dire qu’il était rarement là complètement lors de ses années avec les Sens et les Sabres.

Il l’est maintenant avec les Islanders et le trophée Masterton représente la récompense la mieux choisie pour ce gardien.