DENVER - Samuel Girard aura 21 ans le 12 mai prochain. Malgré ce jeune âge et le fait qu’il ne compte que 162 matchs d’expérience dans la LNH, dont seulement sept petites parties en séries éliminatoires, le défenseur québécois « parraine » Cale Makar qui vient tout juste de faire le saut des rangs universitaires américain.

 

Choix de première ronde de l’Avalanche en 2017 – quatrième sélection –, Makar, âgé de 20 ans, disputera son sixième match en carrière mardi alors que les Sharks débarqueront au Pepsi Center pour disputer la troisième partie de la série qui oppose San Jose et Denver.

 

Plus encore que le but qu’il a marqué aux dépens des Flames de Calgary en première ronde et les trois points qu’il revendique après seulement cinq rencontres, ses aptitudes, l’aisance et la confiance qu’il affiche sur la patinoire impressionnent au plus haut point.

 

Réuni à Makar dimanche, lors de la victoire de 4-3 qui a permis à l’Avalanche de niveler les chances 1-1 dans la série, Samuel Girard assure d’ailleurs qu’on n’a pas fini d’être impressionné par son nouveau coéquipier.

 

« Cale deviendra une super étoile dans la LNH, lance avec conviction le défenseur originaire de Roberval avant de défiler les qualités qui confirment ses prétentions. Il est tellement bon et rapide sur ses pieds. Il est bon avec la rondelle. Il est solide défensivement, il est toujours à la bonne place. Dès les premières présences qu’on a effectuées ensemble on s’est trouvé sur la glace. C’est très facile de jouer avec lui. Oui il est jeune, mais il était déjà prêt pour ce niveau et il le démontre. »

 

En troisième période dimanche, Makar et Girard ont pris le contrôle de la ligne bleue des Sharks alors qu’ils se sont échangé la rondelle et ont permuté leurs positions à plusieurs reprises.

 

« J’étais au banc sur cette séquence et tous les gars ont crié tellement c’était impressionnant de les voir aller. Ces deux gars-là ont de très bonnes mains et énormément de vitesse dans toutes les facettes du jeu. Cale affiche vraiment un talent exceptionnel », a louangé le vétéran Derick Brassard.

 

« C’est vraiment plaisant de jouer ensemble. Nous avons des gabarits semblables et nous affichons le même genre de style sur la patinoire. Nous aimons jouer avec vitesse, nous aimons patiner à fond, mais aussi bouger la rondelle rapidement pour relancer les attaques », a expliqué Makar qui affiche un calme déconcertant considérant tout ce qu’il a vécu au cours des dernières semaines.

 

Élu joueur de l’année dans les rangs universitaires américains le 12 avril dernier (trophée Hobey-Baker), Makar et ses coéquipiers de l’Université du Massachusetts ont perdu le soir suivant en grande finale du « Frozen Four » aux mains de l’Université du Minnesota à Duluth. Le lendemain il signait un contrat de trois ans et rejoignait ses nouveaux coéquipiers de l’Avalanche avec qui il a marqué, le 15 avril, dès son premier match.

 

Bien plus qu’un coup de dés

 

Malgré toutes les qualités qui font de Girard et Makar d’excellents jeunes défenseurs, il est très rare de voir deux arrières avec si peu d’expérience être réunis au sein d’un même duo en saison régulière. Entraîneur-chef de l’Avalanche, Jared Bednar se permet de prendre une telle chance en deuxième ronde des séries.

 

Une décision qui n’a rien d’un coup de dés assure l’entraîneur-chef de l’Avalanche.

 

« Le crédit leur revient. En raison des performances sur la patinoire et de l’attitude qu’ils affichent, ils méritent d’obtenir le temps d’utilisation que nous leur offrons. Comme entraîneur-chef, ma responsabilité est de placer mes joueurs dans les circonstances qui leur permettront le mieux de réussir. Ils sont tous les deux des défenseurs élites. Ils nous donnent beaucoup de vitesse et de talent à l’attaque tout en étant très solides dans l’aspect défensif du jeu. J’aime les voir ensemble sur la patinoire parce qu’ils peuvent nous aider de plusieurs façons. Toutes les équipes ont besoin de contribution offensive de la part de leurs défenseurs. Regardez ce que Brent Burns et Erik Karlsson donnent aux Sharks depuis le début des séries. Girard et Makar nous donnent ce genre de contribution », a même lancé Bednar qui voue une confiance sans bornes en Girard dans son rôle de « parrain ».

 

« Sam inspire confiance à tout le monde depuis le premier jour qu’il s’est joint à l’équipe. C’est vrai qu’il est jeune, qu’il n’a pas une grande expérience, mais c’est un joueur qui affiche beaucoup de maturité sur la patinoire. Il a connu une première partie plus difficile – Girard avait raté les quatre derniers matchs de la série contre Calgary en raison d’une blessure indéterminée – mais nous a offert du bien meilleur hockey lors de la deuxième rencontre », a ajouté l’entraîneur-chef de l’Avalanche.

 

Samuel Girard esquisse un sourire un brin gêné lorsqu’il lui mentionne que bien qu’il n’ait pas encore d’enfants, son entraîneur-chef Jared Bednar lui a confié la garde de Cale Makar.

 

« On a pas mal le même âge, plaide d’ailleurs le défenseur originaire de Roberval. Mais c’est le fun d’avoir la confiance de l’entraîneur comme ça. On a mis pas mal de temps ensemble lors des entraînements et en plus nous sommes co-chambreurs sur la route. »

 

Imiter Karlsson, freiner Burns

 

Samuel Girard reconnaît qu’il s’est toujours inspiré d’Erik Karlsson alors qu’il gravissait les échelons qui l’ont mené à la ligue nationale.

 

« Le fait qu’il était de petite taille, qu’il était rapide et qu’il était si bon avec la rondelle m’a toujours incité à la regarder. Mais je me suis inspiré de plusieurs défenseurs plus offensifs. J’ai d’ailleurs un bon exemple à suivre ici avec Tyson (Barrie) qui est dans cette catégorie de défenseurs capables de faire de grandes choses offensivement », a lancé Girard en parlant de son coéquipier qui revendique déjà huit points (un but) depuis le début des séries.

 

Si Girard, Makar et les défenseurs de l’Avalanche tenteront de mousser leur production offensive en s’inspirant d’Erik Karlsson, ils devront aussi trouver une façon de freiner Brent Burns qui revendiquent sept points (trois buts) en deux matchs contre le Colorado.

 

« Il faut trouver une façon de limiter l’espace et le temps que nous offrons à la ligne bleue », a lancé Jared Bednar qui est malgré tous satisfait du travail effectué à ses dépens.

 

« On a tenté de bloquer des tirs devant lui ont s’est impliqué beaucoup défensivement, mais des rondelles ont été déviées. Il faudra continuer à faire ce qu’on fait déjà de bien et espérer avoir des bonds plus favorables », a ajouté l’entraîneur-chef des Avs.

 

« On sait que c’est un défenseur très solide dans tous les aspects du jeu. Il faudra l’avoir à l’œil bien sûr, mais le plus important à mes yeux demeure la façon dont nous jouons. Si nous jouons du bon hockey comme on l’a fait dans le deuxième match, on mettra les chances de notre côté. On croit en notre groupe. Je n’étais pas surpris de notre victoire contre Calgary. Ce n’est pas parce qu’on a fini huitième et qu’on était le deuxième club repêché qu’on ne pouvait pas les battre. Si tu joues bien tu peux battre n’importe qui. On est rendu en deuxième ronde et c’est la même chose. »

 

Girard et ses coéquipiers ont raison d’afficher de la confiance. Ils viennent de servir aux Sharks la même médecine qu’ils avaient servie aux Flames en première ronde.

 

Après un revers de 4-0 aux mains des Flames, l’Avalanche a gagné le deuxième match à Calgary en route vers quatre gains consécutifs qui ont permis d’éliminer les champions de l’Ouest en cinq rencontres.

 

Battu 5-2 vendredi à San Jose, l’Avalanche a gagné le deuxième match et ce club revient devant des partisans survoltés et gâtés à Denver.

 

Car non seulement l’Avalanche est maintenant en deuxième ronde, mais les Nuggets viennent aussi d’atteindre la deuxième ronde des séries dans la NBA. Après avoir éliminé les Spurs de San Antonio en sept matchs, les Nuggets croisent maintenant les Trail Blazers de Portland.

 

C’est la première fois depuis l’arrivée de l’Avalanche à Denver que les deux clubs atteignent la deuxième ronde la même année.

 

Le Pepsi Center vibrera donc énormément cette semaine alors que les Nuggets y joueront lundi et mercredi alors que l’Avalanche sera en action mardi et jeudi.

 

« Denver a toujours été une grande ville de sports et le fait que nos équipes soient en deuxième ronde est un gros plus pour la ville. Il y a des célébrations dans les rues avant et après les matchs. Il y a beaucoup d’attention. Nos partisans qui nous ont aidés toute la saison au Pepsi Center seront encore plus fébriles. Et je vous assure que les joueurs sentent cette effervescence dont nous tenterons bien sûr de profiter lors des deux prochaines parties », a conclu l’entraîneur-chef de l’Avalanche.