Sergei Gonchar a la ferme intention de revenir jouer pour les Sénateurs d'Ottawa si la saison de la LNH se mets en branle. Par contre, il ne serait pas sage selon lui d'assumer la même chose de la part d'autres joueurs vedettes russes.

Alexander Ovechkin a déjà fait la manchette, il y a un mois, en affirmant qu'il resterait peut-être en Russie si les termes de la nouvelle convention collective lui déplaisaient. Gonchar, lors d'un entretien avec ESPN vendredi, pense que c'est loin d'être impossible.

« Pourquoi pas? Peut-être qu'on pourrait inclure une clause dans la nouvelle entente, » souligne Gonchar. « Si les joueurs pensent que l'offre n'est pas juste, ils pourraient demander à Don Fehr d'inclure une clause qui les dégagerait de leur contrat actuel pour poursuivre la saison avec la KHL. Tout est possible à ce stade-ci, c'est pourquoi je pense que des joueurs comme Alex pourraient choisir de demeurer à la maison. »

En ce moment, la KHL et la LNH honorent respectivement les contrats de l'autre ligue. À la fin du conflit, il est donc sous-entendu que les joueurs sous contrats dans la LNH quitteront la KHL pour revenir en Amérique. Ilya Kochevrin, le vice-président de la KHL, a d'ailleurs confirmé cette entente non écrite à la fin du mois de septembre, adressant spécifiquement la situation du lock-out actuel.

Malgré tout, les rumeurs sont de plus en plus nombreuses autour de joueurs comme Ovechkin, Ilya Kovalchuk et Pavel Datsyuk qui considèrerait un non-retour en Amérique à la résolution du conflit.

L'un des facteurs déterminants dans la décision des joueurs et sans aucun doute l'amélioration considérable de la KHL au cours des dernières saisons.

« La ligue est vraiment supérieure à celle que j'ai connue lorsque j'y ai joué pendant le dernier lock-out en 2004-2005, » ajoute Gonchar. « Le hockey est plus compétitif et nous jouons à un plus haut niveau. J'aimerais bien que la taille des patinoires soit réduite, cela ajouterait de l'action au jeu. Sinon, je m'y plais vraiment beaucoup. »

Gonchar, qui évolue présentement à Magnitogorsk avec son ancien coéquipier Evgeni Malkin, n'est certainement pas le seul à reconnaitre cette progression de la KHL qui deviendra, assurément, une destination prisée par les jeunes joueurs russes au cours des prochaines années.

D'ici là, reste à voir s'il s'agit d'une façon pour les vedettes de la LNH d'appliquer une pression chez les propriétaires ou bien si le désir d'évoluer en Russie est une réalité avec laquelle devra composer le marché nord-américain quand viendra le temps d'attirer les vedettes russes dans la LNH.

Une chose est sûre, Gonchar et les autres russes dans la KHL sont irrités par le conflit et ils espèrent une résolution rapide.

Propos recueillis par Pierre LeBrun et ESPN.