BOCA RATON - S’il n’en tient qu’à Brad Treliving, Bob Hartley devrait remporter le trophée Jack-Adams remis à l’entraîneur de l’année dans la LNH.

Le fait que Treliving soit directeur général des Flames de Calgary et qu’il ait consenti une prolongation de contrat de deux ans à son entraîneur-chef fausse les données un brin ou deux. Mais quand on regarde les succès multipliés par les Flames depuis le début de la saison et le fait qu’ils frappent à la porte des séries même s’ils sont privés de leur capitaine et leader Mark Giordano et qu’ils comptent sur une formation anonyme, la candidature de Hartley pour le titre d’entraîneur-chef de l’année est plus que sensée.

« Bob est la principale raison qui explique notre place en séries en ce moment. Il sait tirer le meilleur de chacun de nos joueurs. Nous ne gagnons pas aussi souvent que nous le voulons, mais ce que je peux dire de notre équipe, c’est qu’elle est bien préparée chaque match et qu’elle se défonce tous les soirs. Elle joue à l’image de notre entraîneur : un gars qui travaille sans relâche, qui ne ménage aucun effort, qui ne laisse rien au hasard », a défilé Brad Treliving, croisé à sa sortie de la salle de réunion du Boca Raton Beach Club où le DG des Flames et ses homologues de la LNH sont réunis depuis lundi.

À la surprise générale, les Flames occupent le troisième rang de la division Pacifique avec 81 points, le même nombre que les Kings de Los Angeles qui ont deux victoires de moins en temps réglementaire et prolongation; un de plus que les Jets de Winnipeg qui occupent le 9e rang dans l’Ouest.

Brad Treliving sourit quand on lui indique que les attentes quant aux succès de ses Flames étaient bien timides en début de saison. « C’est vrai. Et cela a certainement joué en notre faveur. Bob a su faire comprendre aux joueurs que les attentes à l’extérieur de notre vestiaire ne valaient rien. Il a su leur faire comprendre qu’avec un groupe de joueurs comme le nôtre une seule chose importait : le moment présent. Dans la victoire ou la défaite, le match que l’on vient de disputer ne compte plus. On se consacre entièrement à celui qui s’en vient. Je crois vraiment que cette gestion à très brève échéance a vraiment aidé notre équipe à gagner plus souvent que vous le pensiez tous. »

S’il est certainement un candidat de choix dans la course au trophée Jack-Adams, Bob Hartley aura de la compétition. Elle viendra de Detroit, où Mike Babcock – finaliste l’an dernier derrière Patrick Roy – multiplie les miracles avec des Red Wings non seulement anonymes, mais qui ont été frappés par les blessures cette saison. De plus, le fait que Babcock n’ait encore jamais gagné cet honneur pourrait inciter les électeurs – descripteurs et analystes à la radio et la télévision – à se tourner vers lui. Jack Capuano des Islanders de New York complète le tiercé des candidats de tête à ce stade-ci de la saison.

Il ne faudrait toutefois pas écarter Peter Laviolette (finaliste en 2006) des Predators de Nashville, Michel Therrien du Canadien et Barry Trotz des Capitals de Washington. Les deux premiers ont le luxe de compter sur les deux meilleurs gardiens de la LNH. Deux gardiens qui faussent les données depuis le début de l’année. Quant à Trotz, il compte bien sûr sur des vedettes offensives comme Alexander Ovechkin et Niklas Backstrom, mais le fait d’avoir su rendre Ovechkin plus conscient de sa défensive représente un exploit qui lui vaudra des votes. Paul Maurice et Willie Desjardins pourraient aussi obtenir des votes si les Jets de Winnipeg et les Canucks de Vancouver accèdent aux séries.

Mark GiordanoGiordano : leader exceptionnel

S’il mousse ouvertement la candidature de Bob Hartley pour le titre d’entraîneur de l’année, Brad Treliving multiplie également les éloges à l’endroit de son capitaine Mark Giordano.

« Mark n’obtient pas le respect qu’il mérite autour de la LNH. Vous ne réalisez pas à quel point ce joueur est important autant sur la patinoire que dans le vestiaire. À quel point il est un leader de premier plan. Quand nous avons perdu Mark – tendon d’un biceps déchiré – pour le reste de la saison au début du mois de mars, nous avons vécu un deuil. Tu ne peux pas perdre un gars de cette valeur sans subir les conséquences. Cela dit, je savais que le reste des joueurs prendraient les bouchées doubles ne serait-ce que pour respecter leur capitaine en faisant tout en leur possible pour pallier à son absence. Je mentirais si je vous assurais que j’étais convaincu que nous allions continuer à gagner, mais je savais que notre groupe, mené par Bob, allait tout faire pour y arriver. Nous n’avons encore rien accompli. Il reste encore beaucoup de hockey à jouer. On va tout donner et espérer qu’une fois la saison terminée, nous serons du bon côté de la ligne d’arrivée. »

Penguins sur une patte

Si le directeur général des Flames amorce le dernier droit de la saison avec confiance, son homologue des Penguins de Pittsburgh affiche un brin d’inquiétude. Non seulement son club a perdu ses deux derniers matchs, mais il n’affiche que sept victoires (7-5-2) à ses 14 dernières rencontres.

De plus, les Penguins doivent composer avec une blessure au bas du corps qui gardera Evgeni Malkin à l’extérieur de la patinoire pour une période oscillant entre 7 et 14 jours. Patric Hornqvist devrait aussi rater une semaine.

« Les blessures sont ma principale source d’inquiétude. Elles l’ont été toute la saison alors que nous avons été frappés rondement. Pascal Dupuis qui a sa place au sein de notre top-6 et Olli Maatta qui occupe une place au sein de notre top-2 chez les défenseurs sont perdus pour l’année. En fin de semaine dernière, en me rendant à l’aréna, j’ai réalisé qu’à l’exception de Maatta et Dupuis, nous allions affronter Boston avec une formation complète pour la première fois depuis un sacré bout de temps. En arrivant, j’ai appris que Sid (Sidney Crosby) était incapable de jouer et Malkin s’est blessé. Nous avons un bon club. Nous avons effectué des changements qui nous semblaient nécessaires à la date limite des transactions. Mais on doit éviter les blessures. Si nous sommes en santé, nous serons en mesure de rivaliser une fois en séries.

Premiers dans la division Métropolitaine pendant un grand pan de la saison régulière, les Penguins ont glissé au troisième rang derrière les Rangers de New York et les Islanders qui les devancent par deux points seulement. Les Penguins, qui ont deux matchs de plus à disputer que les Islanders, visitent les Devils au New Jersey mardi.