La tempête qui s’est abattue sur le nord-est américain ces derniers jours m’a rappelé une aventure qui m’est arrivée. Bien que je pourrais écrire un livre sur les différentes anecdotes liées à mes voyages, la prochaine histoire en a été une des plus particulières pour moi.

Le 26 décembre 2010, je travaillais au New Jersey. Après une pause de deux jours pour célébrer Noël en famille, je me suis rendu à l’aéroport Trudeau pour un court vol vers Newark. Ce matin-là, je rencontrais mon ami et collègue Marc Joannette avec qui je ne travaillais pas assez souvent.

La journée a bien commencé : nous nous sommes rendus au New Jersey sans problème, nous étions même bien installés à l’hôtel de l’aéroport de Newark à 10 h 30. Pas un flocon de neige au sol, mais les rapports météo annonçaient une tempête hivernale et l’accumulation possible de plus de 30 cm de neige.

La majorité des villes américaines ne sont pas équipées comme nous pour déblayer la neige, les véhicules ne sont pas chaussés de pneus adéquats pour l’hiver et le manque d’expérience de certains conducteurs rend les routes peu sécuritaires.

Après le lunch, j’ai réservé un service de limousine (taxi) pour se rendre au Prudential Center qui se trouve à une quinzaine de minutes de l’hôtel. Je demande au chauffeur un trajet aller-retour, mais il me dit que son patron arrêterait le service après nous avoir déposés. Pas si grave, que nous nous sommes dits, on s’organisera après la partie.

Une fois la partie terminée, un officiel mineur nous a dit que ça tombait fort dehors et que les transports étaient paralysés. Il nous offre de nous déposer à la station de train à un coin de rue de l’aréna. Nous avons embarqué dans le train jusqu’à la station de l’aéroport. Jusque-là, tout allait assez bien. Le monorail nous amènerait jusqu’à l’hôtel.

Notre collègue et juge de ligne Greg Devorski qui était avec nous était très malade, il n’avait même pas terminé la partie. Après plus de deux heures d’attente, on nous a finalement dit que la rame du monorail était gelée et qu’il était impossible de retourner à l’hôtel. Heureusement, aucun d’entre nous ne travaillait le lendemain. Mais que faire?

Après quelques coups de téléphone, nous avons réussi à trouver trois chambres d’hôtel à Manhattan. Nous avons donc repris le train en direction de New York.  Pas encore au bout de nos peines, j’avais l’air d’un touriste en souliers de ville, pas de tuque, pas de gants en plein milieu de la 7e avenue, la main dans les airs dans la poudrerie pour essayer d’arrêter un taxi. Une demi-heure plus tard, nous avons finalement réussi à embarquer dans un véhicule en promettant 60 dollars au chauffeur pour un trajet qui n’en coûtait pas plus que 5.

caféNous sommes arrivés à l’hôtel à 2 h 30 du matin, ça fait une longue soirée. Les pâtes du midi étaient loin et j’avais l’estomac dans les talons. Notre collègue malade a pris la direction de son lit, Marc et moi avons trouvé un petit pub l’autre côté de la rue où nous avons pris une bière bien méritée et avons dégusté un sac d’arachides pour souper!

Le lendemain matin, après avoir pris un café au Tim Hortons, nous avons encore eu du mal à trouver du transport, mais nous avons finalement trouvé un chauffeur qui nous transporterait jusqu’à notre hôtel au New Jersey pour aller récupérer nos effets. Il y avait plusieurs véhicules abandonnés dans les bancs de neige un peu partout. Marc a donc pris ses valises pour se rendre en train à Washington. Il a passé beaucoup de temps à la gare pour enfin arriver dans la capitale américaine tard en soirée.

J’ai passé la majeure partie de ma journée à essayer de trouver un vol de retour pour Montréal. Tout était plein. Un des avantages d’être un grand voyageur est le statut que l’on acquiert, ce qui m’a sauvé car les plans de certains voyageurs en attente furent repoussés de plusieurs jours. Par chance, j’ai réussi à obtenir un siège sur un vol tard dans la soirée du 28 décembre à partir de l’aéroport Laguardia. À mon arrivée, le terminal de Montréal était rempli de lits de camp pour les gens incapables de se rendre à destination.

Aujourd’hui on en rit et ça fait une bonne histoire à raconter!