DALLAS – Au lendemain d’un congé dominical, les Stars de Dallas ont patiné à fond la caisse lundi matin. L’entraîneur-chef Ken Hitchcock a fait travailler ses joueurs avec une grande intensité dans le cadre d’un entraînement de 52 minutes au cours desquelles chaque minute a été maximisée.

 

Parce que les Stars ont battu les Oilers d’Edmonton 6-3 samedi, il était impossible de qualifier de punitif l’entraînement de lundi. Jamie Benn, Alexander Radulov et leurs coéquipiers en ont toutefois sué un bon coup alors que les exercices se succédaient en cascades et qu’ils devaient les effectuer à fond.

 

Quand j’ai demandé à Hitchcock, un entraîneur reconnu pour être dur et exigeant à l’égard de ses joueurs, s’il peinait à composer avec les quatre congés statutaires mensuels prévus à la convention collective dans l’élaboration de ses entraînements, il s’est mis à rire.

 

« J’ai lu les commentaires de Claude (Julien) à ce sujet », a d’abord répondu Hitchcock.

 

Samedi soir, après le revers de 6-0 que les Leafs ont infligé à son équipe, Claude Julien a déploré le fait qu’il devait accorder congé à ses joueurs dimanche alors qu’il aurait grandement préféré les convoquer à un entraînement au cours duquel il aurait pu les fouetter un brin... ou deux.

 

« C’est clair que ces congés obligent de jongler avec les jours d’entraînement, mais je considère que nous sommes en mesure d’avoir un bon équilibre entre la mise en forme et l’enseignement dans le cadre des entraînements qui sont plus courts aujourd’hui qu’ils l’étaient avant. Je suis chanceux ici, car les gars aiment les entraînements. Ils les aiment trop. Ils embarquent trop tôt sur la glace et sortent trop tard. On devait débuter à 10 h 45 ce matin. On a devancé à 10 h 38 parce que les gars étaient en train de saccager la patinoire », a ironisé Hitchcock qui réclame, et obtient, de ses joueurs une implication complète lors des entraînements qu’il dirige.

 

Comment s’y prend-il?

 

« La chose la plus importante est le rythme. Je me tiens le plus loin possible du tableau, car c’est lorsque tu regroupes les gars autour du tableau pour donner un cours que tu les perds. Je les veux autour de moi trois fois maximum pendant la pratique. Ensuite, tu les places en situation de match. De cette façon, ils comprennent mieux les aspects sur lesquels tu veux t’attarder et ils peuvent déployer plus d’énergie », a indiqué Hitchcock.

 

Quand aller en salle vidéo? Quand aller sur la patinoire?

 

« Tu corriges les lacunes défensives avec le vidéo parce que tu veux que les gars voient bien ce qui ne va pas alors que les lacunes offensives, c’est sur la glace que tu les corriges. »

 

Après avoir lancé en boutade que son dernier entraînement punitif remontait en 1985 – il était alors entraîneur-chef des Blazers de Kamloops dans la Ligue de hockey de l’Ouest – ce qui est faux, car Hitchcock a déjà fait, et plusieurs fois, suer ses joueurs sang et eau, le vieux routier a admis que ce type d’entraînement n’avait plus vraiment sa place dans la LNH d’aujourd’hui. Sans égard aux quatre congés mensuels obligatoires.

 

« La première chose pour un coach est de garder le respect de tes joueurs. Quand nous avions recours à des entraînements punitifs dans le temps, les gars savaient pourquoi ils patinaient, car ils sont toujours les premiers à savoir quand ils jouent mal. Ils acceptaient donc la sanction. Aujourd’hui, avec l’omniprésence des médias et la facilité de transmission des images, les gars pourraient facilement croire qu’on les humilie publiquement avec un tel entraînement. Ça pourrait donc revenir hanter un coach. Au lieu d’y aller avec un traditionnel " bag skate " comme on le faisait tous dans le temps, on doit aujourd’hui simplement faire travailler les gars avec plus d’intensité. Tu peux obtenir les mêmes résultats, sans donner l’impression générale que tu les as punis. »

 

S’il réclame, et obtient, une grande intensité de son équipe lors des entraînements, Ken Hitchcock assure avoir appris à doser ses ardeurs. « Je ne dirige jamais d’entraînements intenses deux jours de suite. On était en congé hier (dimanche), on a patiné avec intensité aujourd’hui, demain l’entraînement matinal sera optionnel. Si nous avions patiné légèrement aujourd’hui, j’aurais été plus exigeant demain même au matin d’un match alors que l’entraînement matinal aurait été beaucoup plus structuré. Le calendrier est serré, les voyages se succèdent rapidement, tu dois ménager les gars tout en les gardant les plus aiguisés possible au chapitre de la forme, de la concentration et de l’exécution. C’est cet équilibre qui est le plus difficile à obtenir. C’est pour ça qu’on voit aujourd’hui des entraînements de 30, 35 minutes alors qu’ils étaient deux fois plus longs il y a 15 ou 20 ans. Mais même en 30 ou 35 minutes, on peut faire l’enseignement nécessaire et obtenir l’intensité qu’on désire. »