L'annonce de l'intronisation au Temple de la renommée du hockey d'Eric Lindros, Rogatien Vachon, Pat Quinn et de Sergei Makarov constitue un honneur pleinement mérité pour ces quatre personnes. À mes yeux, il n'y a aucune surprise dans ces choix. Chacun à sa façon, ils ont laissé leur marque là où ils sont passés.

Pat Quinn a occupé beaucoup de fonctions dans la LNH. Comme défenseur, il a connu une carrière de 606 parties dans la LNH avec les Maple Leafs de Toronto, les Canucks de Vancouver et les Flames d'Atlanta, mais c'est dans la catégorie des bâtisseurs qu’il aura sa plaque parmi les immortels.

On a reconnu son apport comme administrateur dans des fonctions de directeur général et de président. Il a accompli un excellent travail et il en est récompensé. Ce qui est dommage toutefois, c'est que cet honneur arrive à titre posthume.

Rogatien Vachon a amorcé sa carrière avec le Canadien de Montréal, mais c'est surtout avec les Kings de Los Angeles qu'il a eu le plus d'impact. Je l'ai vu jouer. Il n'avait pas le physique le plus imposant, mais il était agile et il possédait de très bons réflexes.

On dirait que le Temple a fait une place plus importante aux gardiens durant la dernière décennie. À son époque, il était un gardien d'impact et je suis heureux qu'on le reconnaisse même s'il a pris sa retraite après la saison 1981-82.

Au moment où Vachon portait les couleurs des Kings, les choses n'étaient pas faciles. Les Kings n'étaient pas une puissance et ils accordaient beaucoup de tirs. Il a souvent été laissé à lui-même, mais il donnait toujours une chance à son équipe de rester dans la partie.

À la retraite, Vachon est devenu un personnage important en Californie, un peu à l'image de Pat Brisson et Luc Robitaille. Ce sont tous des Québécois qui ont laissé leur marque et qui sont encore reconnus de nos jours.

Qu'on l'aime ou non, Eric Lindros n'a pas volé sa place au Temple. Cette intronisation est pleinement méritée. Je pense qu'il a été mal conseillé par ses parents au début de sa carrière, mais sur la patinoire, il a fait le travail.

Lindros a joué un style robuste, même s'il n'était pas fait pour ça. Il avait le gabarit pour le faire, mais ça ne lui a jamais servi, ce qui a écourté sa carrière. Il n'a jamais craint les contacts et il n'avait peur de rien. Malheureusement, ce jeu physique a provoqué plusieurs commotions cérébrales.

Il a été dominant sur la patinoire avec une récolte de 865 points en 760 parties. Il a remporté le titre de joueur par excellence une fois en plus de guider les Flyers jusqu'en finale de la coupe Stanley à une occasion. Lindros a laissé sa marque et il aurait récolté plus de 1000 points s'il n'avait pas été ralenti par les blessures.

Quant à Sergei Makarov, il a été un des premiers Soviétiques à passer à l'ouest en se joignant aux Flames de Calgary en 1989-90. Sa venue en Amérique du Nord me fait penser à Borje Salming dont la venue avait ouvert la porte aux Suédois. Makarov a été l'image à suivre pour les Russes qui ont suivi par la suite dans la LNH.

*propos recueillis par Robert Latendresse