Josh Gorges parle en toute franchise lorsqu’il raconte à quel point il fut pénible, autant pour lui que pour son entourage, d’apprendre cet été que prenait fin après huit ans son association avec le Canadien de Montréal.

« Ça été un réel choc pour moi lorsque mon agent m’a téléphoné pour m’apprendre que je changeais d’adresse. Les échanges font partie de l’univers du hockey, mais on ne s’attend jamais à ce que notre nom soit impliqué », a affirmé Gorges lors d'une entrevue accordée en marge du début du camp des Sabres de Buffalo.

« Il faut passer à autre chose et s’atteler pour le prochain défi. C’est ce que j’ai tâché de faire durant l’été », a-t-il admis.

Alors qu’une entente de principe avait été convenue entre Marc Bergevin et le DG des Maple Leafs de Toronto Dave Nonis pour y envoyer Gorges, le sympathique défenseur a pris du recul avant de finalement utiliser sa clause de non-échange, et ainsi faire avorter la transaction.

« Un ensemble de facteurs peuvent expliquer ce choix. D’une part c’était une décision familiale. Aussi, j’ai vécu de manière serrée la rivalité Canadien-Leafs pendant plusieurs années. Ces deux équipes ne se sont jamais aimées, et c’est bien ainsi. »

« De me joindre à un club que j’ai appris à détester n’aurait pas été juste pour les Leafs. C’est une chose que je leur ai avouée d’emblée. Éventuellement, Buffalo est arrivé dans le portrait et je suis heureux de voir cette opportunité s’offrir à moi », a-t-il confié.

« C’est un processus d’apprentissage. J’ai arrêté de chercher les raisons et je suis passé à autre chose. Je ne mentirai pas : ce ne fut pas facile pour ma femme et moi. Nous nous étions beaucoup attachés à la ville de Montréal. Mais nous sommes excités à l’idée de ce nouveau départ. »

Prêt à s’attaquer au défi

Maintenant qu’il a eu quelques mois à sa disposition pour s’enthousiasmer à l’idée de revêtir un nouvel uniforme, Gorges identifie plusieurs aspects positifs relativement à son arrivée à Buffalo.

Gionta et Gorges n'ont pas oublié Montréal

« J’ai discuté avec la haute direction et le personnel d’entraîneurs. J’aime vraiment la direction qu’on veut prendre. L’an dernier a été difficile, mais il faut ranger ça derrière nous. L’idée de contribuer à rebâtir cette équipe me plaît. C’est un défi que je tenterai de relever. »

Gorges admet ne pas être tout à fait familier avec son nouvel environnement, mais cela ne saurait tarder, assure-t-il.

« C’est tout nouveau. On apprend à peine à découvrir les alentours et la ville en général. Mais déjà, nous avons pu constater que les gens de Buffalo sont hyper accueillants. »

Un vestiaire bondé de leaders

Même s’il vient à peine de tourner la page de manière définitive sur son séjour montréalais, le vétéran arrière a accepté de commenter la décision du Tricolore de ne nommer aucun capitaine, mais plutôt de favoriser le système à quatre co-adjoints.

« Ça s’est déjà vu. D’autres équipes ont  privilégié cette façon de faire par le passé. Ils ont identifié quatre gars qui adhèrent à l’idéologie ‘l’équipe en premier’ et c’est bien ainsi. Il y a plusieurs très bons leaders dans ce vestiaire. »

Il a aussi eu de bons mots pour le jeune Brendan Gallagher, avec qui il s’est lié d’amitié depuis le début de la saison écourtée par le lock-out, en 2012-13.

« Brendan a beaucoup maturé. Il est un jeune homme, mais il a la mentalité d’un vétéran. Il sait ce que ça prend pour être un vrai professionnel. Il sacrifie énormément sur la glace à chaque présence, le sourire pendu aux lèvres. C’est pour ça qu’il connaîtra une longue carrière », a-t-il révélé au sujet du combatif attaquant.

Un retour à émotif en perspective

Le samedi 29 novembre risque fort d’être une soirée inoubliable pour la famille Gorges, alors que Josh sera de retour au Centre Bell pour la première fois dans son nouvel uniforme.

 « C’est encore loin, mais je peux certainement dire que j’aurai des émotions mitigées. Montréal a été mon chez-moi pendant huit ans. J’y ai rencontré plusieurs personnes de qualité, que ce soit des coéquipiers ou des amis. »

L’ancien no 26 du Canadien a opté pour le dossard no 4 avec les Sabres. Qu’est-ce qui a motivé ce choix?

« J’ai toujours apprécié les chiffres uniques pour un défenseur. Quand on m’a demandé le choisir un numéro, on m’a dit que le 4 et le 9 étaient disponibles. Je me suis dit que le 4 ressemblait plus à un numéro de défenseur », a-t-il expliqué dans un premier temps.

« Mais quand j’y repense, je m’aperçois que c’était sûrement, de manière inconsciente, un hommage à l’un des grands hommes qu’il m’ait été donné de rencontrer, M. Jean Béliveau. Si je peux arriver à reproduire la moitié de ce qu’il a accompli sur la glace et à l’extérieur de la glace, ça serait déjà très bien », a-t-il conclu après un moment de réflexion.