L'état des forces à l'aube de la nouvelle saison dans la LNH
LNH lundi, 1 oct. 2018. 09:00 mercredi, 11 déc. 2024. 16:55Vous pouvez faire votre propre état des forces en cliquant ICI.
Parce qu’ils ont soulevé la coupe Stanley en survolant des Golden Knights arrivés deux semaines trop tôt au bout de leur conte de fées, les Capitals de Washington forment l’équipe à battre à l’aube de la saison 2018-2019.
Cela ne fait toutefois pas des Caps la meilleure formation de la LNH. Du moins pas à mes yeux. Cinq ou six clubs revendiquent ce titre. Les fluctuations entre les attentes et les résultats, l’état de santé des troupes, l’efficacité des gardiens et des unités spéciales sauront auréoler la meilleure de ces équipes. Mais dans un monde idéal, si les rondelles glissent comme elles le devraient au cours de la saison, le Lightning de Tampa Bay sortira grand gagnant de la saison qui s’amorce.
Oui! L’opposition sera encore très féroce. Surtout dans l’Ouest. Parce qu’ils forment des équipes tout aussi solides, on pourrait favoriser Winnipeg, Nashville, San Jose et qui sait peut-être encore Las Vegas. Mais comme on l’a vu le printemps dernier, les batailles sont tellement difficiles à gagner dans l’Ouest une fois en séries, et ces batailles laissent tellement de cicatrices qu’il devient difficile de gagner la guerre.
Malgré tout le bien que je pense des Golden Knights, je ne crois pas qu’ils auraient survécu aux Jets ou aux Predators si l’un ou l’autre de ces clubs n’étaient pas passé en finale de l’Ouest amoindri par le choc de titans associé au duel qu’ils se sont livrés en deuxième ronde.
La saison sera longue. Elle sera encore parsemée d’embûches et de surprises agréables parfois, désagréables d’autres fois. Au fil des semaines, les projections associées à ce premier état des forces suivront des courbes plus ou moins prononcées. Des courbes qu’il sera parfois difficile d’expliquer. De justifier. Mais une fois rendu à l’autre bout de la grande boucle des 82 matchs et de ceux qui suivront le printemps prochain en séries éliminatoires, il me semble que la saison 2018-2019 sera la saison du Lightning.
1. Tampa Bay
Comptant sur une attaque redoutable, sur une défense ancrée par le meilleur défenseur de la LNH en Victor Hedman et l’un des plus beaux espoirs à la ligne bleue en Mikhail Sergachev, sur un gardien de tout premier plan en Andrei Vasilevskiy et toujours dirigé par l’un des bons coachs de la LNH en Jon Cooper, le Lightning n’a pas de faiblesse. À moins d’être décimée par les blessures, cette équipe devrait non seulement terminer première dans l’Est, mais toute première au classement général.
2. Winnipeg
À lire également
Les Jets sont à prendre très au sérieux. Non seulement sont-ils très bons, mais ils sont parmi les plus jeunes de la LNH. Une statistique importante quand on considère le très haut niveau de difficulté associé au calendrier de fou que doivent traverser les 31 équipes du circuit. Surtout dans l’Ouest. Deux questions : Connor Hellebuyck est-il aussi bon que ses performances de la saison dernière le laissent croire? Dustin Byfuglien peut-il encore imposer le rythme ou devra-t-il se contenter de le suivre?
3. Nashville
Pekka Rinne a manqué d’énergie et/ou de confiance en séries le printemps dernier. Ses contre-performances et le fait qu’il aura 36 ans cet automne annoncent peut-être le début d’une décroissance à l’image de celle qu’a connue Henrik Lundqvist avec les Rangers. Ça pourrait miner les chances des Preds de se rendre jusqu’au bout malgré leur groupe de défenseurs qui est le meilleur de la Ligue et une attaque fougueuse et talentueuse.
4. San Jose
Les Sharks sont bons, voire très bons, depuis des années. Mais bien honnêtement, je ne les aurais pas hissés au sein du top-5 n’eut été de la transaction qui leur a permis d’obtenir Erik Karlsson. Avec Karlsson, Brent Burns et Joe Thornton, les Sharks seront redoutables en attaque massive. Ils pourraient être le premier club de la LNH à atteindre 30 % d’efficacité depuis la reprise des activités après la saison annulée en 2004-2005. Washington (26,8 % en 2012-2013) et Pittsburgh (26,2 % l’an dernier) ont été les plus prolifiques en avantages numériques depuis 13 ans. À moins que Pete DeBoer soit incapable de bien gérer le temps d’utilisation de Karlsson et Brent Burns et que ce duo implose au lieu d’exploser offensivement, les Sharks maintiendront leur place au sein du top-5 et qui sait, ils pourraient même atteindre le premier rang.
5. Pittsburgh
Sidney Crosby a peut-être été rejoint et dépassé par le jeune Connor McDavid, mais il demeure le joueur le plus complet de la LNH. Parce que Crosby est beaucoup mieux entouré que son jeune dauphin – Evgeni Malkin comme deuxième centre et Derick Brassard comme troisième c’est du solide – parce que Matt Murray devrait être nettement meilleur que l’an dernier – le décès de son père a contribué à miner sa saison – et que l’ajout de Jack Johnson aidera sans doute Kristopher Letang – les blessures l’épargneront-elles enfin? – les Penguins se maintiennent encore cette année parmi les puissances de la Ligue.
6. Toronto
L’arrivée de John Tavares et les présences de surdoués comme Auston Matthews et Mitch Marner moussent l’espoir des amateurs de hockey de Toronto de revoir la coupe Stanley dans les rues de la ville reine et non seulement au Temple de la renommée du hockey. Ils sont forts. Ils sont bons. Mais à moins qu’ils ne colmatent des lacunes évidentes en défensive, ils sont déjà un brin trop haut perchés à mes yeux. Surtout si Frederik Andersen redevient simplement bon et non excellent comme il l’a été l’an dernier.
7. Boston
Les Bruins, avec les Devils et l’Avalanche, ont causé l’une des belles surprises de la LNH l’an dernier. Je ne suis pas convaincu que Jersey et Colorado pourront bâtir sur les saisons surprises de l’an dernier. Mais je crois aux Bruins. Surtout si David Krejci passe plus de temps sur la patinoire que sur la liste des blessés.
8. Washington
Loin de moi l’intention de manquer de respect aux champions en titre de la coupe Stanley. Mais cette équipe qui s’est cherchée en saison régulière avant de tout mettre en place une fois en séries me semble une coche sous ses meilleurs adversaires de la division atlantique et de l’Est.
9. Las Vegas
Les Golden Knights m’ont fait mentir toute la saison l’an dernier. Ils m’ont fait mentir en séries également. Ils se sont certainement améliorés – c’est du moins mon avis – en remplaçant James Neal par Max Pacioretty. Malgré tout le bien que je pense des Knights, je ne peux les imaginer en mesure de répéter le conte de fées de l’an dernier. Mais bon! Ils commencent la saison dans le top-10 et non en fond de classement comme l’an dernier…
10. Columbus
Une belle jeune équipe protégée par l’un des bons gardiens de la LNH en Sergeï «Bob de Goalie» Bobrovsky et un des meilleurs duos de défenseurs en Seth Jones – il ratera le début de la saison en raison d’une blessure – et Zach Werenski. Deux questions : le dossier Panarin minera-t-il l’esprit de ce club? La prolongation consentie au cours de l’été à John Tortorella lui permettra-t-elle de gagner en patience où sautera-t-il les plombs au point de mettre le feu au vestiaire ou au derrière de ses joueurs?
11. St Louis
L’attaque des Blues justifierait une meilleure position dans le premier état des forces de la saison. L’incertitude devant le filet m’incite peut-être à une prudence excessive. On verra!
12. Los Angeles
Les Kings profitent de trois piliers au centre (Anze Kopitar, sans oublier Jeff Carter), à la ligne bleue (Drew Doughty) et devant le filet (Jonathan Quick). Un tour de chapeau qui devrait inspirer confiance. Pourquoi suis-je sceptique? Parce que cette équipe trop lourde et l’une des plus vieilles de la LNH s’est tournée vers Ilya Kovalchuk pour s’améliorer. Kovalchuk est très bon, du moins il l’était, mais à 35 ans et après un exil de quatre ans dans la KHL, je n’arrive pas à croire qu’il pourra régler les problèmes qui ont ralenti les Kings l’an dernier.
13. Floride
J’adore les Panthers qui comptent sur un des beaux noyaux de jeunes joueurs dans la LNH. S’ils étaient un brin plus solides au chapitre des défenseurs de soutien et que j’étais convaincu des succès potentiels du partage du travail entre Roberto Luongo et James Reimer, je n’hésiterais pas à les hisser au sein du top-10.
14. Minnesota
Le Wild regorge de bons joueurs. L’ennui, et il est de taille, est que plusieurs de ces joueurs sont trop souvent blessés (Parise), qu’ils vieillissent et qu’ils n’arrivent pas à jouer à la hauteur des attentes. Est-ce la faute à l’entraîneur-chef Bruce Boudreau? Si tel est le cas, le nouveau directeur général Paul Fenton pourra donner un coup de barre dès sa première saison, ou prendre son mal en patience et orchestrer des transactions qui permettront de rajeunir son club et de lui permettre d’enfin répondre aux attentes.
15. Calgary
Je suis loin d’être convaincu que les Flames ont trouvé la solution à leurs problèmes en se tournant vers James Neal. L’ajout de Noah Hanifin et l’entrée en scène de Bill Peters derrière le banc représentent des améliorations notables. Cette équipe sous-performe grandement depuis deux ans et avec les Johnny Gaudreau, Sean Monahan, Matthew Tkachuk et un solide groupe de défenseurs, ça débloquera bien à un moment donné. Est-ce que le moment est arrivé?
16. Philadelphie
Sean Couturier s’est hissé au sein des meilleurs centres de la LNH l’an dernier. Claude Giroux et Jacub Voracek retomberont-ils dans l’ombre après la saison sensationnelle de l’an dernier? Il faudra attendre avant de répondre à cette question. Cela dit, on peut tout de suite conclure que les Flyers sont encore bien trop vulnérables devant le filet pour croire en leurs chances de se hisser dans la moitié gagnante de la LNH…
17. Anaheim
Trop de joueurs importants des Ducks sont sur la pente descendante pour que cette équipe puisse se hisser parmi les bonnes et très bonnes de la Ligue. Corey Perry ratera plusieurs mois, Ryan Getzlaf a perdu de la vitesse et Ryan Kesler a perdu de la fougue. Rickard Rakell, de très bons jeunes défenseurs et le gardien John Gibson devraient permettre d’accélérer la relance de cette équipe qui me semble en transition cette année.
18. Edmonton
Connor McDavid a beau être le meilleur joueur de la Ligue, le plus rapide, le plus excitant, le plus prolifique, le hockey demeure un sport d’équipe et les Oilers ne forment pas une bonne équipe depuis bien longtemps. Trop longtemps!
19. Colorado
Nathan MacKinnon n’est pas Connor McDavid, mais comme le capitaine des Oilers, le capitaine de l’Avalanche doit traîner son équipe et le défi me semble trop difficile pour être répété avec succès une deuxième année de suite.
20. New Jersey
Taylor Hall a connu la meilleure saison de sa carrière l’an dernier et les Devils ont représenté l’une des plus belles surprises du circuit. Ils ne m’ont toutefois pas convaincu au point de les hisser plus haut en levée de saison. Si Cory Schneider revient en forme après les interventions qu’il a subies aux hanches, peut-être que les Devils me feront mentir.
21. Dallas
Je prendrais volontiers Jamie Benn, Tyler Seguin, John Klingberg et même Alexander Radulov dans mon «pool» de hockey pour les statistiques qu’ils pourraient récolter. Mais je ne miserais pas un dollar sur cette équipe.
22. Chicago
Il est clair que les Hawks ont perdu des plumes. Qu’ils ne sont plus l’ombre du club qui a soulevé trois fois en cinq ans. Mais je ne peux croire que Jonathan Toews et Patrick Kane ne pourront freiner la chute amorcée l’an dernier. Un retour en santé de Corey Crawford aiderait grandement Toews et Kane dans leur quête de victoires…
23. Buffalo
L’arrivée de Rasmus Dahlin fera des Sabres une bien meilleure équipe. Cela dit, je les croyais meilleurs que leurs résultats l’ont démontré l’an dernier. Peut-être que la saison d’expérience acquise par Phil Housley, l’ajout de Jeff Skinner et la présence de Cater Hutton devant le filet à la place de Robin Lehner permettront aux Sabres d’être les meilleurs des moins bons dans la division atlantique.
24. Montréal
L’arrivée en grande pompe de Jesperi Kotkaniemi, les promotions offertes à Victor Mete et Noah Juulsen, le changement d’attitude réclamé par Marc Bergevin sans oublier des performances plus soutenues de Carey Price devraient permettre au Canadien de racheter sa saison de misère de l’an dernier. Sans Shea Weber qui rejoindra le club autour de la période des Fêtes, le défi sera difficile à relever. En cette année de transition, le Canadien ne gagnera peut-être pas plus souvent que l’an dernier. Mais il sera plus intéressant à suivre si l’on se fie au dynamisme affiché depuis en matchs préparatoires. La seule question est de savoir combien de temps ce dynamisme tiendra si le club n’est pas récompensé par plus de victoires que l’an dernier.
25. Arizona
Si cette équipe qui compte sur du talent évident pouvait offrir la moitié de l’effort que déployait leur entraîneur-chef Rick Tocchet lors de sa carrière, on pourrait croire aux chances des Coyotes de sortir de leur marasme. Au moins sur la patinoire. Car sur le plan des affaires, ils patinent encore dans la vase. Clayton Keller, Alex Galchenyuck et Dylon Strome arriveront-ils à sortir les Coyotes de la cave de la LNH au chapitre des buts marqués? Peut-être. Mais le duo de gardiens composé d’Antti Ranta et Darcy Kuemper broiera du noir encore trop souvent…
26. New York (Rangers)
Les Rangers n’ont pas peur des mots: ils sont en reconstruction. Il sera intéressant de voir si le nouvel entraîneur-chef David Quinn pourra soutirer des victoires de son groupe tout en orchestrant le changement de philosophie souhaité par l’état-major. Un gros si. Tant qu’à reconstruire, il serait aussi temps de prévoir la succession d’Henrik Lundqvist. Est-ce qu’Alexandar Georgiev est vraiment le dauphin attendu
27. Caroline
Autre exemple que tout le talent au monde ne peut assurer les victoires s’il n’est pas canalisé au sein d’un club qui patine dans le même sens. Ajoutez le nom d’Andrei Svechnikov à la longue liste de joueurs – attaquants comme défenseurs – très prometteurs qui sont passés ou sont encore en Caroline. Rod Brind’Amour revient à la barre de l’équipe. La question qui brûle les lèvres est : est-ce qu’il revient parce qu’il est bon, ou parce qu’aucun candidat de premier plan de voulait d’un poste contrôlé par le propriétaire Tom Dundon qui est bien trop impliqué dans la gestion au quotidien de son club. Une recette perdante s’il en est une…
28. New York (Islanders)
Pendant que des équipes construisent, les Islanders semblent faire des efforts pour détruire leur club. La sagesse de Lou Lamoriello qui vient de faire appel à Jacques Lemaire pour mettre un peu d’ordre dans la baraque saura-t-elle garder cette équipe à flot jusqu’à son retour éventuel à Long Island? Il est permis d’en douter. Mais avec Jack Hughes, un espoir à qui ont colle le qualificatif de joueur franchise, c’est peut-être une bonne année pour laisser son club glisser au classement général…
29. Detroit
La retraite d’Henrik Zetterberg confirme la fin de la grande époque des Red Wings. La reconstruction est commencée depuis un certain temps, mais elle est très loin d’être terminée. Comme les Canucks de Vancouver, cette équipe compte sur une attaque intéressante, mais est minée par une défensive poreuse…
30. Vancouver
Première saison de l’ère post-jumeaux Sedin. Les fans des Canucks devront se contenter de voir de belles poussées offensives offertes par un groupe de jeunes attaquants de talent. Derrière, autant à la ligne bleue que devant les buts, ça fait pitié et peur à la fois. Vivement un haut choix de repêchage…
31. Ottawa
Après être passés à un but d’une place en finale de la coupe Stanley il y a deux ans, les Sénateurs d’Ottawa sont à nouveau la risée de la LNH. Quand un propriétaire est plus préoccupé par le budget que par les victoires, il ne devrait pas être propriétaire. C’est aussi simple que ça. Les Sens sont minés par les problèmes sur la glace, mais leur plus gros est Eugene Melnyk. Quand une équipe donne plus pour mettre la main sur Matt Duchene qu’elle reçoit en retour d’Erik Karlsson, elle mérite tout simplement de perdre. Et parce que le propriétaire des Sens rit en pleine face des partisans de son club – en reste-t-il beaucoup? –, il récoltera ce qu’il a semé au fil des dernières années alors que son équipe cédera son premier choix du repêchage à l’Avalanche du Colorado. Imaginez si ce choix devient Jack Hughes? Melnyk mériterait bien ça…