Au cours du prochain mois, le RDS.ca vous propose un tour d’horizon des 30 formations de la LNH qui auront l’obligation de soumettre une liste de protection en vue du repêchage d’expansion du Kraken de Seattle du 21 juillet prochain et des décisions qui attendent les directeurs généraux.

Aide-mémoire : les règlements du repêchage d'expansion

L’empreinte que laissera Connor McDavid dans l’histoire du hockey continue d’atteindre de nouveaux sommets après une spectaculaire sixième saison dans la LNH. C’est la marque des grands joueurs de leur génération; même lorsqu’on doute de leur capacité à nous surprendre encore davantage par l’immensité de leur talent, ils trouvent un nouveau moyen d’enclencher en vitesse supérieure et de faire tomber les marques l’une après l’autre. Sa récolte finale de 105 points en 56 matchs est l’équivalent d’une saison de 154 points sur 82 matchs (!) et cela lui aurait conféré la 15e saison la plus productive de l’histoire de la LNH. Épeurant lorsqu’on se rappelle que le capitaine des Oilers n’aura 25 ans qu’en janvier prochain!

Son fidèle acolyte Leon Draisaitl n’était bien sûr jamais bien loin pour semer la terreur chez les six autres équipes canadiennes en compagnie du no 97, mais on peut réellement dire qu’en 2020-2021, c’est celui qui porte le « C » à Edmonton qui était le maître d’orchestre du début à la fin. 

Et pourtant, le 24 mai en soirée, six jours seulement après leur entrée en séries, les Oilers se retrouvaient en vacances, victimes du coup de balai que leur ont réservé les Jets de Winnipeg, eux-mêmes exclus du calendrier d’après-saison de façon expéditive par le Canadien de Montréal quelques jours plus tard. 

Il s’agissait d’une autre performance aussi désolante qu’inexplicable – d’accord, le manque de profondeur est un excellent début de réponse – pour la formation albertaine, au moment le plus important de l’année. Depuis l’arrivée du sauveur à Edmonton, l’équipe n’a toujours gagné qu’une seule confrontation éliminatoire; c’était en 2016-2017. McDavid et Draisaitl auraient dû en faire davantage durant le court parcours des leurs, mais le réel problème des Oilers réside ailleurs.

COMMENT S’ANNONCE L’AVENIR DES OILERS?

Avoir à sa disposition deux des meilleurs hockeyeurs au monde est un avantage que seule une poignée de directeurs généraux possèdent, et Ken Holland peut s’estimer chanceux d’être un de ceux-là. Depuis son embauche en mai 2019, le mandat n’a pas changé pour le vétéran dirigeant, et c’est toujours aussi criant de vérité après l’exclusion hâtive des séries le mois dernier : il lui faut impérativement entourer ses deux super-vedettes des éléments qui permettront d’extraire le maximum de ce qui pourrait bien être leurs meilleures années dans le circuit Bettman (en vérité, on ne jamais vraiment avec ce genre de surdoués).  

Le retour en Alberta d’une version améliorée de Jesse Puljujarvi a été un pas dans la bonne direction, et Kailer Yamamoto continue de s’avérer une option plus que valable pour le top-6 des Oilers même si le petit ailier n’a pas noirci la feuille de pointage de la même façon qu’avant la pandémie – il avait alors amassé 26 points en 27 matchs en formant un trio redoutable avec Draisaitl et Ryan Nugent-Hopkins.

Un des dix finalistes à l’obtention du trophée Hobey-Baker finalement remporté par son coéquipier Cole Caufield, Dylan Holloway devrait être prêt d’ici un an à offrir une arme offensive supplémentaire aux Oilers, lui qui a fait un bond fulgurant à sa deuxième saison dans la NCAA.

À court terme, Tyler Benson pourrait représenter une option intrigante, à voir la façon dont il s’est imposé à sa troisième année avec les Condors de Bakersfield dans la LAH. Un choix de deuxième ronde (32e au total) en 2016, Benson a quelque peu sombré dans l’oubli, mais il a oscillé autour de la barre du point par match toute la saison avec le club-école des Oilers. Puisqu’il est admissible au repêchage d’expansion, Holland devra être assez confiant en son évaluation avant de le rendre disponible au Kraken.

DES POINTS D’INTERROGATION 

On n' apprend rien à personne en affirmant que McDavid, Draisaitl, Puljujarvi et Yamamoto forment un quatuor d’attaquants que Holland doit protéger à tout prix. Au-delà de cela, la situation des Oilers devient cependant beaucoup moins limpide, et la situation contractuelle de Nugent-Hopkins en est la cause principale.

Admissible à l’autonomie complète cet été s’il le désire, « RNH » pourrait chambouler à lui seul les plans de la formation albertaine s’il décide d’attendre le début de l’entre-saison avant de négocier. Dans l’éventualité où il n’aurait pas prolongé son association avec les Oilers avant le 17 juillet, la possibilité de voir Holland opter pour la formule « 8 patineurs et un gardien » plutôt que « 7 attaquants, 3 défenseurs et un gardien » deviendrait plus nette puisque le premier choix au total du repêchage de 2011 n’aurait pas à être protégé.

Mise à jour : Nugent-Hopkins a signé un nouveau contrat de huit saisons et 41 M$, le 29 juin.

À la défense, la situation d’Adam Larsson est similaire, lui dont l’entente de six ans signée en 2015 avec les Devils du New Jersey vient à échéance. Si l’arrière suédois prolonge à Edmonton avant que le Kraken ait droit de parole, tout comme RNH, le nom de Larsson s’inscrira automatiquement à la liste de protection des Oilers.

Le cas de Larsson n’est qu’un des trois dossiers délicats que le DG souhaite clarifier dès le début de l’entre-saison. On peut s’imaginer qu’il ne veut pas voir Tyson Barrie quitter sans avoir négocié un nouveau pacte après l’audition très positive qu’il a livrée dans le cadre de son contrat d’une saison. Encore relativement jeune à 29 ans, Barrie vient toutefois de s’assurer d’obtenir une augmentation salariale substantielle par rapport aux 3,75 M$ qu’on a accepté de lui verser en octobre dernier.

Les Oilers peuvent-ils se permettre de récompenser Barrie pour le bon travail accompli ces derniers mois? La réponse à cette question n’est pas simple, et une des variables à considérer est l’état de santé toujours incertain d’Oscar Klefbom. Aisément le meilleur défenseur des Oilers en 2019-2020, Klefbom s’est retrouvé sur la liste des blessés à long terme, et on en sait peu sur son bilan de santé actuel. Toujours est-il que l’entente de Klefbom à un salaire de 4,167 M$ est valide pour deux autres années et que s'il revient à un bon niveau de forme, la défense des Oilers s'en portera infiniment mieux.

L'auteur de ces lignes n'étant pas dans le secret des dieux, Klefbom se retrouve sur la liste de protection anticipée. Si les risques de ne pas le revoir en action et en santé au cours de la saison 2021-2022 sont trop grands cependant, Caleb Jones pourrait aisément prendre la place de son coéquipier parmi le groupe de trois arrières protégés, cependant.

LA FIN POUR KOSKINEN À EDMONTON?

Finalement, devant le filet, les Oilers en ont arraché défensivement tôt dans la saison, et c’est la confiance de Mikko Koskinen qui en a pris pour son rhume pendant ce temps, quoi qu’il n’a pas offert de grandes performances lui non plus. Dès qu’il s’est montré prêt à revenir au jeu, le vétéran de 39 ans Mike Smith s’est imposé comme l’option la plus fiable pour Dave Tippett. Ce dernier empochait 1,5 M$ en 2020-2021 et retournera sur le marché de l’autonomie, tandis qu’on versera 4,5 M$ à Koskinen pour une autre année. 

À son avant-dernier départ de la saison, le 6 mai, Koskinen a concédé quatre buts aux Canucks de Vancouver sur leurs quatre premiers tirs du match avant que Tippett ne sorte le crochet à son endroit. C’était déjà la troisième fois dans la LNH que le portier de 32 ans se faisait battre sur les quatre premiers lancers décochés en sa direction. 

Le niveau affiché par le gardien finlandais étant ce qu’il est, on peut se demander si les Oilers risquent réellement quoi que ce soit en choisissant de protéger un autre gardien de l’organisation, sachant que le Kraken pourrait par exemple se payer un duo Jake Allen-Vitek Vanecek à un salaire combiné moindre que celui de Koskinen. Par ailleurs, Holland a indiqué à son bilan de fin de saison que l’idée d’un rachat de contrat allait être « fortement considérée » durant l’entre-saison. Les candidats les plus évidents à être visés par une telle mesure sont Koskinen et James Neal (salaire de 5,75 M$ jusqu’à la fin de la saison 2022-2023).

Mise à jour : les Oilers ont fait l'acquisition le 12 juillet du défenseur Duncan Keith des Blackhawks de Chicago. Celui-ci se retrouve désormais sur la liste de protection d'Edmonton, tandis que le nom d'Oscar Klefbom est retiré puisqu'il devient de plus en plus certain qu'il ne jouera pas la saison 2021-2022.


Prédictions du RDS.ca

Au-delà d’un groupe évident de quatre attaquants et de l’excellent défenseur Darnell Nurse, qui a établi plusieurs sommet personnels en 2020-2021, le fait de prédire la liste de protection des Oilers sans connaître les détails des négociations de ses principaux joueurs admissibles à l’autonomie complète ou la capacité de Klefbom à revenir au jeu l’an prochain devient un exercice complexe.

Attaquants (7)

Connor McDavid
Leon Draisaitl
Ryan Nugent-Hopkins
Jesse Puljujarvi
Kailer Yamamoto
Josh Archibald
Jujhar Khaira 

Défenseurs (3)

Darnell Nurse
Duncan Keith
Ethan Bear

Gardien (1)

Stuart Skinner

Principaux éléments non-protégés

Tyson Barrie (D /  Joueur autonome sans compensation)
Adam Larsson (D /  Joueur autonome sans compensation)
Oscar Klefbom (D / Liste des blessés à long terme)
Kris Russell (D)
William Lagesson (D)
James Neal (A)
Kyle Turris (A)
Zack Kassian (A)
Dominik Kahun (A)
Mikko Koskinen (G)

Le portrait des équipes de la LNH

Ducks Anaheim Coyotes Arizona Bruins Boston
Sabres Buffalo Flames Calgary Hurricanes Caroline
Blackhawks Chicago Avalanche Colorado Blue Jackets Columbus
Stars Dallas Red Wings Detroit Oilers Edmonton
Panthers Floride Kings Los Angeles Wild Minnesota
Predators Nashville Devils New Jersey Islanders New York
Rangers New York Sénateurs Ottawa Flyers Philadelphie 
Penguins Pittsburgh Sharks San Jose  Blues St. Louis
Lightning Tampa Bay Maple Leafs Toronto Canucks Vancouver 
Capitals Washington  Jets Winnipeg Canadien Montréal