Non seulement Martin Brodeur sera à jamais reconnu comme l’un des plus grands gardiens de l’histoire du hockey, mais il était aussi un coéquipier extraordinaire.

Brodeur était en quelque sorte l’exception à la règle selon laquelle les gardiens s’avèrent des personnes particulières.

« Martin était réellement un joueur d’équipe pendant que plusieurs gardiens pensent avant tout à leur préparation personnelle », a confirmé son ancien entraîneur Jacques Lemaire qui va toujours le considérer comme un membre des Devils.

« Martin n’était pas étrange comme la plupart des gardiens, il s’amusait avec nous et il était détendu. Il donnait confiance à notre équipe », a vanté et remercié son ancien coéquipier Pascal Rhéaume.

« Je vais toujours me rappeler de notre tournée en Europe en 2004 (durant le conflit de travail). J’avais pu le côtoyer de près et c’est une personne extraordinaire », s’est souvenu Éric Bélanger qui tenait à le féliciter pour l’ensemble de son oeuvre.

En fait, Brodeur abordait tellement la vie avec plaisir et calme qu’il acceptait d’accorder des entrevues les journées de match ce qui constitue une rareté chez les gardiens.

« Trop d’athlètes refusent de parler, mais ce n’était pas le cas pour Martin qui était toujours disponible et même la journée d’un match. On a aimé son caractère, il n’était pas un homme compliqué comme athlète. Je vais retenir qu’il s’amusait en jouant et ça lui a permis d’avoir une carrière qui lui ouvrira les portes du Temple de la renommée », a souligné Jacques Demers qui a dirigé Patrick Roy, un autre gardien qui a marqué le hockey.

Le moment de l’annonce de sa retraite en surprend plusieurs alors qu’il aurait pu rester dans l’entourage des Blues qui aspirent à la coupe Stanley. Finalement, Brodeur prodiguera son expérience aux Blues en occupant un poste dans l’état-major.

« J’avoue que j’ai été surpris d’apprendre qu’il restait avec les Blues au lieu de retourner avec les Devils », a admis Bélanger.

Ceci dit, Brodeur ne voulait certainement pas quitter le hockey avec une fin qui aurait entaché sa carrière.

« Il avait sans doute en tête le plateau de 700 victoires, mais je pense qu’il se retire au bon moment parce qu’on ne veut pas trop s’accrocher. Quand ça dure trop longtemps, on finit par se souvenir de la fin en queue de poisson », a visé Demers.

Malgré son palmarès exceptionnel, Brodeur n’est pas parvenu à convaincre tous les observateurs qu’il méritait le titre du meilleur gardien. La compétition demeure féroce avec Roy notamment.

« Il a connu une carrière exceptionnelle, c’est impressionnant de voir qu’il a tout gagné. C’est difficile de comparer les générations, mais je place Martin, Patrick Roy et Dominik Hasek devant les autres », a statué Mathieu Darche sans pouvoir trancher.

Chose certaine, Brodeur aura été un ambassadeur exceptionnel pour sa patrie.

« Il a toujours bien représenté le Québec parce qu’il a beaucoup de classe. C’est dommage de perdre un athlète de sa trempe dans la LNH », a conclu Demers.

Mais Brodeur ne sera pas très loin des patinoires en travaillant dans la direction des Blues. Selon Lemaire, il sera à la hauteur dans ce rôle puisqu'il comprenait très bien le sport dans lequel il excellait.